Si l’on entend souvent parler d’augmentation mammaire, on mentionne sans doute plus rarement l’opération inverse, la réduction mammaire. Destinée aux femmes dont la forte poitrine est à l’origine d’une gêne au quotidien (douleurs au dos, difficultés lors de la pratique d’une activité physique, complexes…), la réduction mammaire peut faire l’objet d’une prise en charge de l’Assurance maladie dans certains cas.
Dans quels cas peut-on être amené à recourir à cette intervention chirurgicale ? Combien coûte la réduction mammaire ? Quels sont les critères pour qu’elle soit remboursée par la Sécurité sociale ? On vous répond.
L’opération de réduction mammaire, ou mastoplastie bilatérale, peut être réalisée dès l'âge de 16 ans et pour différentes raisons, d’ordre physique ou psychologique.
Dans la plupart des cas, elle vient corriger une hypertrophie mammaire, autrement dit des seins trop volumineux par rapport au reste du corps. On parle d’hypertrophie mammaire quand la poitrine présente un volume d’au moins 400 cm3 (1) (soit en règle générale un bonnet E ou F).
La réduction mammaire peut permettre de pallier diverses problématiques :
des troubles directement liés au volume de la poitrine, comme des douleurs dorsales, une irritation cutanée sur la partie supérieure de l’abdomen, une mauvaise posture…
des troubles d’ordre esthétique, a priori bénins mais pouvant altérer la qualité de vie de la patiente, comme une asymétrie ou une ptôse mammaire (relâchement des seins)
Bien souvent, le chirurgien peut, à la demande de la patiente, associer la chirurgie de réduction à un lifting mammaire. Si vous répondiez aux critères de prise en charge de l’Assurance maladie pour la mastoplastie, alors vous pourrez bénéficier de cette correction sans frais supplémentaires à votre charge.
Le prix d’une réduction mammaire varie amplement selon la complexité de l’intervention et le praticien choisi, entre 2000 et plus de 5000 € (2). Cette fourchette de tarifs comprend l’ensemble des consultations et examens nécessaires à la préparation de l’intervention, les frais de séjour dans l’hôpital ou la clinique, le prix de l’intervention chirurgicale (honoraires du chirurgien, anesthésie…), et le suivi post-opératoire. Comptez également entre 30 et 100 € pour acquérir un soutien-gorge de contention, à porter dans les semaines qui suivent l’opération pour des résultats optimaux.
L’Assurance maladie peut prendre en charge la réduction mammaire à hauteur de 100% du tarif pratiqué en établissement conventionné (3). Le forfait journalier hospitalier et les éventuels dépassements d’honoraires, qui peuvent être élevés, restent à votre charge ou à celle de votre complémentaire santé ou mutuelle. Renseignez-vous auprès de votre assureur ou organisme de mutuelle pour connaître les niveaux de remboursement prévus pour cet acte médical.
Pour que la réduction mammaire fasse l’objet d’une prise en charge de l’Assurance maladie, plus de 300 grammes de glande mammaire doivent avoir été retirés dans chaque sein. Il est alors considéré que l’intervention chirurgicale représente un intérêt d’ordre médical et pas simplement esthétique.
En cas d’asymétrie mammaire, qu’elle soit ou non consécutive au traitement d’un cancer du sein, une évaluation psychologique sera conduite pour mesurer son impact sur la qualité de vie de la patiente et déterminer s’il justifie une prise en charge de l’Assurance maladie.
La mastoplastie bilatérale de réduction (code QEMAO13 de la CCAM) ne nécessite pas l’accord préalable de l’Assurance maladie (3). En revanche, le chirurgien devra attester avoir retiré plus de 300 grammes par sein lors de l’intervention pour permettre sa prise en charge.
Il peut arriver que, même lorsque les critères médicaux de l’Assurance maladie sont remplis, la demande de prise en charge soit refusée. C’est notamment le cas si les seins sont trop volumineux à cause d’une augmentation mammaire, ou en cas de surpoids important, auquel cas une perte de poids préalable à l'intervention sera nécessaire pour prétendre à un remboursement.
Dans l’absolu, subir une opération de réduction mammaire n’empêche pas d’allaiter. Néanmoins, il est possible, dans certains cas, que l’intervention pose des problèmes d’allaitement, notamment si le mamelon a dû être repositionné et que les canaux galactophores, essentiels à la circulation du lait maternel, ont été sectionnés.
(1) https://www.academie-medecine.fr/le-dictionnaire/index.php?q=hypertrophie+mammaire
(2) Tarifs moyens observés chez les praticiens libéraux en novembre 2023.
(3) https://forum-assures.ameli.fr/questions/1544218-reduction-mammaire