La résistance aux antibiotiques constitue une préoccupation majeure pour la santé mondiale. Cependant, les causes de son émergence et de sa propagation ne sont pas encore complètement comprises. Une nouvelle étude, menée par des chercheurs internationaux et publiée récemment, a permis d'approfondir notre compréhension des facteurs responsables de cette résistance croissante.
Les scientifiques ont analysé des données de 51 pays sur une période s'étalant de 2006 à 2019. Ils ont examiné les profils de résistance à treize paires de médicaments et de bactéries à partir de la base de données ATLAS. Les résultats ont révélé des modèles de résistance variables en fonction du pays et de la combinaison médicament-bactérie. En 2019, les taux médians de résistance aux antibiotiques variaient de 6,3% à 80,7%, mettant en évidence une hétérogénéité marquée.
Les analyses ont révélé des associations significatives entre la résistance aux antibiotiques et divers facteurs. Par exemple, les ventes d'antibiotiques au niveau national étaient corrélées à la résistance aux fluoroquinolones chez Escherichia coli et Pseudomonas aeruginosa, ainsi qu'à la résistance aux carbapénèmes chez Acinetobacter baumannii. De plus, des liens ont été établis entre la température et la résistance dans certains groupes de bactéries, mais aussi avec la qualité du système de santé pour plusieurs paires médicament-bactérie.
Cependant, malgré ces découvertes, une partie de la variance des taux de résistance reste inexpliquée, soulignant la complexité du phénomène. Les chercheurs insistent sur la nécessité d'interventions spécifiques et adaptées pour lutter contre la résistance bactérienne. Cette étude met en lumière la diversité des mécanismes sous-jacents à la résistance aux antibiotiques à travers les pathogènes, soulignant l'importance de solutions ciblées pour contrer ce problème mondial de santé publique.
Cette recherche a été soutenue par des subventions indépendantes de Pfizer Global Medical Grant et de l'ANR Labex IBEID. Les résultats de cette étude ouvrent la voie à de futures investigations visant à mieux appréhender les mécanismes complexes de la résistance aux antibiotiques et à développer des stratégies efficaces pour y faire face.