L’addiction est considérée comme une dépendance à une substance psychoactive. Elle peut également concerner des comportements (addiction aux jeux d’argent par exemple).
Les sujets qui souffrent d’une problématique avec le tabac, l’alcool, les substances illicites… ont besoin d’être en contact avec des professionnels spécialisés dans l’addictologie pour leur apporter le soutien à la fois médical et psychologique indispensable pour décrocher.
La dépendance tabagique est une addiction qui représente un enjeu de santé publique. Elle tue un fumeur régulier sur deux. Selon le bulletin épidémiologique hebdomadaire n° 14 du 26 mai 2020 « la mortalité attribuable au tabagisme, qui reflète les consommations passées, a été estimée à 75 000 décès en 2015) ».
Le sevrage tabagique nécessite de suivre un parcours qui tient compte de la dépendance physique, psychologique, environnementale et comportementale.
Une consultation auprès d’un médecin spécialisé en addictologie permet d’aider le fumeur à arrêter plus facilement. Lors d’un premier entretien, le patient va répondre à certaines questions que lui posera le praticien : l’âge d’initiation à la consommation de tabac, ses motivations pour stopper, l’association éventuelle avec d’autres substances comme l’alcool…
Un suivi pluridisciplinaire qui repose sur la mise en place d’un traitement nicotinique de substitution pourra ainsi lui être proposé. Cela a pour fonction de pallier le manque et de limiter les troubles de l’humeur et la nervosité.
Ces substituts sont remboursés à 65 % par l’Assurance Maladie, depuis le 1er janvier 2019. Votre complémentaire santé est en mesure de prendre en charge le ticket modérateur, selon les garanties souscrites.
Si les substituts nicotiniques restent sans effet, le professionnel de santé peut prescrire un médicament agoniste partiel des récepteurs nicotiniques cérébraux. Il est remboursé à hauteur de 65 % par l’Assurance maladie.
Le suivi de séances individuelles de psychothérapie, le plus souvent basées sur une thérapie cognitivo-comportementale, participe à l’arrêt du tabagisme. À cela peuvent s’ajouter des séances de psychothérapie familiale ou des thérapies de groupe.
Ces thérapies ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale si elles sont dispensées par des psychologues ou des psychothérapeutes en cabinet libéral. Cependant, certaines mutuelles participent aux frais engagés selon les garanties du contrat d’assurance santé souscrit, renseignez-vous.
Il faut savoir qu’il existe, dans chaque département français, des Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA). Les équipes présentes sont composées de médecins, psychologues et professionnels socio-éducatifs. Le patient est accueilli de manière anonyme et sans contrepartie financière.
Enfin, une application “Tabac info service” a été mise en place. Elle est gratuite et propose à tous celles et ceux qui souhaitent arrêter de fumer un accompagnement personnalisé.
La consommation excessive d’alcool est le troisième facteur de risque de morbidité, les deux premiers étant l’hypertension artérielle et le tabac.
Il est possible de contacter “Alcool info service” au 0 980 980 930, de 8 h à 2 h du matin et cela 7 jours sur 7. L’appel est non surtaxé et correspond au prix d’une communication locale depuis un poste fixe. Ce service est également disponible sur Internet. Il propose un test qui permet d’évaluer sa consommation d’alcool et de suivre sa progression. Il met à disposition des usagers la liste des structures d’aides avec leur localisation géographique et un forum de discussion avec des personnes qui ont la même problématique.
L’alcoolodépendance nécessite un sevrage sur le long terme. Il peut se faire soit à domicile, soit en milieu hospitalier. Pendant cette phase, le sujet va apprendre à modifier son rapport à l’alcool et son comportement en société, ce qui va entraîner des changements dans sa manière de vivre.
Une hospitalisation pour sevrage dure en moyenne deux semaines. Le patient est encadré sur le plan médical et psychologique. Un suivi psychiatrique, social et familial peut également être mis en place pour traiter la problématique dans sa globalité.
Les cures de sevrage sont prises en charge à hauteur de 80 % par l’Assurance maladie si elles sont effectuées dans un établissement public sur la base du tarif de remboursement de la sécurité sociale (BRSS). Les éventuels dépassements et les frais de confort peuvent être remboursés en partie ou totalement par une mutuelle santé, selon le contrat souscrit.
Si le tabac et l’alcool font partie des drogues, ce sont des substances psychoactives autorisées et réglementées. En revanche, il existe de nombreux produits dont l’usage est prohibé. C’est le cas du cannabis, de la cocaïne, de l’héroïne....
Selon le rapport MILDECA de juin 2020, 39 % des jeunes de 17 ans auraient déjà fumé du cannabis. La consommation de cette substance a un impact négatif sur les fonctions cognitives et conduit sur le long terme à une dépendance psychique. La prise en charge de cette addiction est assurée par la médecine générale, scolaire et sociale, ainsi que par les spécialistes en addictologie.
Les usagers réguliers de cocaïne entrent en dépendance en quelques semaines seulement et l’on considère que c’est le cas pour 17 % des consommateurs. Une consultation dans un centre d’addictologie est indispensable. Le sevrage peut se faire dans un service hospitalier ou en ambulatoire. Il doit être accompagné par des thérapies individuelles ou en groupe.
L’utilisation de l’héroïne est rare et ne concerne qu’environ 0,2 % de la population. L’addiction peut s’installer rapidement et touche 23 % des consommateurs. La dépendance aux produits opiacés nécessite un sevrage et un suivi dans le temps. Une équipe pluridisciplinaire prend en charge le patient, en créant une alliance thérapeutique pour qu’il se sente en confiance.
Les cures de sevrage pour les personnes consommatrices de substances illicites font l’objet d’un remboursement dans les mêmes conditions que celles qui sont destinées à la dépendance à l’alcool.