Dans un contexte de baisse de revenus associée à des dépenses de santé qui ont, elles, tendance à augmenter, le départ à la retraite s’accompagne souvent de questions essentielles : comment bien choisir une mutuelle pour retraité adaptée ? Est-il intéressant de conserver la mutuelle santé collective de son entreprise ? Ou vaut-il mieux opter pour une mutuelle retraite individuelle plus protectrice ?
Selon une étude de l’INSEE, le niveau de vie des Français diminue en moyenne de 7,9 % lors du passage en retraite. À la même période, les dépenses de santé ont tendance à s’amplifier jusqu’à passer de 860 euros/an pour les 25-45 ans à plus de 5 000 euros/an au-dessus de 75 ans (1). Autre constat : à partir de 65 ans, la partie des dépenses non remboursée par la Sécurité sociale, ce que l’on nomme le « reste à charge » ou ticket modérateur, s’accroit également pour atteindre, en moyenne, 805 euros/an hors remboursement de la complémentaire santé.
Le choix d’une mutuelle santé pour votre retraite va donc souvent devoir articuler cette double contrainte budgétaire : préserver au maximum votre niveau de vie en choisissant une mutuelle mutuelle pas chère adaptée à votre budget, tout en bénéficiant d’un niveau de remboursements le plus élevé possible sur les soins de santé qui vous deviennent essentiels.
À partir de 2021, tous les assurés sociaux pourront bénéficier en intégralité du dispositif 100 % santé ou “zéro reste à charge” et c’est le cas également des retraités. Ce dispositif concerne trois secteurs santé :
l’optique (depuis 2020),
le dentaire (depuis 2020)
et l’audiologie (en 2021).
Ce dispositif permet de bénéficier de de soins et d’équipements remboursés à 100% avec l’intervention combinée de la Sécurité sociale et de la complémentaire santé. Attention toutefois : pour en bénéficier, vous devez non seulement avoir souscrit une complémentaire santé responsable, mais la prise en charge à 100 % ne concerne pas tous les soins et équipements délivrés par ces secteurs. Seuls les équipements estampillés « 100% santé » seront entièrement pris en charge. Les aides auditives, équipements optiques ou soins dentaires relevant de « l’offre libre » sont exclus. Il en est de même des lentilles optiques !
Les Dépassements d’honoraires, aides auditives de classe II, équipement optique de classe B, lentilles, et prothèses dentaires relevant de l’offre libre de confort en sont par exemple exclus.
Depuis le 1er janvier 2016, chaque salarié du secteur privé peut disposer d’une couverture complémentaire santé collective souscrite par son employeur. Et lors son départ de l’entreprise, il a la possibilité de demander à conserver les mêmes garanties (dans les 6 mois suivant la date effective de départ en retraite). Toutefois, cette option n’est pas toujours la plus avantageuse par rapport à la souscription d’une complémentaire santé souscrit à titre individuelle.
En effet, même si en vertu de la loi Evin vous pouvez conserver les garanties qui étaient les vôtres durant votre salariat, vous ne bénéficierez plus de la contribution de votre employeur pour régler votre mutuelle santé. Vous devrez donc supporter la totalité de la cotisation. Celle-ci pourra, en plus, fortement augmenter dans les années suivant votre départ en retraite. Car, si cette hausse est limitée à 25 % la deuxième année et 50 % la troisième, aucun plafond ne vient ensuite encadré l’augmentation de votre cotisation les les années suivantes.
Enfin, sachez que, sauf dispositions conventionnelles plus avantageuses, cette possibilité ne s’applique pas aux ayants-droit (conjoint, enfants…). c ces derniers devront donc dans la plupart des cas souscrire une complémentaire santé à titre personnelle au moment de votre départ en retraite.
Les travailleurs indépendants (artisans, commerçants…) et les fonctionnaires d’État ou territoriaux qui bénéficient d’une complémentaire santé spécifique continuent automatiquement d’être couverts par celle-ci une fois à la retraite. Ils peuvent toutefois choisir d’y renoncer si leurs garanties ne sont plus suffisamment adaptées.
Le prix de la mutuelle au jour de votre retraite ne doit pas être votre seul critère de choix. Avec l’avancée en âge, vos besoins en matière de couverture santé évoluent. Les remboursements des frais de naissance ou des frais d’orthodontie souvent inclus dans les offres de mutuelles famille ou les mutuelles collectives d’entreprises ne sont, par exemple, plus nécessaires. En revanche, certaines garanties gagnent à être renforcées. Il s’agit, en particulier du remboursement :
Des frais d’optiques (consultation, lunettes, chirurgie) ;
Des soins dentaires (prothèses, chirurgie…) ;
Des frais auditifs (prothèses et soins) ;
Des consultations des médecins généralistes ou spécialistes, d’autant plus si vos médecins habituels pratiquent des dépassements d’honoraires ;
Des frais d’hospitalisation ;
Des frais de transport médicalisés et d’auxiliaires de santé (infirmier, kinésithérapeute, aide-soignant à domicile…)
Spécifiques, les mutuelles retraites individuelles prennent généralement en compte ces nouveaux besoins en matière de remboursement des frais de santé des seniors. Mais elles peuvent également couvrir certains soins de prévention et de médecine douce largement utilisés par la population retraitée, pourtant peu ou pas couverts par la Sécurité sociale : homéopathie, podologie, ostéopathie ou encore, thermalisme.
Pour bien choisir votre mutuelle retraite, il est donc nécessaire de faire le point sur vos besoins présents et à venir, mais également sur vos habitudes en matière de soins de santé !