La consommation excessive de boissons alcoolisées mène souvent à un état d’emprise, dont il n’est pas aisé de sortir. Des campagnes d’information au sein de la population sont régulièrement lancées pour expliquer à tout un chacun les risques encourus. Malgré les avertissements de Santé publique France et l’insistance du slogan « Pour votre santé, l’alcool c’est maximum 2 verres par jour, et pas tous les jours », certaines personnes ne réussissent pas à vaincre cette addiction seules et ont besoin d’un accompagnement pluridisciplinaire pour réussir leur sevrage.
Il faut savoir que l’abus d’alcool est responsable de plus de 60 pathologies. Il est classifié comme une substance cancérigène et présente une toxicité importante pour le cerveau, favorisant ainsi l’apparition de troubles cognitifs avant l’âge de 65 ans. Enfin, il est à l’origine de nombreuses violences conjugales et de 45 % des délits routiers.
D’une manière générale, selon la classification du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), certains critères repérables dans les 12 derniers mois permettent de considérer qu’un patient souffre d’une addiction. Dans le cas de la consommation d’alcool, on peut citer :
le besoin irrépressible de consommer une boisson alcoolisée ;
l’impossibilité de contrôler la quantité ingérée ;
une augmentation sensible de la tolérance au produit ;
des syndromes de sevrage en cas d’arrêt brutal.
À ces constats, s’ajoutent ensuite des problèmes personnels et sociaux et une poursuite de la consommation en dépit des dégâts physiques et psychologiques avérés.
La réussite d’une désaccoutumance nécessite que le patient soit volontaire et que sa décision ne soit pas prise dans l’urgence, mais qu’elle fasse l’objet d’une réflexion.
Ces centres résidentiels collectifs sont à même d’assurer le repérage précoce des usages nocifs. Ils sont habilités à traiter les différentes dépendances aux substances psychoactives. Ils accueillent le patient, mais aussi son entourage familial.
Le sujet dépendant est informé sur ses droits sociaux. Après une évaluation médicale, psychologique et sociale, il est pris en charge en ambulatoire ou en service de soin résidentiel. Il existe plusieurs types de centres :
Les centres thérapeutiques résidentiels (CTR) qui proposent des séjours post cure pour consolider le sevrage ;
Les communautés thérapeutiques (CT) avec une prise en charge fondée sur un groupe de résidents-pairs ;
Les centres d’accueil d’urgence de transition (CAUT) ouverts aux sortants de prison pour faciliter le passage entre le milieu carcéral et la vie en liberté.
Elles sont destinées principalement aux mineurs et jeunes majeurs. Les consultations en addictologie sont présentes dans la quasi-totalité des départements. Elles ont un objectif de prévention contre l’usage des drogues (tabac, alcool, substances illicites). Elles sont gratuites et confidentielles. Elles se déroulent souvent dans des CSAPA, des maisons des adolescents ou des points accueil-écoute jeunes.
Après avoir effectué un bilan de la consommation d’alcool du patient, il lui sera proposé un accompagnement pour l’aider dans sa décision de l’arrêter ou de la diminuer. Si nécessaire, il sera orienté vers des professionnels spécialisés.
Cette prise en charge est fréquemment indiquée pour un sujet vivant seul ou se trouvant dans une situation de conflit familial. Une hospitalisation est également conseillée quand la très forte ingestion d’alcool laisse présager la survenue de complications lors du sevrage. La cure de désintoxication a une durée moyenne de quinze jours. Elle est prise en charge par l’Assurance maladie, sur prescription médicale.
En cas d’échec de traitements antérieurs ou de la nécessité d’un éloignement, le professionnel de santé qui suit le patient peut envisager un sevrage hospitalier long, c’est-à-dire sur une période d’un mois. La désaccoutumance se fait sur une semaine, puis le sujet est préparé à une vie sans alcool.
Le coût d’une cure de désintoxication dans une clinique privée peut être élevé et n’est généralement pas pris en charge par l’Assurance maladie. Certaines assurances complémentaires santé prévoient une participation aux frais engagés. Cela relève des garanties du contrat que vous avez souscrites.
Depuis 2018, la spécialité Baclocur (baclofène) a obtenu une autorisation de mise sur le marché. Cette molécule destinée à la prise en charge des patients dépendants de l’alcool est donc disponible en pharmacie. Les recommandations temporaires d’utilisation (RTU) de ce médicament ont pris fin le 15 février 2021. L’objectif de ce traitement est la réduction de la consommation d’alcool chez les patients présentant un risque élevé, ce qui nécessite un suivi psychosocial très régulier.
Trois autres traitements étaient déjà accessibles sur le marché. Deux d’entre eux (l’Acamprosate et le Naltrexone) ont pour but de réduire l’appétence à l’alcool, le troisième (Disulfirame) produit un effet aversif en provoquant une réaction physiologique violente en cas de consommation, avec un impact dissuasif.