La gonorrhée, aussi connue sous le nom de blennorragie est une infection sexuellement transmissible (IST) causée par la bactérie Neisseria gonorrhoeae, ou gonocoque de son nom usuel. De plus en plus résistante aux antibiotiques, cette maladie touche principalement les organes génitaux et urinaires et a été qualifiée par l’OMS de “menace sanitaire émergente” en 2017.
La gonorrhée se transmet par voie sexuelle lors de rapports (vaginaux, anaux ou oraux-génitaux) non protégés, par simple contact des parties génitales ou par contact interposé via un objet.
Cette infection gonococcique peut également se transmettre d’une mère à son bébé pendant l’accouchement. Celui-ci peut alors développer une conjonctivite purulente sévère, qui peut aujourd'hui être facilement évitée grâce à l’administration d’un collyre spécifique.
La gonorrhée peut toucher les individus de tous âges, tous sexes et toutes orientations sexuelles ayant des relations sexuelles non protégées avec une personne infectée, bien qu’elle soit particulièrement répandue chez les hommes entre 21 et 30 ans et les femmes entre 16 et 25 ans.
La majorité des personnes infectées par la gonorrhée, en particulier les femmes, n’éprouvent aucun symptôme. Si des symptômes s’avèrent, ils surviennent généralement entre deux jours et une semaine après la contamination.
On peut alors constater les principaux symptômes suivants :
Chez l’homme :
des sensations de brûlure en urinant
des douleurs et un gonflement au niveau des testicules
un écoulement de pus et une démangeaison au niveau du pénis ou de l’anus
des maux de gorge
Chez la femme :
des sensations de brûlure en urinant
des pertes et des saignements vaginaux inhabituels
des douleurs dans le bas de l’abdomen
des douleurs pendant les rapports sexuels
En l’absence de traitement chez les hommes infectés, la gonorrhée peut générer une inflammation de la prostate ou de l’épididyme, qui peut être une cause d’infertilité.
Parce qu’elle est très souvent asymptomatique et donc non diagnostiquée et non traitée, l’infection à gonocoque entraîne plus souvent des complications chez la femme. Lorsqu’elle reste plusieurs mois voire plusieurs années dans l’organisme, Neisseria gonorrhoeae peut entraîner une inflammation de l’appareil reproducteur (utérus et trompes de fallope) pouvant causer des douleurs, des grossesses extra-utérines et, elle aussi, mener à une infertilité.
Le dépistage de la gonorrhée repose sur l’analyse d’un échantillon d’urine ou d’un prélèvement vaginal, urétral, anal ou pharyngé (gorge) selon la zone touchée. Ce prélèvement peut être effectué directement en laboratoire, auquel cas il vous sera remboursé par l’Assurance Maladie sur prescription médicale, ou gratuitement au sein d’un centre de dépistage de type CeGIDD (Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic).
Si le diagnostic de gonorrhée est confirmé, il est vivement recommandé de procéder à un dépistage des autres IST (VIH, syphilis, chlamydiose , trichomonase…) car elle majore le risque d’infection.
Le ou les partenaires sexuels récents de la personne infectée doivent également se faire traiter contre l’infection et éviter tout contact sexuel avant la fin du traitement (1 semaine après si le traitement est en dose unique). Il est important de savoir que la gonorrhée est une maladie non-immunisante, c'est-à-dire qu’une personne infectée et soignée peut être réinfectée plusieurs fois au cours de sa vie.
Il n’existe à ce jour pas de vaccin contre la gonorrhée et l’OMS estime à 78 millions le nombre de personnes infectées par an dans le monde, ce qui la place en seconde position des maladies sexuellement transmissibles les plus répandues.
Le seul moyen de s’en protéger à l’heure actuelle est d’utiliser un préservatif et une digue dentaire (carré de latex servant à protéger les muqueuses lors de rapports oraux-génitaux).
Le traitement de la gonorrhée repose sur la prise d’antibiotiques. Toutefois, la bactérie ayant développé une résistance à de nombreux antibiotiques au fil des années, le choix du médicament doit se faire en fonction de la souche exacte par laquelle la personne est infectée.
Dans la plupart des cas, le médecin prescrit une antibiothérapie à base de céphalosporine (ceftriaxone en injection ou céfixime par voie orale). Si le résultat des analyses révèle que la souche en question n’y est pas résistante, un antibiotique de la famille des quinolones peut également être prescrit.
Ce médicament est systématiquement couplé à d’autres antibiotiques pour traiter la Chlamydia (azithromycine ou doxycycline), car celle-ci va souvent de pair avec la gonorrhée.
Les antibiotiques prescrits dans le traitement de la gonorrhée sont remboursés à hauteur de 65% par l’Assurance Maladie. Par ailleurs, les préservatifs des marques Eden et Sortez couverts sont maintenant remboursés à 60% sur prescription médicale.
Le reste à charge peut être remboursé par une complémentaire santé, selon les garanties souscrites.