Bégaiement, défauts de prononciation, troubles de l’oralité, dyslexie, … L’orthophoniste traite tous les troubles de la communication, tant chez l’enfant que chez l’adulte. Il s’occupe également des problèmes de la voix ou de la déglutition. Votre médecin vous oriente vers un orthophoniste et vous vous interrogez sur le prix et le remboursement de la consultation ? Toutes les réponses à vos questions sont rassemblées dans ce guide pratique.
Spécialiste des troubles du langage, l’orthophoniste est un auxiliaire médical au même titre que le kinésithérapeute ou le pédicure-podologue. Pour le consulter, il faut d’abord passer par le médecin traitant. Au vu des troubles de la communication du patient, il lui remet une prescription médicale qui lui ouvre droit à une prise en charge par l’Assurance maladie. Sans consultation préalable du médecin traitant, donc en l’absence d’ordonnance, les dépenses de santé ne peuvent pas être remboursées puisque le parcours de soins coordonnés ne sera pas respecté.
Les soins d’orthophonie commencent toujours par un bilan, appelé bilan orthophonique. Au cours de celui-ci, le praticien interroge le patient pour connaître son parcours et ses antécédents, et se livre également à un examen clinique qui permet de poser un diagnostic. Ce temps d’échange et d’observation des difficultés de communication est indispensable. Il permet de mettre en place un suivi thérapeutique adapté et de définir le programme de rééducation, qui comporte le plus souvent une trentaine de séances.
Il faut le savoir, les orthophonistes ne peuvent pas pratiquer de dépassements d’honoraires (sauf en cas d’exigences particulières du patient concernant le lieu ou les horaires). Leurs prix sont fixés par la Sécurité sociale. Comme tous les professionnels libéraux, ils ont l’obligation de les afficher dans la salle d’attente de leur cabinet.
Chaque soin dispensé est défini en acte médical d’orthophonie (le code AMO désigne les actes d’orthophonie). Cet AMO a une valeur : 2,50 € en France métropolitaine et 2,62 € dans les départements d’outre-mer et à Mayotte. À chaque acte correspond un nombre d’AMO. Il suffit de multiplier le nombre d’AMO par le tarif unitaire pour obtenir le montant de la séance. L’AMO est en fait un coefficient multiplicateur.
Une séance de rééducation d’un trouble de la déglutition ou de l’articulation correspond à un AMO 8. Elle est facturée 20 € (8 x 2,50).
Une séance de rééducation des dysphagies correspond à 11 AMO. Elle coûte donc 27,50 € (11 x 2,50).
Une séance de rééducation du bégaiement correspond à 12,2 AMO, soit 30,50 € (12,2 x 2,50).
Une séance de rééducation des troubles de la communication et du langage écrit correspond à un AMO 10,1, soit 25,25 € (10,1 x 2,50).
Un bilan de la phonation correspond à un AMO 34. Il est donc facturé 85 € (34 x 2,50).
Un bilan des bégaiements et des autres troubles de la fluence correspond à un AMO 40, soit 100 € (40 x 2,50).
À noter que pour les séances qui se déroulent au domicile du patient, le spécialiste des troubles du langage est autorisé à facturer des indemnités kilométriques à titre de compensation pour le transport, en plus d’une indemnité forfaitaire de déplacement. Le montant de ces frais varie en fonction du lieu (plaine ou montagne).
Une majoration de 6 € peut également être appliquée pour les soins apportés à un enfant de moins de 3 ans.
Enfin, un forfait est facturé en plus en cas de prise en charge d’un patient en situation de handicap (50 €). C’est le cas aussi pour les soins apportés à une personne en post-hospitalisation, quand les soins sont liés à un cancer, à un AVC ou à une atteinte neurologique grave (100 €).
L’Assurance maladie rembourse l’orthophonie, tant le bilan que les séances et les éventuelles majorations (indemnités kilométriques, forfaits…). Comme pour tous les auxiliaires paramédicaux, sa participation s’élève à 60 % de la base de remboursement. Une franchise médicale de 0,50 € par acte, limitée à 2 € par jour, est retenue sur le montant du remboursement. Par exemple, pour un bilan de la phonation facturé 85 €, la participation est de 50,50 € (60 % de 85 €, moins 0,50 €).
Le ticket modérateur, c’est-à-dire les 40 % restants, vous est remboursé par votre complémentaire santé si vous en avez une. Puisque le spécialiste des troubles du langage ne peut pas facturer de dépassements d’honoraires, une couverture basique prenant en charge les dépenses de santé à 100 % est suffisante.
Néanmoins, parce que ce type de soins peut s’accompagner de frais annexes liés à la consultation d’autres professionnels de santé, et afin de ne pas avoir à supporter de restes à charge trop élevés, il est préférable d’être couvert par une mutuelle à hauteur de ses besoins réels. Estimez-les, demandez des devis et comparez les offres avant de faire votre choix.