Dès l’arrivée des beaux jours et jusqu’à la fin de l’automne, les moustiques piquent au risque de transmettre diverses maladies. Parmi celles-ci, le chikungunya : bien qu’encore rare en France métropolitaine, il s’agit d’une affection douloureuse qu’il convient de connaître et de prévenir.
Le chikungunya est une maladie virale transmise par les moustiques Aedes aegypti et Aedes albopictus, appelés moustiques tigres en raison de leurs rayures noires et blanches. Son nom, d’origine africaine, signifie « qui se recourbe, se déforme, se recroqueville ». On appelle aussi le chikungunya « la maladie de l’homme courbé ».
Après être devenu endémique aux Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin…), le chikungunya a été signalé pour la première fois en France métropolitaine en 2007 chez un voyageur.
Aujourd’hui, le moustique tigre est présent dans 80 % des départements français, rendant ainsi la contamination possible sur presque tout le territoire, même si les cas restent encore très réduits.
Le chikungunya se manifeste par une fièvre élevée (plus de 38,5°) et des douleurs articulaires sévères et invalidantes. Ces symptômes apparaissent généralement entre 4 à 7 jours après la piqûre. Des maux de tête, une éruption cutanée ou une inflammation des ganglions lymphatiques peuvent également être présents.
La guérison est ensuite rapide, la fièvre et les douleurs disparaissent en quelques jours.
Bien que rare, un risque de complications est possible, avec des atteintes neurologiques ou le développement d’une forme chronique de la maladie. Ce risque concerne principalement les personnes âgées, les personnes au système immunitaire affaibli et les nouveau-nés infectés in utero.
Les symptômes de la dengue et du Zika, les deux autres maladies virales transmises par le moustique tigre, sont similaires aux symptômes du chikungunya. Toutefois, il existe un risque plus important de complications graves avec le virus de la dengue (dengue hémorragique).
Le diagnostic de la maladie doit être posé par un médecin selon l’anamnèse (voyages, piqûre de moustique, apparition de la fièvre…) et avec confirmation d’un test PCR.
En France, il n’existe actuellement ni vaccin ni médicaments pour lutter contre le chikungunya. La prise en charge médicale repose uniquement sur le traitement des symptômes à l’aide d'antalgiques et d’anti-inflammatoires.
L’Union européenne a récemment donné son feu vert pour la commercialisation d’un vaccin contre le chikungunya. Mais celui-ci n’est pas encore disponible en France(1).
Le chikungunya se propage uniquement par piqûre de moustique : lorsqu’il pique une personne infectée, le moustique prélève le virus qu’il va ensuite transmettre lors d’une nouvelle piqûre.
La prévention passe donc par des mesures destinées à lutter contre la transmission du virus :
Lutter contre le moustique tigre : à l’aide d’insecticides, mais également en éliminant les points d’eau stagnante où pondent les moustiques (pneus usagés, mares, coupelles sous les pots de fleurs…).
Se protéger des piqûres :
Porter des vêtements longs et couvrants imprégnés d’insecticides ;
Appliquer des produits anti-moustiques (répulsifs cutanés) sur la peau ;
Dormir sous une moustiquaire ;
Utiliser des répulsifs à l’intérieur et à l’extérieur (diffuseurs électriques, bougies, serpentins…)
Utiliser la climatisation pour rafraîchir l’atmosphère.
Ces conseils de Santé publique France s’appliquent durant la saison d’activité du moustique tigre, en voyage et dans les régions où il est présent (du 1er mai au 30 novembre, pour la France métropolitaine).
Attention : les répulsifs cutanés doivent être utilisés avec précaution, en particulier chez les jeunes enfants et chez les personnes fragiles ou allergiques. Demandez conseil à votre pharmacien ou votre médecin avant d’y avoir recours.
De même, les insecticides de synthèse peuvent avoir des conséquences graves pour la santé : utilisez-les avec modération, sur le conseil d’un professionnel de santé, et à défaut de solution alternative naturelle.
En cas de symptômes après une piqûre de moustique, il est nécessaire de consulter votre médecin. Le chikungunya est une maladie à déclaration obligatoire, il préviendra les autorités de santé. Selon vos symptômes et vos complications, un suivi plus ou moins long, et parfois par certains médecins spécialistes (rhumatologue, neurologue, kinésithérapeute, etc.), sera mis en place
Vos consultations seront prise en charge par l’Assurance maladie selon les taux habituels : le plus généralement à hauteur de 70 % de la base de remboursement (BR), dans le cadre du respect du parcours de soin, hors dépassements d’honoraires (et hors participation forfaitaire).
Votre complémentaire santé complètera ces remboursements de Sécurité sociale, en fonction du niveau de garanties de votre contrat : dans le cas des consultations médicales, au moins à hauteur de 100 % du tarif de base de la Sécurité sociale, voire plus en prenant en charge tout ou parties des dépassements d’honoraires.
Depuis 2014, l’Assurance maladie prend en charge à 100 % les médicaments antidouleurs et anti-inflammatoires prescrits dans le cadre d’un chikungunya. Toutefois, cette prise en charge est exceptionnelle ! Elle est renouvelée par période (donc peut cesser à tout moment) et concerne actuellement les malades des Antilles françaises, seules concernées à l’heure actuelle pas une réelle épidémie de chikungunya.
Pour les autres assurés, le remboursement des médicaments prescrits se fait au taux habituel de la Sécurité sociale, généralement partiel et complété par la prise en charge de la mutuelle.
Vaccin IXCHIQ : autorisé le 28 juin 2024 dans les pays de l’Union européenne, en attente d’autorisation de mise sur le marché (AMM) en France au 25 septembre.