Un jour ou l’autre, la plupart d’entre nous a ressenti ce sentiment désagréable d’avoir un trou de mémoire occasionnel et d’être dans l’incapacité de se souvenir d’une information pourtant bien connue. C’est l’oubli du nom d’un acteur pourtant célèbre, l’impossibilité de localiser ses clés de voiture… Ces troubles de la mémoire sont le plus souvent bénins, mais s’ils se répètent et deviennent handicapants dans la vie au quotidien, il est toujours préférable d’en parler à son médecin. En effet, certaines pathologies comme la maladie d’Alzheimer nécessitent d’être diagnostiquées le plus rapidement possible.
Ils peuvent être de deux natures. Il peut s’agir d’une incapacité à mémoriser une nouvelle information ou celle de se remémorer une information (le nom d’un lieu, une occasion précise, une rencontre…). La perte de mémoire ou amnésie est qualifiée différemment selon le niveau auquel elle se situe. On parle ainsi d’amnésie rétrograde, antérograde ou lacunaire. Deux types d’amnésies peuvent coexister. En effet, une altération des souvenirs dans les années qui ont précédé un événement traumatisant peut s’accompagner d’une difficulté à mémoriser les faits du présent.
Les personnes atteintes de ce trouble de la mémoire n’ont plus la capacité de se souvenir des événements passés. Ce type d’amnésie d’évocation peut survenir à la suite d’une commotion cérébrale ou d’un violent choc émotionnel. Dans ce dernier cas, on parle d’amnésie psychogène. Des origines physiques peuvent également être la cause de ce type d’amnésie comme des lésions situées dans l’hippocampe qui est le siège de la mémoire dans le cerveau.
Ce trouble de la mémoire affecte la mémorisation des événements récents, tandis que les souvenirs anciens restent toujours présents. C’est la raison pour laquelle on l’appelle également « amnésie de fixation ». Elle entraîne une diminution des facultés cognitives avec un oubli rapide des faits de la vie quotidienne. Si le patient est capable de reproduire immédiatement l’information visuelle, verbale ou tactile qui vient de lui être fournie, il suffit d’un laps de temps de 1 à 2 minutes pour que cela devienne totalement impossible.
C’est un trouble passager que l’on classifie dans la catégorie de l’ictus amnésique bénin. Il peut survenir après un événement comme un coma ou une crise d’épilepsie, mais aussi chez des sujets anxieux et migraineux. Il touche surtout des individus âgés de 45 à 65 ans. Les symptômes sont ceux d’une amnésie de type antérograde, parfois accompagnés des signes d’une amnésie rétrograde. Cet épisode régresse en quelques heures sans laisser de séquelles et les récidives sont exceptionnelles.
Certains troubles de la mémoire demandent de réagir en urgence, car ils sont souvent liés à des pathologies à haut risque qui nécessitent l’intervention rapide d’un médecin. Par exemple, c’est le cas de l’accident vasculaire cérébral (AVC) ou d’une première crise d’épilepsie. Il en est de même pour toute amnésie s’accompagnant d’un trouble neurologique comme :
une paralysie faciale centrale ;
une paralysie brutale d’un membre ;
une difficulté à comprendre son interlocuteur ou à s’exprimer ;
une perte de l’équilibre, une désorientation spatio-temporelle…
Si les troubles de la mémoire s’amplifient au fil des jours, occasionnent des problèmes au quotidien et qu’aucun événement ne peut les expliquer, il est conseillé de prendre un rendez-vous pour faire un bilan mémoire.
Une consultation mémoire permet de faire une première évaluation des troubles. Le professionnel de santé va poser des questions aussi bien sur le passé lointain du patient, sur ses connaissances générales que sur des événements de son passé proche. Au vu des résultats de cette estimation, il pourra prescrire des tests de mémoire et de fonction mentale ainsi qu’un bilan médical complémentaire pour tenter de déterminer la cause des troubles.
Si les troubles sont dus à une déficience en vitamine B12 ou une diminution de l’activité de la thyroïde, il est possible de mettre en place un traitement médicamenteux. Il en est de même si la mémoire est affectée par une profonde dépression. Dans ce cas, le médecin peut envisager une psychothérapie en complément d’inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine qui n’ont pas d’impact aggravant sur la perte de la mémoire.
Les troubles de la mémoire liés à l’âge font l’objet d’une attention particulière. Ainsi, dans la mesure où la fonction cognitive ne régresse pas de façon trop importante et qu’il n’y a pas de signes évocateurs de démence dans le comportement du sujet, le professionnel de santé va conseiller son patient pour qu’il ait une bonne hygiène de vie et qu’il reste mentalement dynamique en participant à des activités sociales. L’objectif est de l’aider à retarder au maximum le déclin de ses fonctions cognitives.
Cependant, si la maladie d’Alzheimer, source d’une perte de mémoire invalidante, est considérée comme une ALD (affection longue durée) et prise en charge à 100 % (base de remboursement) par l’Assurance maladie, il est toujours préférable de prendre une complémentaire santé avec des garanties adaptées : certains spécialistes peuvent pratiquer des dépassements d’honoraires ; ceux-ci sont potentiellement remboursables par une mutuelle selon le contrat souscrit.