En 1946, la santé est identifiée par l’Organisation mondiale de la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Cela signifie une prise en compte de l’individu dans sa globalité, incluant ainsi la notion de qualité de vie. Cette approche s’intéresse à la vitalité physique et psychique du sujet.
En 1948, l’OMS donne une définition de la prévention de la santé comme « l’ensemble des mesures visant à éviter ou réduire le nombre et la gravité des maladies, des accidents et des handicaps ». Elle distingue alors trois niveaux de prévention : primaire, secondaire et tertiaire, en rattachant chacun d’eux à des états successifs de la maladie.
L’objectif est la mise en place de dispositifs adaptés, depuis l’apparition de la pathologie jusqu’à sa thérapeutique, et d’y adjoindre la réinsertion sociale des personnes qui ont été touchées.
La prévention au stade primaire consiste à diminuer le nombre de nouveaux cas d’une affection, sur une période donnée et dans une population déterminée. C’est ce que l’on appelle l’incidence d’une pathologie.
Par exemple, dans la sphère professionnelle, on parle de la prévention des RPS (risques psychosociaux). Il s’agit de mesures qui concernent l’organisation du travail au sein de l’entreprise, les relations de travail, le management… L’objectif est de maîtriser en amont les situations de risques, pour réduire au maximum, voire éliminer, les causes qui peuvent générer des RPS.
Concernant les enfants et les adolescents, la loi du 5 mars 2007 se penche sur la prévention précoce des risques pour l’enfant en mettant en place des visites médicales à intervalles réguliers, du 4e mois de la grossesse aux 15 ans du sujet.
La prévention de santé au deuxième niveau est essentiellement orientée vers la diminution de la prévalence d’une maladie. Elle concerne les personnes qui ont développé des facteurs de risques ou qui présentent des signes précliniques d’une pathologie, mais sans symptômes apparents.
Les principales mesures consistent à pratiquer des tests de dépistage pour les affections qui ont une période de latence importante. C’est le cas de l’hyperlipidémie, l’hypertension, l’obésité…
Le dépistage cible alors un public qui est considéré comme étant plus à risque. Il s’agit de proposer à ces sujets de passer des contrôles à intervalles réguliers pour détecter le plus tôt possible la survenue de la pathologie.
Ces actions permettent par exemple de suivre de très près les individus présentant une hypercholestérolémie familiale. Grâce à ces dispositions prophylactiques, les médecins tentent d’éviter les maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité dans les pays développés.
Des campagnes de prévention sur le plan national viennent compléter l’ensemble des informations qui sont cycliquement diffusées par les médecins et les pharmaciens.
À ce stade, la maladie est déjà installée et la prévention a pour objectif de diminuer la prévalence des récidives, réduire les complications éventuelles et limiter autant que possible les séquelles consécutives à l’affection.
Dans la sphère du travail, on peut citer la mise en place d’une cellule psychologique pour être à l’écoute des salariés qui ont été les victimes d’un harcèlement ou de toute situation de violence. Cette prise en charge permet de traiter le syndrome du stress post-traumatique. Des mesures thérapeutiques peuvent alors être proposées au patient.
La prévention tertiaire joue également un rôle important pour les sujets ayant été atteints d’un cancer. Elle consiste en une réadaptation aussi bien médicale que psychologique et sociale. Elle a pour objectif d’aider les personnes qui ont été touchées à recouvrer une vie la plus proche possible de celle d’avant la maladie. Elle facilite la reprise du lien social et la réinsertion professionnelle.