Un trouble obsessionnel compulsif (TOC) est une maladie chronique qui peut s’avérer invalidante si elle n’est pas traitée. Alors comment identifier un trouble obsessionnel compulsif (TOC) ? Lisez ce guide pour tout savoir sur les TOC et leur prise en charge.
Un trouble obsessionnel compulsif (TOC) a pour origine un facteur psychique (comportement, cognitif) ou physiologique (neurotransmetteur, génétique).
Selon la théorie comportementale, une personne atteinte d’un TOC a pour réflexe d’associer un acte ou un objet à quelque chose de négatif (peur, crainte, etc.). Et pour éviter ce sentiment désagréable voire angoissant, elle développe des rites (compulsion) ou agit de manière déraisonnée (obsession). Cela débute souvent quand la personne est fragile émotionnellement et qu'elle est sujette à de l’anxiété. Cette période de stress émotionnel et le comportement associé peuvent expliquer l’apparition d’un TOC.
Un TOC peut naître de n’importe quel geste du quotidien : faire son lit tous les matins, ranger ses vêtements, se laver les dents, monter les marches d’un escalier, etc. Quand la personne associe une action à la crainte ou à la peur (“que se passe-t-il si je ne fais pas cela?”), elle procède à un rituel pour apaiser ses peurs.
Ainsi, dans les exemples précédents, une personne atteinte de TOC peut refaire son lit plusieurs fois, trier ses affaires selon un ordre précis, laver ses dents méthodiquement, montrer les marches deux par deux, etc. En étant victime de ses propres convictions de peur, la personne met un doigt dans l’engrenage et les TOC peuvent commencer à envahir sa vie quotidienne.
La théorie cognitive explique au patient atteint de TOC que ses pensées négatives ne vont pas influencer sa décision.
Tout le monde peut avoir des mauvaises pensées, mais cela ne veut pas dire que c’est mal. Une personne prédisposée au TOC, quant à elle, va se questionner sur l’origine de cette pensée et sur le danger potentiel. Par exemple : une personne sans troubles majeurs peut penser qu’il n’est pas anormal de ne plus supporter ses enfants de temps en temps. Une personne potentiellement sujette au TOC pensera, quant à elle, que ce n’est pas sain. Le fait d’avoir une telle pensée peut engendrer chez elle une forte anxiété ou angoisse. Elle s’auto-contraindra alors de réaliser des actes précis ou des rituels afin d’extérioriser cette détresse et expulser cette culpabilité.
Un dysfonctionnement chimique au niveau des neurotransmetteurs peut aussi expliquer le comportement des personnes atteintes de TOC. Les neurotransmetteurs sont les molécules chimiques qui transmettent les messages entre les neurones.
Une mauvaise régulation de ces messagers chimiques (sérotonine, dopamine, glutamate) a une conséquence directe sur la réaction, l’humeur et les impulsions du patient ainsi que sur l’activité cérébrale.
La génétique a également un rôle à jouer dans les TOC. Il n’y a pas de gènes responsables mais une personne a plus de chances de développer un TOC si certains membres de sa famille ont des antécédents similaires.
Les traitements médicamenteux et thérapeutiques sont souvent les deux voies utilisées pour soigner une personne atteinte d’un TOC.
Les individus atteints de TOC sont supervisés par le médecin traitant et par le psychiatre, le pédopsychiatre ou le psychologue.
Pour les TOC légers, la thérapie cognitivo-comportementale est privilégiée. Elle consiste à soigner le patient en rationalisant ses craintes afin de l’aider à mieux maîtriser ses peurs. Plus la personne sera confrontée aux stimuli qui déclenchent les TOC, moins ces derniers seront importants.
La technique utilisée est alors l’exposition graduée avec prévention de la réponse (EPR). Le thérapeute accompagne le patient dans les situations sensibles et lui apprend à réagir autrement sans développer de rituel.
Pour les TOC plus sévères, le traitement psychologique est souvent associé à une prise de médicaments.
Les médicaments qui aident une personne atteinte d’un TOC sont les antidépresseurs car ils sont anti-obsessionnels. Ils agissent sur la sérotonine et la noradrénaline, les neurotransmetteurs qui peuvent être la cause du TOC. La prise de médicaments pour un TOC est rigoureusement surveillée par le médecin car un arrêt brutal peut avoir des conséquences néfastes sur le comportement du patient.
Pour les enfants atteints de TOC, l’exposition graduée avec prévention de la réponse (EPR) est la méthode la plus populaire.
En fonction de la gravité, une personne atteinte d’un TOC doit consulter un spécialiste médical comme un psychologue ou un psychiatre. La thérapie peut durer quelques mois, voire quelques années, à raison d’une séance par semaine (voire deux pour les cas les plus sévères).
En premier lieu, la personne doit d’abord prendre rendez-vous chez son médecin traitant qui la redirigera vers un de ses confrères. Dans le cadre du parcours de soins coordonnés, le patient bénéficie d’un meilleur remboursement de l’Assurance Maladie (70% du tarif de convention). Le reste à charge est alors remboursé par la mutuelle, totalement ou partiellement, selon les garanties souscrites du patient.