• Publié le 04/03/2022
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Les troubles du sommeil : de l’insomnie à la narcolepsie

Les troubles du sommeil prennent de nombreuses formes et perturbent la qualité de vie d’une part importante de la population, notamment chez les personnes âgées. Ils ont des répercussions négatives sur la vie sociale, affective et professionnelle de ceux qui en souffrent, mais aussi sur leur santé et sur leur sécurité. C’est pourquoi l’insomnie, l’apnée du sommeil ou encore les impatiences ne doivent pas être pris à la légère.

Les troubles du sommeil peuvent être classés en 3 grandes catégories : les dyssomnies, les parasomnies et les troubles du sommeil liés à une autre maladie. Nous détaillerons dans ce guide les différents troubles du sommeil que comprennent ces trois groupes et les solutions qui s’offrent à vous si vous souffrez de l’un d’entre eux.

Les dyssomnies

Les dyssomnies regroupent les troubles qui touchent à la qualité et à la quantité de sommeil. Elles comprennent notamment les insomnies, l’apnée du sommeil et le syndrome des jambes sans repos.

L’insomnie

L’insomnie se caractérise par une difficulté à dormir suffisamment, à cause de problèmes d’endormissement, de réveils nocturnes ou d’un réveil matinal anticipé, qui entraîne un manque d'énergie pendant la journée qui suit. Ce trouble du sommeil est particulièrement répandu et touche 30 à 40% des Français au moins une fois dans leur vie. Les insomnies peuvent être passagères ou chroniques et dues à des facteurs extérieurs ou physiologiques.

Sommeil et vieillissement

Les personnes âgées comptent parmi les populations les plus touchées par les troubles du sommeil, en particulier par l’insomnie et l’apnée du sommeil. Les seniors sont nombreux à rapporter une baisse de la qualité et de la quantité de leur sommeil, et ce même en l’absence d’une pathologie particulière. Ce phénomène est en fait lié au vieillissement normal : avec l’âge, la proportion de sommeil profond diminue, le sommeil est souvent discontinu, les réveils nocturnes sont plus fréquents, l’heure du coucher et celle du réveil s’avancent, et le besoin de dormir pendant la journée s’accroît.

L’apnée du sommeil

L’apnée du sommeil ou SAHOS (syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil) se manifeste par des pauses respiratoires fréquentes pendant la nuit, liées à l’obstruction temporaire des voies respiratoires de l'arrière-gorge. La personne se réveille donc plusieurs fois par nuit, sans en être consciente, pour reprendre son souffle.

Cette pathologie touche particulièrement les personnes âgées, en raison de l’affaissement des muscles de la gorge, et les personnes en surpoids qui présentent un excès de graisse qui réduit le diamètre des voies respiratoires. Cette pathologie affecte grandement la qualité du sommeil et favorise l’apparition d’autres maladies, notamment cardiovasculaires.

La somnolence diurne

Après une nuit trop courte ou agitée, il est normal de se sentir fatigué et d’avoir envie de dormir pendant la journée. En revanche, lorsque cette somnolence diurne n’est pas liée à une cause identifiée, et si elle entrave le bon déroulement des activités du quotidien, elle peut nécessiter une prise en charge médicale.

L'Échelle de somnolence d’Epworth est un outil simple qui permet à n’importe qui d’évaluer son niveau de somnolence diurne. Si le score obtenu est supérieur à 10, et en l’absence de cause externe évidente (manque de sommeil ou traitement médicamenteux pouvant entraîner une somnolence), consultez votre médecin pour tenter d’y remédier.

Les hypersomnies

L’hypersomnie regroupe les troubles caractérisés par un besoin excessif de dormir. La personne atteinte d’hypersomnie peut faire des nuits anormalement longues, souffrir d’une fatigue chronique ou d’une somnolence diurne excessive, voire s’endormir involontairement pendant la journée. Plusieurs maladies rares peuvent entraîner une hypersomnie :

  • La narcolepsie se caractérise par des endormissements soudains et irrépressibles, à n’importe quels moments de la journée. La quantité de sommeil nocturne est généralement normale, mais sa qualité est mauvaise.

  • Le syndrome de Kleine-Levin, aussi appelé hypersomnie récurrente, donne lieu à des périodes d’hypersomnie répétées, pouvant durer de quelques jours à plusieurs semaines. Pendant ces épisodes, la personne peut dormir de 15 à 20 heures chaque jour, et présente un état léthargique, désorienté.

  • L’hypersomnie idiopathique se manifeste par une somnolence diurne élevée et chronique, qui n’est pas soulagée par les siestes ni par le sommeil nocturne, dont la durée est par ailleurs préservée.

