Environ 6 Français sur 10 ont déjà consommé des compléments alimentaires (1) : minéraux, vitamines, probiotiques ou extraits de plantes. Cependant, leur coût peut rapidement devenir un frein. D’autant plus que les compléments alimentaires sont rarement pris en charge par l’Assurance maladie et votre mutuelle santé. On fait le point.
Ne vous attendez pas à un coup de pouce de l’Assurance maladie pour alléger la facture : le remboursement des compléments alimentaires est une exception rarissime, réservée à quelques cas spécifiques. Il s'agit de :
La complémentation nutritionnelle orale (CNO) prescrite par le médecin en cas de dénutrition ;
Certaines vitamines ou minéraux prescrits en cas de carence, principalement durant la grossesse (fer, acide folique), après une chirurgie bariatrique, en cas de suspicion de rachitisme (vitamine D, B12, B9, notamment), etc.
Ces compléments alimentaires remboursés par la Sécurité sociale aux taux en vigueur nécessitent une prescription médicale et le reste à charge éventuel peut être couvert par votre mutuelle santé.
Pourquoi ces restrictions ? Parce qu’en règle générale, la Sécurité sociale ne rembourse que les médicaments, c’est-à-dire les produits ayant fait l’objet de tests d’efficacité et de toxicité ainsi que d’une autorisation de mise sur le marché (AMM). Or, les compléments alimentaires n’entrent pas dans cette catégorie. Ils ne sont pas soumis aux mêmes exigences de preuves scientifiques et ils ne peuvent prétendre guérir ou traiter des maladies.
Il est cependant admis que certains compléments alimentaires peuvent soutenir l’organisme de manière épisodique ou plus régulière. C’est particulièrement le cas du fer et du magnésium dont un manque (une carence) entraîne fatigue, nervosité, crampes…
Jusqu’en 2010, le magnésium bénéficiait à cet égard d’un remboursement partiel de la part de l’Assurance maladie. Mais à présent, la prise en charge du magnésium est accordée uniquement à titre dérogatoire, dans le cadre de certaines ALD (Affections Longue Durée). La mutuelle santé complète ensuite ce remboursement dans la limite des garanties souscrites.
Quant aux cures de fer éventuellement prescrite par un médecin, celles-ci ci seront remboursées par la Sécurité sociale seulement s’il s’agit de prescriptions de médicaments : Tardyferon, Fumafer, etc.… En revanche, les compléments alimentaires à base de fer comme ceux à base de magnésium ne sont jamais pris en charge par la Sécurité sociale
Vous souhaitez bénéficier d’une meilleure couverture de vos compléments alimentaires ?
Certaines mutuelles santé offrent un remboursement partiel ou total des médicaments prescrits par votre médecin, mais non pris en charge par la Sécurité sociale. Cette possibilité est généralement disponible sous forme de forfait annuel : une somme fixe vous est allouée pour vos frais de pharmacie non pris en charge par l’Assurance maladie.
Cependant, les compléments alimentaires n’étant pas des médicaments, les mutuelles santé ne les intègrent pas systématiquement dans leurs garanties. Les conditions de remboursements peuvent également considérablement varier : prescription médicale exigée, limitation à certaines catégories… Soyez donc attentif aux conditions de votre contrat.
Une mutuelle médecines douces peut vous permettre d’alléger votre reste à charge pour les consultations de professionnels en médecines douces : ostéopathie, acupuncture, homéopathie…
Les compléments alimentaires sont composés de nutriments ou de substances qui peuvent interagir avec l’organisme. Généralement utilisée pour venir « complémenter » des carences dues à des habitudes ou un régime alimentaire, ou encore pour améliorer le bien-être, leur composition est limitée à (2) :
Des substances à but nutritionnel ou physiologique (acides aminés par exemple) ;
Certains nutriments (minéraux ou vitamines) ;
Ou d’autres substances naturelles telles que des plantes ou des extraits de plantes ;
Ainsi que des additifs, arômes et autres ingrédients autorisés en alimentation humaine.
Les compléments alimentaires ne sont toutefois pas sans risques. Certains extraits de plantes peuvent interférer avec des traitements médicamenteux. C’est le cas par exemple du millepertuis, utilisé dans le cadre des épisodes dépressifs légers, qui réduit l’efficacité de nombreux médicaments, dont les anticoagulants ou les bêta-bloquants.
De plus, des risques de surdosage, d’allergie ou encore d’atteintes hépatiques existent. Il est donc impératif de consulter un professionnel de santé avant toute prise de compléments alimentaires. Veillez également à respecter scrupuleusement le dosage et la durée d’utilisation recommandée.
Faites-vous conseiller par un professionnel de la santé (médecin, pharmacien, nutritionniste…) pour savoir quel complément alimentaire vous sera réellement bénéfique ;
Comparez les prix et les compositions des produits ;
Ne multipliez pas les compléments alimentaires : leur prix, tout comme les interactions peuvent mettre en danger votre budget et votre santé ;
Renseignez-vous auprès de votre mutuelle sur ses possibilités de remboursement.
Chiffres clés Synadiet (Syndicat national des compléments alimentaires)
Décret n° 2006-352