Qu’est ce que la Convention AERAS ?
Un emprunteur présente un risque aggravé de santé, l’assureur considère que son état, sa maladie ou son handicap entraîne une majoration de la probabilité de survenue d’un sinistre. Lors de la souscription d’un contrat d’assurance de prêt, l’emprunteur doit déclarer sa pathologie dans un questionnaire de santé fourni par l’assureur. Ce questionnaire de santé peut conduire à l’application d’une surprime, d’une exclusion de garantie, voire à un refus d’assurance.
Pour améliorer l’accès au crédit des personnes handicapées et des personnes malades ou qui l’ont été, les pouvoirs publics et les acteurs de l’assurance de prêt ont signé en 2006 la Convention AERAS.
Cette convention prévoit notamment à ce jour :
un droit à l’oubli pour les anciens malades du cancer ;
une grille de référence listant les pathologies permettant à l’emprunteur d’être assuré, sans surprime ni exclusion ou dans des conditions se rapprochant des conditions standard ;
un parcours type pour l’analyse de la demande d’assurance.
Droit à l’oubli et la grille de référence AERAS pour l’assurance de prêt
En 2015, le droit à l’oubli a été ajouté dans la convention AERAS : si vous avez souffert d’un cancer et n’avez pas connu de rechute depuis plus de 10 ans (ou 5 ans pour un cancer intervenu avant 18 ans), vous n’avez pas à déclarer votre maladie à l’assureur, sous réserve que votre contrat d’assurance prenne fin avant votre 71e anniversaire.
La grille de référence AERAS (GRA) liste les différentes pathologies concernées et fixe les conditions d’assurance pour chacune d’entre elles.
Pour certaines maladies, les organismes d’assurance ne peuvent appliquer ni surprime ni exclusion de garantie.
Pour d’autres, l’application d’une surprime est possible mais plafonnée, et des limitations de garantie peuvent être imposées.
La grille de référence concerne les prêts immobiliers d’un montant maximum de 320 000 € et pour lesquels les contrats d’assurance se terminant, là aussi, avant les 71 ans de l’assuré.
Loi Lemoine et droit à l'oubli
Grâce à la loi Lemoine, applicable à partir du 1er juin 2022, un emprunteur ayant été victime d’un cancer ou d’une hépatite C n’aura plus à le déclarer dans son questionnaire médical si le protocole thérapeutique est terminé depuis plus de 5 ans, sans rechute constatée. Ce dispositif vise à faciliter l’accès à l’emprunt puisqu’il supprime également le questionnaire de santé sous deux conditions :
En dehors de ces deux conditions et malgré la loi Lemoine, le questionnaire de santé reste obligatoire pour toute demande d’assurance emprunteur.