Après la crise sanitaire et les différents confinements qui ont paralysé les chantiers de construction durant près d’un an, le secteur du BTP doit désormais gérer une nouvelle difficulté. La reprise économique a relancé les projets immobiliers d’un grand nombre de Français tandis que les professionnels de la construction font face à une pénurie des matières premières, lourde de conséquences pour le marché de l’immobilier neuf.
Avec la crise sanitaire liée au Covid-19, de nombreux Français ont souhaité changer de cadre de vie, que ce soit en déménageant à la périphérie des grandes villes, au centre de villes moyennes à taille humaine, ou à la campagne. Si la majorité d’entre eux ont choisi d’acheter un bien ancien, d’autres se sont tournés vers la construction pour devenir propriétaires d’un bien neuf, à leur image.
Problème : les usines de production de matériaux de construction — mises à l’arrêt ou fortement ralenties en 2020 — peinent à faire face à cette hausse soudaine de la demande.
Depuis début 2021, on assiste donc à une pénurie de ces matières premières, et plus particulièrement du bois, de l’acier et des polymères, composantes essentielles d’un chantier de construction.
Le déséquilibre entre la demande et la capacité de production mondiale est tel que le prix de ces matériaux a augmenté de façon exponentielle. Pour certaines matières les plus demandées, la FFB (Fédération Française du Bâtiment) annonce même une majoration de près de 40 % des prix de vente par rapport à 2019.
Selon les importateurs, ces pénuries pourraient continuer jusqu’en 2022. De nombreux chantiers sont donc retardés, et les délais des professionnels du BTP ne cessent de s’allonger.
Déjà fragilisé par les multiples confinements de l’année 2020, le secteur du BTP — et notamment les plus petites entreprises — ne voit pas d’un bon œil cette hausse du coût des matériaux de construction.
La majorité des devis ayant été signés avant cette flambée des prix, et ces derniers étant souvent non révisables, il est délicat pour les entrepreneurs d’augmenter leurs tarifs en cours de chantier. En effet, s’ils sont amenés à supporter seuls cette hausse de tarif en réduisant leur marge, et donc de potentiellement travailler à perte, le risque de fermeture est réel pour nombre d’entre eux !
Pour limiter les dégâts, la FFB conseille aux artisans de réduire la durée de validité de leurs devis à un mois, mais aussi d’y inclure une clause permettant la révision de leur tarif pour pouvoir répercuter la hausse du coût des matières premières.
Elle demande également la mise en place de certaines mesures, et notamment l’arrêt des pénalités de retard qui peuvent mettre à mal la trésorerie des professionnels, puisque la pénurie de matériaux retarde inévitablement l’ensemble des chantiers.