Le saturnisme est une intoxication au plomb particulièrement grave chez les enfants et les femmes enceintes. Comment peut-on contrôler le taux de plomb présent dans le sang ? Quel est le traitement du saturnisme ? Est-ce que cette pathologie est prise en charge par la Sécurité sociale ? Consultez cet article pour tout savoir sur le saturnisme et son remboursement.
Le saturnisme est caractérisé par la présence excessive de plomb dans le corps. Ce phénomène est dangereux pour la santé puisque le plomb est un élément chimique aux effets toxiques sur l’organisme. Même à faibles doses, il agit au niveau du système nerveux, de la moelle osseuse et des reins.
Le plomb pénètre dans l’organisme par :
Voie digestive après une ingestion par la bouche,
Voie transplacentaire chez la femme enceinte
Voie respiratoire
Les muqueuses
La peau
Le plomb absorbé est stocké dans l’organisme, dont 90% au niveau des os. Il peut être introduit dans le sang longtemps après l’exposition, ce qui explique des effets souvent tardifs.
On peut retrouver du plomb dans :
Le tabagisme passif,
Les jouets non marqués « CE »,
Les écailles des anciennes peintures,
Des produits de maquillage traditionnels comme les crayons khôls,
L’eau du robinet contaminée par des tuyauteries contenant du plomb,
Certaines activités professionnelles ou de bricolage qui nécessitent la manipulation de produits contenant du plomb (recyclage des batteries, objets émaillés…).
Le saturnisme peut avoir de grosses répercussions sur la santé des femmes enceintes et de l’enfant.
Avant l’âge de 6 ans, le corps d’un enfant est en pleine croissance et absorbe donc plus facilement le plomb. Même de très faibles doses sur une période prolongée peuvent avoir des effets irréversibles :
Difficultés motrices
Troubles du langage
Baisse de l’acuité auditive
Troubles du comportement
Troubles des apprentissages
Ralentissement de la croissance
En 1996, près de 85 000 enfants âgés de 1 à 6 ans ont été concernés par une intoxication au plomb. Grâce à des mesures de diminution de l’exposition, ce taux s'est réduit à 4 700 en 2008.
Les conséquences du saturnisme chez la femme enceinte touchent en réalité le fœtus, puisque le plomb peut traverser le placenta.
Les risques :
Un retard de croissance,
Une fausse couche ou un accouchement prématuré,
Des troubles de l’apprentissage durant la petite enfance.
Attention : Le plomb peut également passer dans le lait maternel pendant la période d’allaitement, contaminant ainsi le nourrisson.
Les premiers signes d’une intoxication au plomb peuvent passer inaperçus :
Fatigue,
Nervosité,
Constipation,
Maux de tête,
Mal de ventre,
Perte d’appétit,
Manque d’attention,
Trouble du sommeil,
Nausées et vomissements,
Pâleur en rapport avec une anémie.
En cas de doute, n’hésitez pas à consulter votre médecin traitant.
Une intoxication au plomb passe souvent inaperçue puisque ses premiers symptômes sont assez généraux. Faites le point sur les risques d’une exposition au plomb et parlez-en à votre médecin traitant lors d’une consultation.
Lorsque c’est nécessaire, le médecin prescrit un bilan sanguin appelé « plombémie », qui permet de mesurer la quantité de plomb dans le sang.
À retenir : Le saturnisme est une concentration de plomb dans le sang de 50 microgrammes par litre.
La plombémie et sa consultation de prescription sont prises en charge à 100% par l’Assurance maladie pour les enfants de 0 à 18 ans et les femmes enceintes.
Si une présence anormale de plomb est détectée, des examens sont nécessaires (radiographies, prise de sang…).
Le saturnisme est une intoxication dangereuse, il nécessite donc une prise en charge et un suivi médical. Dans un premier temps, il est essentiel d’éliminer toute source d’intoxication potentielle au plomb dans son environnement. Des mesures hygiéno-diététiques doivent être prises.
Lorsque la plombémie atteint un seuil élevé, un traitement médicamenteux commencé en milieu hospitalier est nécessaire pour réduire le niveau de plomb dans le sang. Appelé « chélation », il consiste à administrer un médicament qui se lie au plomb, neutralisant sa toxicité et facilitant son élimination par les reins.
Des examens sanguins de suivi sont ensuite prescrits pour vérifier la tolérance du médicament et suivre l’évolution de la plombémie.
Les consultations médicales de suivi du saturnisme et les examens complémentaires (plombémie) sont pris en charge à 100% par l’Assurance maladie pour les femmes enceintes et les enfants (0 à 18 ans).
Dans le cas de troubles du développement et de l’apprentissage, les enfants touchés par le saturnisme peuvent être renvoyés vers différents services spécialisés :
Une consultation hospitalière,
Un centre médico-psychologique (CMP),
Un centre médico-psychopédagogique (CMPP),
Un centre d’action médico-sociale précoce (CAMSP).
Si les troubles sont importants, il est possible de mettre en place des aménagements adaptés de la scolarité en collaboration avec l’équipe éducative.