Généralement utilisés pour soulager les symptômes de la dépression ou des troubles de l’anxiété, les antidépresseurs sont des médicaments prescrit par un médecin et doivent être associés à une prise en charge thérapeutique.
Vous venez de vous faire prescrire des antidépresseurs et ne savez pas si, et comment vous allez être remboursé ? Toutes les réponses à vos questions ci-dessous.
Les médicaments antidépresseurs sont souvent prescrits en situation d’épisode dépressif modéré à sévère. Attention toutefois, la dépression (aussi appelée dépression nerveuse) ne doit pas être confondue avec la déprime. La dépression est un trouble psychique caractérisé par une profonde tristesse ainsi qu’une perte d’intérêt et provoquant des troubles de l'humeur pendant au moins 2 semaines.
Le traitement de référence est la psychothérapie combinée à des médicaments antidépresseurs pour réduire les symptômes de la dépression ainsi que leurs conséquences pouvant aller jusqu'à des comportements suicidaires.
Il existe plusieurs types de médicaments. Ces derniers doivent être adaptés à chaque individu selon sa situation. Le médecin échange avec le patient concernant le choix du traitement. Dans tous les cas, la psychothérapie est recommandée quel que soit le type de dépression. Elle peut parfois suffire seule et est souvent associée à un médicament antidépresseur dans les cas de formes sévères de dépression. Le médecin propose généralement la dose la plus faible pour commencer, puis ajuste selon les besoins du patient.
Les antidépresseurs peuvent aussi être prescrits pour des troubles anxieux, conjointement avec des anxiolytiques, et souvent accompagnés d’une psychothérapie. Les antidépresseurs constituent le traitement de fond des troubles anxieux.
Dans tous les cas, l’effet des antidépresseurs commence après un délai de 2 à 4 semaines. Les anxiolytiques sont ici généralement utilisés grâce à leur action rapide le temps que les antidépresseurs fassent effet. Il est donc nécessaire de prendre régulièrement son traitement et de se faire suivre assidûment par son médecin. Le traitement se poursuit sur plusieurs mois et l’arrêt doit se faire progressivement pour éviter une rechute et des symptômes de sevrage.
Chez les personnes dépressives, un déséquilibre de certains neurotransmetteurs se manifeste, bloquant ainsi la transmission de certains messages jusqu’au cerveau. Les antidépresseurs rééquilibrent le mouvement de circuits de neurones impliqués dans les symptômes de dépression. Les antidépresseurs aident souvent à retrouver le sommeil, un regain d’énergie, l’appétit et des pensées positives après quelques semaines. Ils ne provoquent aussi aucune dépendance mais parfois des symptômes de sevrage lors d’arrêt brutal du traitement.
Il existe plusieurs types d’antidépresseurs. Ce sont des médicaments qui ont un bon taux de réussite mais ne fonctionnent pas de la même manière chez tout le monde. Un type d’antidépresseur qui fonctionne bien pour un patient peut ne pas convenir à un autre. Le médecin, s’il le juge nécessaire, peut proposer une combinaison d’antidépresseurs de plusieurs types selon les besoins du patient.
Les antidépresseurs se distinguent essentiellement en trois familles :
Les inhibiteurs de de la recapture de la sérotonine (ISRS) agissent spécifiquement sur la sérotonine (un neurotransmetteur). Ils améliorent la concentration de sérotonine dans certaines zones du cerveau. D’autres peuvent aussi agir sur la recapture de la noradrénaline (un autre neurotransmetteur). Ce sont les IRSNA. Ce sont généralement les premiers antidépresseurs prescrits parce que mieux tolérés. Les principaux effets secondaires sont des troubles digestifs qui s'atténuent généralement après quelques jours.
Ces antidépresseurs peuvent aussi être prescrit dans les cas d’anxiété généralisée, troubles paniques, troubles obsessionnels compulsifs, phobie sociale et boulimie.
Découverts dans les années 60, les antidépresseurs imipraminiques sont contre-indiqués pour les patients atteints de glaucome à angle fermé, ayant eu un infarctus du myocarde ou ayant des troubles de la prostate. Ils ont par ailleurs plus d’effets indésirables que les ISRS ou les IRSNA, comme la constipation, sécheresse de la bouche, hypotension orthostatique (variation de la tension artérielle lorsqu’on passe de la position assise à debout), insomnie, prise de poids etc.
Ils peuvent également être utilisés pour soulager des douleurs sévères, des troubles obsessionnels compulsifs ainsi que des troubles paniques.
Les antidépresseurs IMAO (inhibiteurs de la monoamine oxydase) peuvent présenter des risques d'interactions médicamenteuses potentiellement graves, notamment à cause de substances comme l'isoniazide ou le moclobémide.
A cause de leurs effets indésirables et leur risque d'interaction, ces deux types d’antidépresseurs ne sont prescrits qu’en cas d’échec des autres traitements.
Certains antidépresseurs ne peuvent être regroupés dans une famille précise à cause de leurs mécanismes d’action et propriétés variés.
Parmi eux, on retrouve :
La tianeptine, souvent prescrite chez la personne âgée, peut provoquer des effets indésirables graves comme une hépatite, des mouvements involontaires, de la confusion voire des hallucinations. Elle peut aussi être à l’origine de dépendance et ne doit pas être prescrite sur une durée longue dépassant 28 jours.
L’agomélatine agit à la fois sur l'hormone qui régule le sommeil (la mélatonine) et sur la sérotonine. Elle est contre-indiquée en cas d’insuffisance hépatique. On évalue encore mal son efficacité sur le long terme et le traitement doit être immédiatement arrêté en cas d’urines foncées, de selles décolorées, de fatigue inexpliquée ou de coloration jaune sur le corps ou les yeux.
Enfin la vortioxétine est un antidépresseur encore récent et les études actuelles ne permettent pas de savoir si elle propose un avantage par rapport aux autres traitements.
La prise régulière du traitement est nécessaire pour voir une amélioration des symptômes lors d’un épisode dépressif. Pour les formes graves, le traitement peut être prolongé sur plusieurs années pour éviter les récidives ou les rechutes. L’arrêt doit se faire progressivement : un arrêt brutal peut provoquer des symptômes de sevrage.
Les antidépresseurs sont généralement remboursés par l’Assurance maladie grâce à leur SMR (Service médical rendu) souvent important. Le Service médical rendu correspond à l’importance du médicament du point de vue thérapeutique. Il en existe 4 niveaux :
Les médicaments dits "irremplaçables" qui sont remboursés à 100% ;
Les médicaments dont le SMR est importants, remboursés à 65% ;
Les médicaments dont le SMR est modéré, remboursé à hauteur de 30% ;
Les médicaments à SMR faible, remboursés à 15%.
Les médicaments dont le SMR est inexistant ne sont pas pris en charge. Vous pouvez connaître le SMR des médicaments en consultant la base de données publique des médicaments. Une complémentaire santé peut ensuite assumer le reste à charge de votre traitement, selon le contrat que vous avez souscrit. Renseignez-vous !