L’incontinence urinaire est un problème auquel font face de nombreuses personnes, souvent sans en parler à leur médecin ou à leur entourage. Particulièrement fréquente chez les personnes âgées, elle peut aussi être liée à d’autres facteurs que le vieillissement, que nous aborderons dans ce guide. Quelle qu’en soit la cause, il existe plusieurs solutions pour atténuer, voire résoudre, ce problème de perte involontaire des urines.
L’incontinence urinaire, parfois appelée fuites urinaires, est la perte accidentelle ou involontaire d’urine par l'urètre. Ce désagrément peut fortement parasiter la vie quotidienne de ceux qui en souffrent : isolement, anxiété, baisse de l’estime de soi et de la libido, évitement des activités sociales ou sportives par crainte d’avoir un accident, fatigue en raison de réveils nocturnes pour aller aux toilettes, etc.
Bien souvent, les personnes atteintes d’incontinence urinaire vivent ce désagrément en silence, par pudeur ou par crainte du jugement. Pourtant, ce problème est très répandu et peut être traité avec une prise en charge médicale adéquate.
L’incontinence urinaire peut être de différentes natures selon le contexte dans lequel elle survient :
l’incontinence urinaire d’effort : généralement liée à un affaiblissement du plancher pelvien, elle se produit pendant un effort physique ou toute autre situation impliquant une contraction, même légère, des muscles abdominaux (toux, éternuement, rire, course, saut, soulèvement d’un objet lourd…).
l'incontinence par impériosités : plus rare que l'incontinence d’effort, elle résulte d’une hyperactivité de la vessie, qui, alors qu’elle n’est pas remplie, se contracte pour expulser l’urine et entraîne une envie pressante et irrépressible d’uriner. Ce type d’incontinence peut être symptomatique d’une autre pathologie telle qu’une cystite (infection urinaire) ou des calculs urinaires, ou bien être liée à la morphologie des voies urinaires, notamment chez les femmes.
Dans 50% des cas d’incontinence urinaire, ces deux formes sont associées. On parle d’incontinence urinaire mixte.
L’incontinence urinaire peut résulter de plusieurs situations ou maladies.
L’incontinence urinaire d’effort apparaît notamment dans les contextes suivants :
après un accouchement difficile
après une chirurgie de la prostate chez l’homme
après une chirurgie de l’abdomen
en raison d’un prolapsus génital (descente d’organe) chez la femme
L’incontinence urinaire par impériosités peut être causée, entre autres, par :
une infection urinaire (cystite) ou rénale (pyélonéphrite)
un accroissement du volume de la prostate chez l’homme, dû à un cancer
une maladie neurodégénérative (maladie d’Alzheimer et démences apparentées, maladie de Parkinson, sclérose en plaques…)
un cancer de la vessie
un rétrécissement de l’urètre
D’autres facteurs, non liés à une maladie, peuvent favoriser l’incontinence urinaire.
Le vieillissement, au cours duquel les troubles moteurs et cognitifs pouvant mener à une incontinence urinaire sont plus fréquents, mais aussi lors duquel le tonus musculaire de l’appareil urinaire s’affaiblit
La grossesse, en raison de la pression supplémentaire sur la vessie et du relâchement des muscles du périnée
La ménopause, vraisemblablement suite à la baisse du taux d’oestrogènes dans l’organisme qui engendre un changement de position de la vessie
Le surpoids, la prise prolongée de médicaments diurétiques ou sédatifs et la constipation peuvent également être en cause, ainsi que la sédentarité et la consommation excessive d’excitants, d’alcool et de liquides en général.
L’incontinence urinaire peut aussi être due à un handicap moteur empêchant la personne de se lever pour aller aux toilettes, ou bien à une altération des facultés cognitives qui entraînent une perte du contrôle des mécanismes de la miction, en particulier chez les personnes âgées.
Selon le mécanisme responsable de la survenue de l’incontinence urinaire, plusieurs traitements différents peuvent être envisagés.
La rééducation périnéo-sphinctérienne est le premier traitement indiqué en cas d’incontinence urinaire d’effort et après un accouchement. Elle prend la forme de séances guidées par un kinésithérapeute ou une sage-femme, au cours desquelles le praticien donne au patient des conseils à appliquer au quotidien et lui fait effectuer des exercices de renforcement du plancher pelvien. Dans de nombreux cas et avec la pleine coopération du patient, la rééducation suffit à atténuer, voire à supprimer le problème d’incontinence.
Chez les femmes ménopausées, l’application de crèmes à base d’oestrogènes pour lutter contre la sécheresse vaginale peut également contribuer à pallier l’incontinence urinaire, bien qu’elle ne constitue pas un traitement à part entière.
Les impériosités peuvent être combattues grâce à la thérapie comportementale. Cette méthode a pour objectif de réapprendre à contrôler ses envies d’uriner et à adopter le bon comportement face à une envie pressante. Ce type de traitement permet par ailleurs de lutter contre l’anxiété liée à l’incontinence et qui ne fait qu’en aggraver les symptômes.
En cas d’échec de la thérapie comportementale, l’incontinence urinaire par impériosités peut être traitée par la prise de médicaments antispasmodiques anticholinergiques qui luttent contre la contraction excessive de la vessie. Ces médicaments occasionnent toutefois des effets secondaires. Demandez conseil à votre pharmacien et informez votre médecin en cas de symptômes qui vous semblent anormaux.
En cas d’échec ou d’insuffisance des traitements précédemment cités, et après examen d’un gynécologue ou d’un urologue, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Plusieurs techniques existent et sont préconisées en fonction de la nature et de la cause de l’incontinence : mise en place de bandelettes sous-urétrales ou injections d'implant dextranomère pour soutenir le canal urétral, sphincter artificiel… La plupart de ces chirurgies comportent peu de risques et sont réalisées en ambulatoire.
Les protections hygiéniques, les consultations et les traitements liés à l’incontinence urinaire peuvent s’avérer coûteux. Si certains de ces prestations et produits sont éligibles à un remboursement partiel de l’Assurance Maladie, celui-ci s'avère suffit rarement à couvrir l’ensemble du parcours de soin.
Assurez-vous de souscrire une complémentaire santé pour bénéficier d’un remboursement de total ou partiel de vos frais de santé, selon les garanties souscrites. Si vous êtes âgé de 55 ans ou plus, consultez les offres d’assurance santé pour seniors.