Lutte contre les déserts médicaux : l'Assurance maladie mise sur des tarifs incitatif

Pour lutter contre l'extension des déserts médicaux en France, l'Assurance maladie mise sur une stratégie de hausse des tarifs pour les professionnels de santé libéraux. Cette initiative entend freiner l'installation de praticiens dans les zones déjà bien pourvues en soins, et encourager leur implantation dans les zones sous-denses.

Récemment, un accord tarifaire anti-inflation a été signé avec les masseurs-kinésithérapeutes, prévoyant une règle de "un départ pour une installation" dans une partie plus importante du territoire national, qui couvrirait 30 % de la population française. Cette mesure, qui élargit également les aides à l'installation et au maintien en zones sous-dotées, vise à rééquilibrer l'offre de soins.

Les sages-femmes libérales sont également concernées par ces négociations. Un accord a été conclu avec les syndicats pour faciliter leur intervention dans les hôpitaux débordés. Les sages-femmes exerçant en établissement de santé recevront à ce titre une aide annuelle pouvant atteindre 2 000 euros lorsqu'elles interviennent à la demande du service d'accès aux soins (le nouveau “15”). Dans ce cas de figure, leurs consultations seront majorées de 15 euros, à l'instar de ce qui est proposé aux médecins.

Les infirmiers libéraux ne sont pas en reste. Un accord a été signé avec leurs syndicats pour généraliser le bilan de soin infirmier aux patients de moins de 85 ans, reconnaissant leur rôle essentiel dans la prise en charge à domicile des personnes dépendantes. Une aide de 15 000 euros a par ailleurs été mise en place pour ceux qui souhaiteraient poursuivre deux années d'études supplémentaires afin de devenir infirmiers en pratique avancée.

Les médecins, quant à eux, restent pour l'heure absents de ces négociations tarifaires. Une revalorisation de leurs consultations avait été proposée, puis refusée par les syndicats. Malgré une certaine difficulté à trouver un terrain d’entente, l'Assurance maladie n'abandonne pas et espère renouer le dialogue avec eux pour trouver des solutions face au malaise de la profession.