Vous êtes insomniaque ? L’insomnie chronique touche plus de 20% des Français. Quel médecin faut-il consulter pour une insomnie sévère ? Quels sont les traitements pris en charge par l’Assurance maladie et les complémentaires santé ? Pour tout savoir sur la prise en charge de ce trouble du sommeil, consultez notre article.
L’insomnie est un trouble du sommeil qui se définit par le sentiment d’avoir mal dormi. Il est caractérisé par :
Des difficultés d’endormissement ;
Un ou plusieurs réveils nocturnes ;
Un ou des réveils trop précoces le matin ;
Une sensation de sommeil non récupérateur.
Après une crise d’insomnie, la mauvaise qualité du sommeil impacte la journée qui suit. La personne insomniaque se sent fatiguée, somnolente, nerveuse et peut éprouver des difficultés de concentration ou de mémorisation.
L’insomnie peut survenir à la suite d’un événement perturbant (divorce, décès, perte d’emploi...). Elle est ponctuelle ou occasionnelle, mais elle peut aussi s’installer de manière plus durable. On parle d’insomnie chronique lorsque les crises se produisent plus de trois fois par semaine, depuis plus de trois mois.
La consultation de votre médecin traitant permettra d’établir un premier diagnostic. Ce dernier vous interrogera sur :
Votre consommation d’excitants ;
La date de début de vos insomnies et leurs fréquences ;
Les possibles troubles psychiques (dépression, anxiété…) ;
La répercussion des crises d’insomnie sur vos activités quotidiennes ;
Vos facteurs environnementaux : rythme de vie et de travail, habitudes de sommeil ;
La nature de vos problèmes de sommeil : difficultés d’endormissement, réveils nocturnes…
Le médecin traitant cherchera également d’autres troubles du sommeil comme les impatiences, les ronflements ou l’apnée du sommeil.
À noter : La consultation de votre médecin traitant est remboursée à 70% sur la base d’un tarif fixé à 25€ par la Sécurité sociale.
Dans certains cas, votre médecin peut vous orienter vers un médecin neurologue ou dans un centre du sommeil :
Votre insomnie s’aggrave ou ne s’améliore pas malgré une première prise en charge ;
Le médecin suspecte un syndrome d’apnée obstructive du sommeil ou un syndrome des jambes sans repos.
Le médecin peut prescrire un enregistrement du sommeil (polysomnographie) pour mesurer plusieurs paramètres :
L’activité musculaire : électromyogramme
L’activité cérébrale : électroencéphalogramme
Les mouvements oculaires : électro-oculogramme
Les rythmes cardiaques et respiratoires, ainsi que les mouvements des jambes, sont également enregistrés. Le recueil de ces données permet d’identifier les phases de sommeil et leur qualité.
Le traitement de l’insomnie commence par le suivi de quelques règles d’hygiène de vie. Si une cause ou des maladies associées provoquent les crises, un traitement approprié est prescrit. C’est le cas par exemple de l’apnée obstructive du sommeil ou d’une dépression.
Il existe différents types de médicaments pour traiter l’insomnie et tous ne bénéficient pas de la même prise en charge.
Pour les insomnies passagères, un pharmacien peut vous conseiller des sédatifs légers de phytothérapie à base de valériane, de passiflore ou encore d’aubépine.
La phytothérapie n’est pas reconnue comme une médecine conventionnelle, mais comme une médecine douce. Elle ne bénéficie pas d’une prise en charge de la Sécurité sociale, mais elle peut être remboursée par une complémentaire santé ou une mutuelle (selon les garanties souscrites).
Un médecin traitant peut vous prescrire un hypnotique (un somnifère) s’il juge ce médicament utile. Ces médicaments doivent être pris sur de courtes durées et leur efficacité est sans cesse réévaluée. Ils sont arrêtés dès que possible pour éviter une dépendance.
Certains médicaments comme les benzodiazépines sont prescrits pour leur effet hypnotique, comme somnifère. Leur effet anxiolytique permet de soulager l’anxiété et les troubles du sommeil. Ils ne sont efficaces que sur de courtes durées et peuvent engendrer une dépendance physique.
Prise en charge : Les somnifères qui appartiennent à la famille des benzodiazépines sont remboursés à hauteur de 15% par la Sécurité sociale, contre 65% avant le 1er décembre 2014.
La mélatonine est une hormone sécrétée par le cerveau et dont la fonction est d’informer l’organisme du rythme de veille-sommeil (alternance entre le jour et la nuit).
Lorsque sa production n’est pas suffisante, le médecin traitant peut prescrire un médicament à base de mélatonine : Le Circadin®. Ce produit est indiqué chez l’adulte de plus de 55 ans, sur une courte durée.
Prise en charge : Chez l’adulte et l’enfant de moins de 6 ans, le médicament Circadin®. n’est pas remboursé par l’Assurance maladie.
D’autres médicaments contenant de la mélatonine sont accessibles sans ordonnance. Demandez conseil à votre pharmacien qui saura vous indiquer le produit le plus adapté à votre situation.
La plupart des insomnies chroniques sont liées à l’influence de la pensée sur les comportements. Pour contrer ce problème, il existe différentes techniques de psychothérapie qui peuvent être proposées en fonction de la situation de l’insomniaque.
La thérapie comportementale et cognitive appliquée à l’insomnie (TCC-I) comprend une approche éducative, comportementale et cognitive. Son but ? Comprendre son sommeil et se défaire des idées reçues qui peuvent créer un blocage. Des techniques de relaxation et d’hygiène de vie peuvent être apprises pour retrouver une vraie qualité de sommeil.
Prise en charge : Une séance chez un psychothérapeute est remboursée à 70% par l’Assurance maladie, en cas de respect du parcours de soin et si vous consultez un praticien ayant un diplôme de psychiatre. Sans ordonnance, le remboursement est de 30%.
Un centre du sommeil est un établissement spécialisé dans les troubles du sommeil comme l’insomnie. Il en existe environ une cinquantaine en France et ils sont le plus souvent situés au sein même des hôpitaux et des cliniques.
Prise en charge : Les consultations en centre du sommeil sont remboursées à 70% par l’Assurance maladie, lorsqu’elles sont prescrites par le médecin traitant. Une complémentaire santé peut couvrir le complément qui reste à votre charge.