Le vaccin contre l’hépatite B est obligatoire pour tous les nourrissons dès l’âge de deux mois depuis le 1er janvier 2018. C’est la principale mesure de prévention de la maladie et pourra permettre, à terme, de réduire le nombre de porteurs chroniques du virus. Qu’est-ce que le virus de l’hépatite B ? Pourquoi le vaccin est obligatoire et quelle est sa prise en charge financière ? Nos réponses dans ce guide.
L’hépatite B est une infection du foie causée par le virus de l’hépatite B, aussi appelé VHB. Le virus se transmet par le sang et par des fluides corporels (sperme ou sécrétions vaginales). Une mère porteuse du virus peut aussi le transmettre à son bébé lors de l’accouchement ou de l’allaitement. Les virus de l’hépatite se décomposent en 5 virus et diffèrent selon leur agressivité et leur mode de transmission. Par exemple, les hépatites A et E se transmettent de façon féco-orale et les hépatites C et B se transmettent de façon parentérale.
L’hépatite B est souvent asymptomatique mais peut se manifester par des symptômes de jaunisse, des maux de ventre, nausées voire de vomissements accompagnés de fièvre ou de fatigue excessive. Dans 90% des cas, la maladie guérit spontanément en quelques semaines. Rarement, elle évolue vers une forme grave d’atteinte du foie, l’hépatite fulminante. Enfin, dans 5% des cas, le virus va rester dans le sang pendant des mois, des années voire à vie et provoque des lésions du foie pouvant mener à une cirrhose ou un cancer. On parle d'hépatite B chronique.
350 millions de personnes seraient porteuses d’une hépatite B chronique dans le monde et près de 2 milliards de personnes auraient été infectées par le virus. En 2016, on recensait 135 706 cas d’adultes entre 18 et 75 atteintes d’une hépatite chronique B. On estime que 80% des infections au VHB en France auraient pu être évitées grâce à la vaccination.
Le vaccin contre l’hépatite B est la mesure la plus fiable pour prévenir l’infection à grande échelle. Il est recommandé par l’Organisation mondiale de santé (OMS) de faire vacciner tous les nourrissons et d'inscrire le vaccin dans le calendrier vaccinal de tous les pays de l’Union européenne, excepté les pays où l’infection est très rare. Il est nécessaire de vacciner les enfants très tôt, dès la première année de leur vie. En effet, le vaccin est très efficace et la durée de protection conférée par le vaccin est suffisante pour le protéger de la petite enfance jusqu’à plusieurs décennies plus tard. Il est possible d’administrer ce vaccin avec d’autres vaccins obligatoires chez le nourrisson. Enfin, la couverture vaccinale conférée permettrait d’éliminer, à terme, l’hépatite B en France.
La vaccination anti-hépatite B fait partie des 11 vaccins obligatoires chez le nourrisson, avec :
la diphtérie ;
le tétanos ;
la poliomyélite ;
la coqueluche ;
le pneumocoque ;
Au milieu des années 1990, une suspicion de corrélation entre le vaccin contre l’hépatite B et des cas de sclérose en plaques a créé la polémique rendant les français méfiants quant à son efficacité et sa sécurité. De nombreuses études ont été menées suite à cette suspicion. Sur 11 études disponibles, 10 ont conclu à l'absence d’association avec des complications neurologiques.
Le vaccin contre l’hépatite B est souvent très bien toléré et quelques effets secondaires peuvent se faire sentir comme :
une douleur ou une rougeur sur le point d’injection ;
parfois de la fatigue, myalgies ou céphalées ;
très rarement une réaction allergique.
Le schéma de vaccination varie selon l’âge et la situation de santé du patient.
Nourrissons :
Depuis le 1er janvier 2018, la vaccination de l’hépatite B est obligatoire pour tous les nouveaux nés. Elle consiste en 3 doses, à l’âge de 2 mois, 4 mois et enfin 11 mois. Il est possible d’utiliser un vaccin combiné contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, les infections à Haemophilus influenzae B et l’hépatite B afin d'immuniser le nourrisson contre toutes ces maladies en même temps.
Cas particuliers :
Pour les nouveaux nés dont la mère est atteinte d’hépatite B chronique, la première injection se fait dès la naissance avec l’administration d'immunoglobulines. Les doses suivantes se font à l’âge de 1 mois et 6 mois.
Pour les prématurés de moins de 32 semaines ou pesant moins de 4 kg, il faut administrer 4 doses : 1 à la naissance, puis à 1 mois, 2 et 6 mois.
Pour les nourrissons nés à Mayotte ou en Guyane, il faut administrer 3 doses dont 1 à la naissance, une à 2 mois puis une à 11 mois.
Adultes, adolescents et enfants de plus de 1 an :
La vaccination se passe en trois temps. Les doses administrées doivent respecter un mois d’intervalle entre la première et la deuxième dose, puis au moins six mois d’intervalle entre la deuxième et la troisième dose. Cette vaccination concerne souvent les personnes les plus exposées aux risques de transmission du VHB (personnes séropositives pour le VIH, les toxicomanes prenant des drogues par voie intraveineuse ou intranasale, les patients susceptibles d’être transfusé ou devant recevoir une greffe, etc.), les jeunes de 11 à 15 ans pour un rattrapage du vaccin ou les personnes susceptibles d’être en contact direct avec le virus ou au sang et autres produits biologiques comme les professionnels de santé, les secouristes, policiers, tatoueurs, etc.
Aucun rappel n'est nécessaire pour le vaccin contre l’hépatite B même si les anticorps ne sont plus détectés dans le corps.
Le vaccin contre l’hépatite B est classé parmi les vaccins “recommandés pour tous” et fait l’objet, à ce titre, d’un remboursement de 65% sur prescription médicale.
L’Assurance Maladie rembourse à hauteur de 65% de nombreux vaccins, exceptés quelques vaccins comme le ROR ou la grippe pour les personnes âgées de plus de 65 ans ou souffrant d’une Affection de longue durée (ALD) dont le remboursement est totalement assuré. Toutefois, d’autres vaccins restent à vos frais, notamment en cas de voyage, comme ceux pour la fièvre jaune et le choléra. Une mutuelle peut toutefois prendre tout ou une partie des frais, selon les garanties souscrites.
L’injection du vaccin est également prise en charge par l’Assurance Maladie mais diffère selon la personne qui procède à l’injection. Elle est remboursée à hauteur de :
70% (base de remboursement) si un médecin ou une sage-femme fait la vaccination lors d’une consultation ;
60% (base de remboursement) si c’est un infirmier qui vous vaccine sur prescription médicale ;
et peut être totalement pris en charge si vous avez certaines affections de longue durée.
Une complémentaire santé peut rembourser le reste à charge, selon le contrat souscrit : renseignez-vous.