Le secteur du prêt immobilier connaît actuellement une chute de la production de nouveaux crédits. Selon les derniers chiffres de la Banque de France, au mois de juin, seulement 11,1 milliards d'euros de crédits ont été accordés, alors que ce montant oscillait récemment autour de 14 milliards d'euros, et de quasiment deux fois ce montant à N-1.
Derrière cette diminution significative, on retrouve l'augmentation des taux d'intérêts. Les emprunteurs se montrent naturellement de plus en plus réticents à contracter des prêts dans ce contexte, et la période des taux bas, qui a favorisé la concrétisation de projets immobiliers pour de nombreux ménages ces dernières années, est désormais révolue. Les banques, soumises à des contraintes de stabilité financière, sont également devenues plus prudentes dans l'octroi de crédits.
Pour faire face à cette situation, le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) a instauré en 2023 un calcul mensuel du taux d'usure, contre un calcul trimestriel auparavant. Cette mesure a pour but d’offrir une certaine flexibilité aux banques tout en évitant un blocage excessif des dossiers d'emprunteurs. Selon certains acteurs du secteur, cette mesure pourrait déjà commencer à porter ses fruits et laisserait présager une reprise du marché immobilier après l'été. Toutefois, il faudra attendre la prolongation de la mensualisation du taux d'usure jusqu'en janvier 2024 pour évaluer pleinement son impact sur la production de crédits immobiliers.