Après une année tumultueuse pour tous, rythmée par plusieurs confinements et diverses restrictions, le secteur de l’immobilier n’échappe pas aux conséquences de la crise sanitaire. Hausse des prix de vente, explosion des résidences secondaires, hausse du coût des matières premières, pénurie de matériaux de construction : tour d’horizon de l’impact de la crise sanitaire sur l’immobilier.
Malgré une légère baisse des ventes immobilières en 2020, plus marquée à Paris qu’en province et majoritairement due aux projets stoppés net par le confinement, le marché immobilier tend à se redynamiser.
On observe d’ailleurs une hausse des prix de 6 % en moyenne (1) entre 2020 et 2021 sur le marché de l’immobilier, en particulier pour les maisons. En effet, conscients de la demande croissante de logements individuels, les vendeurs ne semblent pas céder à la morosité ambiante et continuent de proposer leurs biens à des tarifs ambitieux.
En Île-de-France, le prix du mètre carré a augmenté de 9,8 % pour les appartements, et de 9,2 % pour les maisons. En province, on constate également une augmentation, mais inversée : + 6,5 % pour les appartements, contre 11,5 % pour les maisons.
Le marché de l’investissement locatif est également en plein boom, avec un fort développement de la location longue durée. Privés de touristes, les propriétaires bailleurs proposant des locations courtes ou saisonnières ont dû revoir leurs plans, ce qui a permis d’équilibrer quelque peu l’offre et la demande dans les grandes villes.
Sans parler d’un véritable exode urbain, la crise sanitaire et ses confinements successifs ont poussé une grande partie des Français à revoir leurs priorités en termes de choix immobilier.
Propriétaires comme locataires tendent désormais à habiter un logement individuel : dès le mois de juin 2020, soit à la sortie du premier confinement, les agences immobilières ont toutes constaté un pic de recherche sans précédent sur les annonces de maisons en périphérie des grandes villes.
Le développement du télétravail a également permis à de nombreux cadres et CSP+ de se rendre compte qu’ils pouvaient allier sans problème emploi à distance et vie à la campagne, ce qui a provoqué une explosion de la demande principalement à la campagne ou sur le littoral.
Cette demande est telle qu’on constate aujourd’hui une pénurie de biens dans le bassin d’Arcachon, dans les Landes ou sur la côte bretonne, zones particulièrement prisées des propriétaires cherchant une résidence secondaire.
Paris est désormais vue comme un pied-à-terre pour certains propriétaires préférant se réfugier à la campagne, en périphérie des grandes villes ou dans des villes moyennes comme Nantes, Cannes ou La Rochelle.
La crise sanitaire a encouragé de nombreux Français à consommer local et à soutenir leurs commerces de proximité, mais elle a également eu certaines répercussions sur l’immobilier dans les centres-villes.
Si certains Parisiens ont fui l’hypercentre de la capitale, les villes moyennes ont pour leur part été prises d’assaut. Plus calmes, plus aérées, souvent à quelques heures à peine en TGV des métropoles, ces villes ont vu leur population augmenter dès l’été 2020.
Cette explosion de la demande a bien évidemment rebattu les cartes du marché immobilier et a fait fortement augmenter le prix du mètre carré dans ces centres-villes, compliquant ainsi davantage l’accession à la propriété des ménages locaux.
La crise sanitaire n’a pas fait reculer les envies immobilières des Français, bien au contraire. Si beaucoup d’entre eux se sont tournés vers le marché de l’ancien, de nombreux foyers ont décidé de faire construire leur logement en 2020.
Cette hausse soudaine des constructions neuves ainsi que les difficultés d’approvisionnement dues aux fermetures temporaires des usines et au ralentissement de l’import ont fortement impacté le prix des matières premières : le bois en particulier, mais également l’acier, le cuivre, le fer et le plastique.
Problème : de nombreux devis de construction ont été signés avant la flambée des prix, causant du tort aux entreprises déjà mises en difficulté tout au long de l’année 2020. Pour s’en sortir, ces dernières doivent également augmenter leur prix, au risque de mécontenter leurs clients.
Avec les différents confinements et le ralentissement de la production, le secteur du BTP doit même faire face depuis la fin d’année dernière — en plus de la hausse du coût des matières premières — à des pénuries concernant certains matériaux de construction, retardant inévitablement tous les chantiers en cours.
(1) Century 21, transactions enregistrées du 1er juillet 2020 au 29 juin 2021.