Le syndrome des jambes sans repos

Parfois désigné par le terme “impatiences”, le syndrome des jambes sans repos se traduit par un besoin irrépressible de bouger les jambes (à cause de tensions, de fourmillements, de picotements ou de douleurs), qui survient principalement le soir et la nuit. Les impatiences peuvent être d’origine génétique, idiopathique ou résulter d’une maladie, d’une condition ou d’un facteur externe (consommation d’excitants, grossesse, carence en fer, fibromyalgie…).

Les parasomnies

Les parasomnies sont des troubles du sommeil qui prennent la forme d’un comportement involontaire qui survient au moment de l’endormissement, du sommeil ou du réveil. Généralement sans gravité, les parasomnies demeurent incommodantes pour celui ou celle qui les subit et peuvent nuire à la qualité du sommeil. Elles regroupent plusieurs troubles, qui touchent surtout les enfants :

  • Le somnambulisme est un trouble du sommeil profond caractérisé par un état d’éveil inconscient, durant lequel la personne peut se lever et marcher ou bien rester dans son lit, les yeux ouverts, sans s’en rappeler au réveil.

  • Les cauchemars sont particulièrement fréquents chez les enfants âgés de 3 à 6 ans. Ces rêves effrayants surviennent pendant la phase de sommeil paradoxal et peuvent être favorisés par un stress passager ou un événement traumatique.

  • Les terreurs nocturnes sont des épisodes d’éveil partiel pendant lequel l’enfant semble terrifié pendant quelques minutes, puis se rendort et n’en garde aucun souvenir. Il peut crier, pleurer, avoir l’air désorienté ou montrer des signes d'agressivité, et il n’a pas conscience de la présence de ses parents à ses côtés. Ces troubles du sommeil, qui apparaissent généralement avant l’âge de 4 ans, sont sans gravité et s’estompent normalement après 6 ans.

D’autres parasomnies sont fréquentes chez les enfants et plus rares chez les adultes, telles que la somniloquie (fait de parler dans son sommeil), l’énurésie (familièrement appelée “pipi au lit”), ou encore le bruxisme (grincement des dents).

Les troubles du sommeil liés à une affection psychiatrique

Certains troubles de l’humeur s’accompagnent de symptômes hypniques, ou du moins d’une forte perturbation du rythme circadien. C’est notamment le cas de la dépression, qui peut entraîner des insomnies ou des hypersomnies, ainsi que des états maniaques propres aux troubles bipolaires, dont l’absence de besoin de dormir est l’un des principaux symptômes.

Le traitement des troubles du sommeil

Dans la plupart des cas de troubles modérés du sommeil, l’application de mesures hygiéno-diététiques (pratique d’une activité physique, élimination des excitants, perte de poids…) suffit à retrouver des nuits paisibles et réparatrices. Lorsque les troubles du sommeil sont sévères ou s'ils persistent malgré une bonne hygiène de vie, une prise en charge médicale peut être nécessaire. Selon la complexité du trouble et le niveau d’atteinte du patient, le médecin peut prescrire un bilan du sommeil dans un centre spécialisé et / ou un traitement médicamenteux.

Les insomnies passagères peuvent généralement être compensées par la phytothérapie ou la prise de mélatonine (hormone de régulation de l’horloge biologique), tandis que les cas plus sévères nécessitent parfois la prise de somnifères pendant une courte période. La prise d’hypnotiques de la famille des benzodiazépines est toutefois vivement déconseillée aux personnes âgées, notamment pour les troubles de la vigilance, de la mémoire et l’altération des capacités cognitives qu’ils occasionnent.

Lorsqu’elle peut être identifiée et traitée, le médecin tâchera de cibler la cause plutôt que les symptômes des troubles du sommeil. Ainsi, si l’insomnie ou l’hypersomnie sont symptomatiques d’une dépression, c’est la dépression qui sera traitée en priorité.

L’apnée du sommeil nécessite, en cas d’échec ou d’insuffisance des mesures hygiéno-diététiques, la mise en place d’une orthèse d’avancée mandibulaire (gouttière placée entre la langue et le pharynx) ou d’un appareil à pression positive continue (PPC) qui propulse de l’air dans les voies aériennes pendant la nuit.

Bien qu’ils soient le plus souvent bénins et passagers, les troubles du sommeil doivent être pris au sérieux. Dès lors qu’ils affectent votre vie quotidienne et que vous ne parvenez pas à vous en débarrasser, consultez votre médecin qui vous aidera à vous réconcilier avec Morphée.

Les appareils de traitement de l’apnée du sommeil, certains médicaments ou encore la prise en charge dans un centre du sommeil sont très onéreux et ne sont que partiellement remboursés par l’Assurance Maladie.

Assurez-vous de souscrire une complémentaire santé pour bénéficier d’une prise en charge plus complète de vos soins selon les garanties souscrites. Vous avez 55 ans ou plus et souffrez de troubles du sommeil ? Tournez-vous vers une assurance santé pour seniors et restez en pleine santé tout en contrôlant votre budget.

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