En France, chaque année, 13 000 tonnes de médicaments délivrés sont non utilisées et rapportées en pharmacie pour incinération. Face à ce gaspillage, l'Assurance maladie lance, en partenariat avec l'ANSM et Cyclamed, une étude inédite visant à analyser l'état de ces MNU (médicaments non utilisés), avec l'espoir de trouver, peut-être, des pistes de réutilisations.
Jusqu'à présent, tous les médicaments non utilisés, qu'ils soient intacts, conservés dans leur emballage ou non, ou périmés, étaient voués à la destruction après leur collecte par Cyclamed. Une "aberration difficilement justifiable" selon Marguerite Cazeneuve, la directrice déléguée de la CNAM (Caisse nationale d'Assurance maladie). L'étude, en cours, devrait permettre de connaître précisément l'état des médicaments rapportés dans les officines. L'objectif pour la CNAM étant d'envisager d'éventuels scénarios de réutilisations se basant sur ces observations concrètes.
Cette nouvelle approche s'inscrit dans une visée plus large de plus grande sobriété des prescriptions de médicaments, et de lutte contre le gaspillage. Elle pourrait représenter une véritable révolution culturelle pour les pharmaciens et l'industrie pharmaceutique qui considèrent généralement la réutilisation des médicaments comme soulevant de nombreuses problématiques en matière de sécurité sanitaire, et supposant une évolution législative préalable (traçabilité, responsabilités, etc.).
D'ici là, les habitudes des patients ne doivent pas changer : même s'ils ont encore vocation à être détruits, les médicaments non utilisés doivent impérativement être triés et rapportés en pharmacie. Car même non périmés, les médicaments conservés à la maison après la fin d'un traitement sont propices aux risques de l'automédication, aux erreurs de prise ou de dosage, ou encore à des conditions non optimales de conservation.
En cliquant sur « Je m'abonne », vous acceptez notre Politique de données personnelles. Vous pourrez vous désabonner à tout moment en cliquant sur le lien présent dans nos newsletters.