Comment l’Assurance maladie prend-elle en charge le cancer du col de l’utérus ? Quelle est l’utilité d’une mutuelle dans ce cas ? Explications
Le cancer du col de l’utérus survient lorsqu’un groupe de cellules cancéreuses envahissent les tissus de cette zone pour les détruire. C’est une tumeur maligne. La tumeur peut ensuite se propager à d’autres organes. On parle alors de métastases.
C’est le 12e cancer le plus fréquent chez la femme avec près de 3 000 cas diagnostiqués en France et 1 100 décès chaque année. Son incidence annuelle est toutefois en baisse, notamment grâce aux dépistages, aux frottis vaginaux et à l’avancement des recherches sur le papillomavirus humain.
La majorité des cancers du col de l’utérus sont des carcinomes. Ils naissent donc au niveau de la couche superficielle de la muqueuse tapissant le col.
Le cancer du col de l’utérus est principalement lié à une infection d’un virus qui se transmet sexuellement. C’est le papillomavirus humain, aussi appelé HPV. Très souvent, le corps arrive à l’éliminer (près de 80% des femmes sont affectées par les virus HPV au moins une fois dans leur vie), mais il arrive que l’infection persiste et provoque des lésions précancéreuses au niveau du col de l’utérus. Certaines d'entre elles peuvent évoluer vers un cancer. L’évolution est lente et prend entre 10 et 15 ans.
A noter que même si le préservatif permet de limiter les risques, il n’empêche pas la transmission du virus. Le vaccin et un dépistage régulier restent vivement conseillés.
D’autres facteurs entrent en jeu et peuvent favoriser le risque de voir survenir un cancer du col de l’utérus. Parmi eux :
une trop longue utilisation de contraceptifs hormonaux (pilule, implant, patch, stérilet hormonal…) ;
avoir eu plusieurs grossesses ;
le tabagisme ;
des infections comme la chlamydia ou l’herpès ;
l’immunosuppression ou être porteur du virus VIH ;
A un stade précoce de la maladie, il n’existe généralement pas de symptômes particuliers. Afin de limiter les risques de cancer du col de l’utérus ou de le dépister à un stade suffisamment tôt, il existe deux moyens :
un test de dépistage pour toutes les femmes à partir de 25 ans jusqu’à 65 ans ;
une vaccination contre les papillomavirus humains, pour les jeunes filles et les jeunes garçons de 11 à 14 ans, suivi d’un rattrapage possible jusqu’à 19 ans. La vaccination permet de limiter les risques d’autres cancers liés au virus HPV chez les femmes mais aussi les hommes.
A partir de 25 ans, il est recommandé de faire un dépistage du cancer du col de l’utérus tous les trois ans. Ce dernier consiste à prélever des cellules au niveau du col et ainsi déceler la présence de virus ou de cellules anormales. Cet examen est appelé frottis. Il peut être fait auprès d’un gynécologue, d’une sage-femme, d’un médecin généraliste, dans un centre de santé ou de planification, dans un hôpital et certains laboratoires de biologie médicale. L’examen est court et généralement indolore bien qu’une gêne puisse se faire sentir.
Les vaccins contre les HPV sont remboursés à hauteur de 65% par l’Assurance maladie. Votre complémentaire santé peut rembourser, totalement ou en partie, le reste à charge.
Le test de dépistage inclut la consultation et possiblement le prélèvement, ainsi que l’analyse du test, soit 17 euros pour l’examen cytologique et 27 euros pour le test HPV. L’Assurance maladie rembourse à 70% la consultation, le prélèvement ainsi que l’analyse du test, sur la base du tarif conventionnel. Une mutuelle peut rembourser tout ou une partie du reste à charge selon les garanties souscrites.
Une femme soignée pour un cancer du col de l’utérus bénéficie d’un statut ALD (affection à longue durée).
Il s’agit d’une classification mise en place par l’Assurance maladie afin d’aider le patient à financer ses soins. Elle concerne les maladies de longue durée dont la thérapeutique est coûteuse. Il existe deux types d’ALD, l’ALD exonérante et l’ALD non-exonérante. Toutes deux n’ouvrent pas les mêmes droits.
Dans le cas d’un cancer, quel qu’il soit, l’ALD est exonérante. En d’autres termes, le patient est exonéré du ticket modérateur ne devra pas avancer les frais lors de la délivrance de ses soins, sur la base des tarifs remboursés par la Sécurité sociale.
Attention, d’autres coûts restent cependant à la charge du patient comme les dépassements d’honoraires, par exemple. Une mutuelle peut cependant vous rembourser tout ou partie de ce reste à charge, selon le contrat souscrit.