Avec près d’un adulte sur deux concerné en France (1), le surpoids et l’obésité demeurent des enjeux de santé publique majeurs. L’obésité étant à l’origine de nombreuses complications potentielles et associée à un taux de mortalité élevé, elle fait aujourd’hui l’objet d’une prise en charge thérapeutique pluridisciplinaire, de la prévention à la chirurgie bariatrique dans les cas les plus sévères. Mais comment sont remboursés les actes médicaux liés à l’obésité et au surpoids ? Nous vous éclairons sur la prise en charge de l’obésité par la Sécurité sociale.
A ce jour, l’obésité ne peut pas être reconnue comme une affection longue durée (ALD) par la Sécurité sociale, et ne peut donc pas justifier l’exonération du ticket modérateur pour l’assuré. Néanmoins, cet état de fait a été pointé du doigt comme un potentiel frein à l’accès aux soins pour les personnes obèses ou en surpoids, et la volonté d’ouvrir à l’obésité la qualification de maladie chronique se fait entendre.
Dans son rapport “Mieux prévenir et prendre en charge l’obésité en France” remis le 24 avril 2023, le professeur Martin Laville propose notamment de “reconnaître l’obésité comme une maladie chronique et instaurer une prise en charge en ALD pour l’obésité de niveau 2 (IMC > 35) pour rendre accessibles les traitements, notamment les nouveaux médicaments”.
Le suivi médical dispensé par le médecin traitant joue un rôle majeur dans la prise en charge de l’obésité. Les consultations chez votre médecin généraliste sont remboursées par l’Assurance maladie à hauteur de 70 %, sur la base d’un tarif conventionnel de 26,50 €. Le reste à charge peut être assumé par votre complémentaire santé.
Le médecin traitant occupe une place charnière : il prodigue lui-même des conseils à ses patients pour prévenir ou faire face à l’obésité, mais il peut également les orienter, en fonction de leurs besoins, vers d’autres professionnels de santé qui pourront assurer une prise en charge plus poussée sur certains aspects (diététicien, médecin-nutritionniste, psychologue, psychiatre, masseur-kinésithérapeute…).
Remboursement du médecin-nutritionniste : les consultations chez ce praticien font l’objet du même remboursement que chez un généraliste, soit 70 % sur la base de 26,50 €.
Remboursement du psychiatre : 70% sur la base d’un tarif conventionnel de 46,70 € €
Remboursement du psychologue :
- jusqu’à 8 séances par an remboursées par l’Assurance maladie chez un psychologue conventionné dans le cadre du dispositif Mon soutien psy
- prise en charge possible par votre complémentaire santé selon les garanties souscrites
Remboursement du masseur-kinésithérapeute : si les séances sont prescrites par le médecin traitant, elles sont prises en charge par la Sécurité sociale à 60% sur la base d’un tarif de 16,13 €.
La prise en charge de l’obésité passe souvent , en première intention, par un accompagnement nutritionnel. Mais si celui-ci ne porte pas ses fruits malgré l’implication du patient, le médecin peut proposer des injections sous-cutanées d’un analogue du GLP-1 (2), le liraglutide, traditionnellement prescrit dans le traitement du diabète de type 2.
Si après 12 semaines de traitement, le patient n’a pas perdu au minimum 5% de son poids, le traitement doit être interrompu.
Attention : il existe malheureusement un business florissant autour de la perte de poids, avec de nombreux produits supposés brûler les graisses ou réduire l’appétit. Au-delà d’une efficacité souvent non avérée, certains de ces produits peuvent être dangereux pour la santé. Assurez-vous de ne jamais consommer de médicaments ne disposant pas d’une autorisation de mise sur le marché, et demandez toujours l’avis de votre médecin traitant avant d’entamer un quelconque traitement.
En dernier recours, dans les cas d’obésité sévère, l’obésité peut être traitée par une intervention chirurgicale destinée à réduire la capacité d’ingestion des aliments. On parle alors de chirurgie bariatrique.
L’opération peut consister en la pose d’un anneau gastrique ou en l’ablation partielle de l’estomac (gastrectomie longitudinale ou Sleeve gastrectomy). Il existe aussi une opération associant l’une de ces techniques de chirurgie restrictive avec la dérivation d’une partie du tube digestif, appelée Bypass.
La chirurgie bariatrique est réservée aux personnes :
entre 18 et 60 ans
ayant un IMC supérieur à 40 (ou à 35 en cas de comorbidité)
ne présentant aucune contre-indication d’ordre physique ou psychologique.
Pour favoriser des résultats pérennes et éviter la survenue de complications, un suivi médical à vie est mis en place pour les personnes ayant subi l’une de ces interventions chirurgicales.
La prise en charge de la chirurgie bariatrique par la Sécurité sociale nécessite un accord préalable de sa part.
En cas d’accord de sa part, la Sécurité sociale prendra en charge 70 % des frais d’opération. opération.
Le coût de cette intervention peut s’avérer très élevé selon les établissements. Avant de vous engager dans ce processus, assurez-vous de souscrire une complémentaire santé adaptée, prévoyant un taux de remboursement suffisant pour absorber ces frais conséquents.
Sources :