La Dépakine, dont le principe actif est le valproate de sodium, est utilisée dans le traitement des différentes formes d’épilepsie chez l’adulte et les enfants âgés de plus de 6 ans. Nous savions déjà que sa prise pendant la grossesse exposait l’enfant à naître à des malformations et des troubles du développement. D’après les résultats de plusieurs études préliminaires, il semblerait qu’une prise chez le père représente également un risque pour l’enfant.
Dans un courrier adressé aux soignants, en date du 3 août dernier, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) fait état de l’existence d’un « risque potentiel de troubles neurodéveloppementaux chez les enfants dont le père a été traité dans les trois mois qui précèdent la conception ».
Par mesure de prévention, l’agence recommande aux médecins d’envisager la prescription d’autres médicaments, et de signaler à leurs patients sous valproate de ne pas arrêter leur traitement, au risque de voir leurs symptômes réapparaître.
Ces nouvelles recommandations s’appuient sur les résultats d’une étude scandinave publiée au mois de mai. Réalisée rétrospectivement sur des données de santé publique, elle avait mis en évidence une proportion plus importante de troubles du développement mental et/ou moteur chez les enfants dont le père avait pris du valproate dans les trois mois précédant la conception.
Les chercheurs ont établi l’existence d’un risque de troubles d’environ 6%, contre 3% chez les enfants nés de pères ayant pris d’autres traitements antiépileptiques. Elle précise toutefois que pour l’heure, les données récoltées ne permettent pas de tirer des « conclusions définitives ». Une prise de Dépakine par le père présenterait, de toute façon, bien moins de risques qu’une prise par la mère.