Les antalgiques sont des médicaments dédiés à diminuer voire supprimer la douleur mais sans en traiter la cause. Il en existe plusieurs types avec des paliers différents selon le type de douleur concerné. D’après un état des lieux de l’ANSM concernant la consommation d’antalgique opioïdes en France, celle-ci a augmenté en 10 ans. Près de 17% des français se sont vu prescrire des antalgiques opioïdes en 2015. Néanmoins les modalités de prescription et de contrôle permettent d’éviter les situations de surdosage et de dépendance au médicament.
La douleur correspond à un signal d’alerte envoyé depuis une zone de l’organisme qui a subi une agression (coupure, brûlure, choc, etc.) ou un dysfonctionnement (inflammation) jusqu’au cerveau via des nerfs spécialisés qui passent par la moelle épinière. Le message envoyé est interprété comme un message de douleur par le cerveau.
Un antalgique peut bloquer le passage du message de douleur.
Il existe plusieurs formes d’antalgiques avec différents modes d’administration. Selon la manière dont un médicament pénètre dans l’organisme, son temps et sa vitesse d’action seront différents. En fonction des besoins du patient, le médecin va donc privilégier certains types d’antalgiques.
Un médicament pris par la bouche est plus facile et pratique à prendre. Il permet généralement de soulager la douleur. C’est la voie d’administration privilégiée sauf lorsque le patient n’est pas en mesure d’avaler. Il existe deux types de médicaments à avaler :
Les médicaments dits à libération prolongée, reconnaissables grâce aux initiales LP sur les boîtes. C’est un antidouleur qui agit sur une durée de 12 à 24h mais dont l’effet n’est pas immédiat puisqu’il faut environ 2 à 3 jours de traitement pour que les effets se fassent ressentir. La forme LP est à privilégier pour éviter la réapparition de la douleur et soulager les douleurs continues.
Les médicaments à libération immédiate agissent vite mais moins longtemps. Ils sont souvent utilisés pour traiter rapidement une apparition / augmentation soudaine de la douleur ou en prévention avant une activité douloureuse et ainsi éviter une augmentation ou une apparition de la douleur.
Les patchs sont des autocollants appliqués sur la peau qui diffusent continuellement le médicament à petite dose. Les patchs sont plutôt réservés aux patients dont l’intensité des douleurs est stable. L’effet du patch démarre au bout de quelques heures et est optimal au bout de 2 ou 3 jours.
Les antalgiques peuvent aussi être injectés sous la peau, soit avec piqûre, soit à l’aide d’une perfusion. On recourt aux injections lorsque les douleurs sont très intenses et doivent être soulagées rapidement. Le médicament le plus utilisé dans ce cas est la morphine.
Les antalgiques se distinguent en plusieurs paliers allant de 1 à 3. Les antalgiques opiacés (souvent de palier 2 et 3) peuvent entraîner des risques d’accoutumance et leur consommation doit être surveillée.
Le palier 1 correspond aux antalgiques les plus faibles. Ils peuvent être disponibles sans ordonnance et être utilisés en cas de brûlures légères, mal de tête ou de dos habituel, coup de soleil, petite blessure, douleur chronique, fièvre, etc. Il faudra néanmoins demander l’avis d’un pharmacien avant d’acheter un antalgique de palier 1. Ces antalgiques traitent des douleurs légères à modérées. Les antalgiques les plus connus du palier 1 sont : le paracétamol, l’aspirine et des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofrène.
Les antalgiques de niveau 2 agissent pour les douleurs modérées à intenses ou lorsque que les antalgiques de niveau se sont révélés insuffisants. Ils doivent être prescrits par votre médecin et délivrés sur ordonnance. Les plus connus sont la codéine et la dihydrocodéine, des dérivés de l’opium.
Les antalgiques de palier 3 agissent directement sur le cerveau et leur utilisation est réservée au traitement des douleurs intenses ou lorsque que les antalgiques de niveau sont insuffisants. La morphine et le fentanyl sont les antalgiques les plus connus du niveau 3.
Bien que certains antalgiques soient disponibles sans ordonnance, ils ne sont pas pour autant en accès libre.
Ils peuvent provoquer des effets secondaires, notamment en cas de surdosage, et risquent d’entraîner un décès. Par exemple, le paracétamol à trop forte dose peut être toxique pour le foie.
Concernant les anti-inflammatoires non-stéroïdiens, ils causent le plus souvent des troubles digestifs tels que des brûlures d’estomac.
Les antalgiques des niveaux 2 et 3, ou médicament de type opioïdes, provoquent souvent des somnolences, parfois des nausées voire des vomissements. Des symptômes de bouche sèche et de constipation accompagnent souvent la prise de ces médicaments.
Un antalgique peut être remboursé sous certaines conditions. Tout d’abord il doit être prescrit, sans quoi l’Assurance maladie et la mutuelle ne peuvent le prendre en charge. Ensuite, il faut connaître son Service rendu médical (SMR). Selon le niveau de SMR, le remboursement sera plus ou moins important :
Si le SMR est important, le remboursement s’élève à 65% ;
Si le SMR est modéré, le remboursement s’élève à 30% ;
Si le SMR est faible, le remboursement s’élève à 15% ;
Si le SMR est inexistant, le médicament n’est pas pris en charge.
Les médicaments avec la mention “irremplaçables” sont remboursés à 100%.
Pour en savoir plus, consultez le site de la base de données publique des médicaments.
Selon le contrat souscrit, une mutuelle peut assumer le reste à charge. Renseignez-vous !