Recherche de performance, de productivité, de rentabilité, de nouveaux plaisirs et distractions : nos modes de vie contemporains et leur rythme effréné nous conduisent trop souvent à réduire notre temps de sommeil. Fonction vitale, le sommeil est fragile. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas une période inactive, mais un temps utile, qui prépare le corps et l’esprit au lendemain. Il nous permet d’être opérationnels, il participe à notre efficacité éveillée. Prendre soin de son sommeil, c’est mieux vivre.
Pendant le sommeil, notre corps sécrète une hormone, la somatropine, plus connue sous le nom d’hormone de croissance, qui est essentielle au développement des os, des articulations et des muscles. Chez l’enfant, elle est nécessaire à la croissance. Ainsi, une rupture de la courbe de croissance conduira à s’interroger sur la qualité et la quantité du sommeil. Lorsque nous dormons, notre organisme fonctionne au ralenti et économise de l’énergie. Pourtant, toutes les fonctions ne s’interrompent pas : les organes, les tissus, les cellules mêmes, se réparent et se régénèrent. Et puisque, pendant ce temps, le corps synthétise des protéines, les fibres musculaires grossissent, que l’on soit sportif ou non ! Enfin, le sommeil sert à consolider et stimuler notre système immunitaire, par la fabrication de leucocytes (les globules blancs), sans lesquels nous ne pourrions lutter contre les agressions et les infections. C’est pourquoi dormir moins fragilise notre système immunitaire et nous rend plus vulnérables face aux maladies.
Faim et satiété sont moins bien régulées lorsque nous manquons de sommeil. Lors d’une privation de sommeil, la ghréline, hormone qui stimule l’appétit, est produite en excès, alors que la leptine, qui permet de réduire la sensation de faim, est moins secrétée. Résultat : on mange plus ! Aussi, le manque de sommeil nous fait-il préférer les aliments riches en graisses et en sucres, dont les calories ne sont pas toujours toutes dépensées, puisque les personnes manquant de sommeil sont souvent moins actives physiquement. Ce cercle vicieux peut conduire au surpoids. Des études ont mis en avant qu’un sommeil réduit provoque aussi un dérèglement du métabolisme glucidique : la sensibilité à l’insuline (hormone dont le rôle est de maintenir constante la concentration du sang en glucose) et la tolérance au glucose sont diminuées, ce qui peut favoriser, à long terme, le risque de développer un diabète de type 2. Enfin, il semblerait que notre sommeil protège notre coeur… La diminution physiologique de la pression artérielle au cours du sommeil est essentielle au fonctionnement cardiaque et protège les parois vasculaires.
Les mécanismes qui lient sommeil et mémoire ne sont que partiellement élucidés, mais il a été montré que certaines régions du cerveau impliquées au cours d’un apprentissage peuvent se réactiver pendant le sommeil, à la manière d’une répétition de ce qui a été appris à l’éveil. Le cerveau renforce ainsi les circuits neuronaux, en produit de nouveaux, réorganise le stockage des informations. Ces processus permettent de consolider et de maintenir les mémoires existantes, d’accroître les capacités de mémorisation, mais aussi de trier les informations : celles à retenir et celles à oublier…
Dormir suffisamment et avoir un sommeil de bonne qualité sont des conditions pour rester bien éveillé, maintenir son attention, s’adapter aux différentes situations de la vie quotidienne, être performant d’un point de vue physique et intellectuel. Un mauvais sommeil augmentera nos temps de réaction, sera source d’erreurs, provoquera des troubles de l’attention et du jugement, rendra difficile la prise de décision et sera potentiellement source d’accidents (de la route, domestiques, du travail).
Avoir un bon sommeil à tous les âges de la vie est impératif pour maintenir une hygiène de vie saine (avec l’alimentation). Passé un certain âge, cependant, les choses peuvent se compliquer quelque peu. En effet, chez les personnes âgées, le rythme de sommeil change et se transforme naturellement : les temps d’endormissement sont plus longs, les réveils nocturnes plus fréquents, les phases de sommeil profond plus rares…
Mais gare au manque de sommeil chez les seniors. Il peut être à l’origine de divers problèmes, tels qu’un manque de vigilance, des chutes, de l’agitation ou de l’agressivité ou encore l’éventuelle accélération d’une démence déjà existante. Parfois, consulter un spécialiste est utile pour faire le point.
Et parce que les frais de santé peuvent vite s’accumuler en vieillissant, APRIL a pensé une assurance santé adaptée au profil des seniors, pour une meilleure prise en charge des dépenses médicales.
Source : Fondation APRIL, Santé et sommeil Une histoire à dormir debout (2014)