Le cancer du poumon nécessite un traitement lourd, long et coûteux. Quelle part des soins est assumée par l’Assurance maladie ? Et que peut prendre en charge la mutuelle ? Les éléments clés sont dans ce guide.
Le cancer du poumon, aussi connu sous le nom de cancer bronchique ou cancer bronchopulmonaire, fait partie des cancers les plus fréquents avec plus de 46 000 nouveaux cas en 2018 et plus de 33 000 décès la même année. Si pendant longtemps le cancer du poumon affectait majoritairement les hommes, il est à présent en nette progression chez la femme, principalement à cause de la hausse du tabagisme.
Le cancer du poumon se développe suite à la mutation d’une cellule normale en cellule cancéreuse. Elle se multiplie de façon excessive jusqu’à former une masse appelée tumeur maligne. Par la suite, les cellules cancéreuses peuvent migrer par voie sanguine ou lymphatique vers d’autres organes et former des métastases.
Il existe deux types de cancer du poumon :
Le cancer bronchopulmonaire non à petites cellules (CBNPC) : correspond à la majorité des cas de cancers (85%). Il peut prendre naissance en périphérie des poumons (adénocarcinome bronchique) ou bien dans toutes les parties du poumon (carcinome à grandes cellules)
Le cancer bronchopulmonaire à petites cellules (CBPC) : considéré comme une maladie rare, il ne correspond qu’à 15% des cas.
Ces deux types de cancers requièrent des traitements différents (chirurgie, radiothérapie, traitements médicamenteux comme la chimiothérapie…). Il est donc important de déterminer le type de cancer concerné pour définir un plan thérapeutique approprié, selon votre état de santé.
Le dépistage du cancer du poumon est délicat et n’est actuellement pas généralisé. Il consiste en un scanner pulmonaire à faible dose. Cet examen peut cependant engendrer un risque à cause des radiations. Il est donc réservé à des personnes ayant un haut risque de développer un cancer du poumon. Néanmoins, plus le cancer est détecté à un stade précoce, plus la prise en charge est facilitée.
Les symptômes du cancer du poumon peuvent impliquer des problèmes respiratoires mais aussi une altération de l’état général. A noter également que ces symptômes peuvent avoir d’autres causes et ne sont pas uniquement spécifiques au cancer :
toux permanente ;
essoufflement ou sifflement respiratoire ;
crachat de sang (hémoptysie) ;
douleurs aiguës ou chroniques ;
fatigue persistante ;
perte d’appétit et/ou de poids ;
enrouement ou altération de la voix ;
ganglions lymphatiques enflés dans le cou ;
maux de tête.
N’hésitez pas à consulter votre médecin si ces symptômes apparaissent et/ou persistent.
Plusieurs facteurs de risque sont reconnus comme étant à l’origine de la survenue d’un cancer du poumon, le premier étant le tabac. Il serait responsable de 8 cancers sur 10. Le risque de cancer du poumon est accru si vous êtes fumeur actif, et même passif. Il est donc important d’éviter les zones enfumées et d’arrêter de fumer définitivement si vous êtes fumeur.
D’autres facteurs importants entrent en jeu, tels que :
Les expositions environnementales, comme les expositions au radon, deuxième cause de cancer bronchique en France ;
Les antécédents personnels et familiaux, tels que des affection respiratoire (broncho-pneumopathie chronique obstructive, silicose, bérylliose, etc.)
Les expositions professionnelles, représentant 15% des cas de cancer du poumon, selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS).
Pour arrêter sa consommation tabagique, il est possible de se faire prescrire des substituts nicotiniques. Efficaces pour soulager les symptômes liés au manque quand on arrête de fumer, ils existent sous plusieurs formes (patchs, pastilles, gommes, comprimés…). L’Assurance Maladie rembourse à 65% les substituts nicotiniques. Une complémentaire santé peut quant à elle, assumer le reste à charge ou ticket modérateur selon le contrat souscrit.
Renseignez vous auprès de votre médecin et de votre mutuelle pour plus d’informations.
Vous pouvez faire reconnaître votre cancer au titre d’ALD - “affection de longue durée”.
Pour un cancer, l’ALD est dite exonérante. Cela signifie que la thérapeutique liée à la maladie est remboursée à 100% (base de remboursement).
Si vous suspectez une origine professionnelle à votre cancer (exposition sur votre lieu de travail à des agents cancérigènes comme l’amiante, par exemple), vous pouvez faire reconnaître votre cancer du poumon en tant que maladie professionnelle.
Le statut de maladie professionnelle permet au patient de bénéficier :
d’une prise en charge à 100% des frais de soins ;
d’indemnités journalières en cas d’arrêt de travail ;
le versement d’une rente en cas de séquelles définitive ou de décès liés à la maladie.
Le statut ALD permet la prise en charge à 100% (base de remboursement) des frais de santé ; cependant, certaines dépenses ne sont pas couvertes par la Sécurité sociale (dépassements d’honoraires ; médicaments non remboursés par l’Assurance maladie, par exemple). Selon les garanties souscrites, une mutuelle peut rembourser ce reste à charge ; renseignez-vous.