En fonction de vos réponses, des examens médicaux complémentaires peuvent aussi être demandés par les assureurs. Ce qui n’est pas systématique : si vous êtes jeune, en bonne santé et que votre demande de crédit immobilier ne dépasse pas un certain montant (généralement 400 000 €), vos réponses au questionnaire de santé seront souvent suffisantes pour étudier votre dossier.
Comment remplir le questionnaire de santé requis pour un prêt immobilier ?
Un premier questionnaire simplifié
Le formulaire médical demandé est un questionnaire simplifié : il vous suffit de répondre aux questions par oui ou non et d’indiquer, si elles sont demandées, les dates de vos éventuels problèmes de santé.
Pour chaque opération, affection longue durée ou maladie à déclarer, il est recommandé de joindre le maximum de justificatifs pour accélérer le traitement de votre dossier : compte-rendu d’hospitalisation, radios, scanners, IRM, résultats d’analyse, ordonnances, etc.
À la réception de votre dossier, un médecin-conseil désigné par l’assureur examinera vos réponses en vue d’établir un rapport sur votre profil.
Si vos réponses n’indiquent aucun risque médical et que votre profil est classique, l’assureur peut vous faire directement une proposition tarifaire et vous couvrir sans exclusion de garantie ni surprime.
Un éventuel second questionnaire plus complet
Si certaines de vos réponses nécessitent d’être approfondies, vous pouvez être amené à remplir un second questionnaire, plus détaillé, ou à vous soumettre à des examens médicaux complémentaires. En général, les examens demandés sont des analyses biologiques, un test concernant la nicotine ou encore un ECBU. Ces formalités sont presque toujours demandées après un certain âge ou si le montant de l’emprunt est élevé, et sont bien évidemment prises en charge par l’assureur.
Selon les résultats de vos examens médicaux, votre assureur peut vous proposer une assurance de prêt avec des exclusions de garantie ou une surprime par exemple. Chaque assureur dispose de sa propre grille de lecture, n’hésitez donc pas à demander plusieurs devis à des compagnies différentes ! Ce qui est rédhibitoire pour un assureur peut ne pas l’être pour un autre.
Que se passe-t-il si l’assureur refuse de me couvrir ?
Enfin, un assureur peut également refuser de vous couvrir s’il estime que votre profil représente trop de risques. Avant cela, un processus d’examen de votre demande doit être respecté, conformément à la convention AERAS : transfert de votre dossier vers un dispositif d’assurance qui réexamine votre dossier de façon personnalisée (instance appelée « pool de 2ème niveau) et, en cas de refus de celle-ci, intervention du pool des risques très aggravés de santé (« pool de 3ème niveau »).
Questionnaire de santé et assurance de prêt : les avancées de la loi Lemoine
Outre la résiliation à tout moment de l’assurance de prêt, la loi Lemoine a aussi entériné la suppression du questionnaire de santé pour certains emprunteurs. Pour bénéficier de cette mesure, dès le 1er juin 2022, les conditions suivantes devront être respectées :
La date de fin du prêt doit intervenir avant les 60 ans de l’assuré ;
Ses encours cumulés assurés de crédit ne doivent pas dépasser 200 000 € (par assuré) ;
Le crédit vise à financer un bien à usage d’habitation, ou à usage mixte « habitation-professionnel ».
Grâce à cette mesure, qui concerne plus de la moitié des emprunteurs immobiliers en France, de nombreux malades et anciens malades auront la possibilité de trouver une assurance de prêt plus facilement, et sans surprime !
En complément de la suppression de ce questionnaire de santé, que de nombreuses associations de consommateurs considéraient comme discriminant, la loi Lemoine a également étendu le droit à l’oubli.
Auparavant, les emprunteurs ayant été malades du cancer étaient en droit de ne pas le déclarer dans leur questionnaire de santé à condition que la fin de leur protocole thérapeutique ait eu lieu il y a plus de 10 ans (ou plus de 5 ans pour les cancers diagnostiqués avant les 21 ans des emprunteurs), et qu’aucune rechute n’ait été constatée depuis.
Depuis la promulgation de la loi Lemoine, ce délai de droit à l’oubli est raccourci à 5 ans, quel que soit l’âge auquel la maladie a été diagnostiquée ! De plus, les malades atteints d’une hépatite C sont également concernés par cette nouvelle disposition.
Pour faciliter encore plus l’accès à la propriété aux personnes ayant une santé fragile, un décret devrait paraître d’ici la fin de l’été 2022 pour inclure de nouvelles pathologies chroniques comme le diabète dans le processus du droit à l’oubli.
Les éléments à ne pas déclarer dans le questionnaire médical
S’il est important de remplir le questionnaire de santé de manière exhaustive, certains éléments n’ont pas besoin d’être déclarés et ne sont pas pris en compte dans l’étude des risques médicaux représentés par un assuré.
Comme vu précédemment, un cancer guéri depuis plus de 5 ans sans rechute constatée n’a plus à être indiqué dans le questionnaire médical, grâce au droit à l’oubli prévu par la Convention AERAS.
C’est aussi le cas, par exemple, des opérations dites courantes (l’appendicite, l’extraction des dents de sagesse, une césarienne, une IVG, etc.) ou de certains traitements médicaux (moyen de contraception, traitement contre les allergies saisonnières, etc.), dès qu’ils ne sont pas en lien avec une pathologie « à risques ».
Les risques en cas de fausse déclaration dans un questionnaire de santé
Un profil « à risques » étant souvent synonyme d’assurance de prêt plus coûteuse, il peut être tentant de minorer ou de cacher certains problèmes médicaux à votre assureur pour bénéficier d’une offre plus attractive… Cependant, omettre une information de manière intentionnelle peut vous coûter cher, c’est donc la dernière chose à faire lorsque vous remplissez votre questionnaire de santé !
Après vérification, si l’assureur se rend compte que vous avez menti dans votre questionnaire de santé, il peut invoquer la nullité du contrat d’assurance et résilier votre assurance emprunteur. Les cotisations d’assurance déjà versées ne vous seront pas remboursées.
Sans assurance, votre prêt immobilier peut alors, à son tour, être annulé par la banque, et vous devrez rembourser la totalité du montant emprunté immédiatement, ce qui peut totalement mettre à mal vos projets immobiliers !