Depuis le 1er janvier 2022, les conditions d’accès à l’emprunt ont été durcies par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF). Dans ce contexte, est-il encore possible d’acheter sans apport ? Rien ne l’interdit a priori, mais ce montage reste réservé aux meilleurs dossiers de prêt immobilier. Tous nos conseils pour en faire partie !
Acheter sans apport vous permet de bénéficier d’un effet de levier maximal. Vous allez devenir propriétaire d’un bien immobilier d’une valeur de plusieurs dizaines ou centaines de milliers d’euros sans investissement de départ, grâce à l’argent prêté par les banques.
Autre intérêt à acheter sans apport : vous conservez votre éventuelle épargne pour l’investir sur d’autres supports de placement tels que l’assurance-vie, le PER ou le PEA. Fidèle à l’adage qui invite à ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, cette diversification entre immobilier et financier contribue à sécuriser davantage votre patrimoine.
Il se peut aussi qu’en raison de votre situation personnelle, vous n’ayez pas eu l’opportunité de vous constituer une épargne. Acheter sans apport n’en demeure pas moins possible si vous projetez de devenir propriétaire d’une maison ou d’un appartement.
Bon à savoir : le prêt à taux zéro (PTZ) peut faire office d’apport personnel. Vous pouvez y prétendre si vous êtes primo-accédant et que vous remplissez certaines autres conditions.
L’apport personnel exigé par les banques est en moyenne de 10 % de la valeur du bien pour un achat dans l’ancien, et de 5 à 8 % dans le neuf. Cet apport sert notamment à financer les frais annexes au crédit : frais de notaire, frais de garantie et frais de dossier.
Autrement dit, acheter sans apport un bien ancien revient à souscrire un prêt à 110 %. Les organismes de crédit, qui doivent alors vous prêter plus que la valeur du logement, se montrent le plus souvent réticents face à ce montage qui les expose à une perte d’argent en cas de défaillance de l’emprunteur.
Toutefois, aucune loi n’interdit d’acheter sans apport. La décision du HCSF entrée en vigueur le 1er janvier 2022 n’y fait d’ailleurs pas référence, limitant seulement le taux d’endettement à 35 % et la durée des prêts à 25 ans. Acheter sans capital de départ est donc possible, mais encore faut-il présenter un dossier en béton !
Bon à savoir : un apport permet de négocier plus facilement le taux et les conditions d’emprunt auprès des organismes prêteurs, et ainsi de faire baisser le montant du capital emprunté et/ou la durée de remboursement.
Acheter sans apport implique de présenter un profil d’emprunteur irréprochable. Avant d’accorder un prêt sans apport personnel, les banques vont en effet examiner à la loupe différents critères :
la stabilité de votre situation professionnelle : moins exposés que les salariés en CDD, les intérimaires ou les indépendants à une perte d’emploi ou une baisse de revenus, les emprunteurs en CDI et les fonctionnaires seront privilégiés pour acheter sans apport ;
l’évolution de vos revenus : les jeunes acquéreurs ont plus de chances de voir leurs revenus professionnels continuer à progresser, ce qui constitue aux yeux des banques un bon point pour acheter sans apport ;
votre taux d’endettement : les mensualités de remboursement de votre ou vos prêt(s) en cours, prime d’assurance incluse, ne doivent pas excéder 35 % de vos revenus ;
votre reste à vivre : il correspond à l’argent disponible une fois toutes vos charges payées. On estime qu’il doit être d’au moins 400 euros par personne pour que les banques examinent un dossier de demande de prêt ;
vos capacités de gestionnaire : pour parvenir à acheter sans apport, vous devez démontrer que vous faites preuve de rigueur dans la gestion de vos comptes. Si vos relevés bancaires font apparaître un découvert bancaire au cours des trois derniers mois, par exemple, il est plus prudent de différer votre projet immobilier.
Vous possédez déjà un patrimoine immobilier ou financier ? Sachez que celui-ci entre aussi en compte dans l’obtention d’un prêt pour acheter sans apport. Et si ce patrimoine ne suffit pas à rassurer les banques sur votre solvabilité, il reste une autre solution : proposer une hypothèque sur le logement que vous possédez déjà.
Enfin, un courtier en crédit et assurance emprunteur vous aidera si besoin à faire passer votre dossier auprès des organismes prêteurs. N’hésitez pas à recourir à ses conseils !