Le sida, pour syndrome d’immunodéficience acquise, constitue le dernier stade d’infection au VIH (virus de l’immunodéficience humaine) lorsque celui-ci n’est pas traité. Le patient atteint du sida voit ses défenses immunitaires détruites et meurt souvent des suites des nombreuses maladies opportunistes contre lesquelles son organisme est impuissant.
Depuis le début de l’épidémie en 1981, on estime à 75,7 millions le nombre de personnes qui ont été infectées par le VIH et à 32,7 millions le nombre de personnes qui sont décédées des suites de maladies liées au sida.
De nos jours, le dépistage massif et les progrès en médecine permettent de lutter efficacement contre l’épidémie de VIH en traitant les patients à un stade précoce. S’il est encore impossible d’éradiquer le virus de l’organisme, les patients traités adéquatement peuvent vivre avec une charge virale indétectable, minimisant significativement l’évolution vers le sida et la transmission de la maladie.
Le VIH peut être transmis par voie sexuelle, par voie sanguine et de la mère à l’enfant.
Dans le langage courant, VIH et sida sont souvent confondus, à tort. En effet, le VIH est le virus qui entraîne le sida en s’attaquant aux lymphocytes T CD4+, cellules coordinatrices de la réponse immunitaire. Le sida ne survient qu’en absence de traitement contre le virus.
Lorsqu’elle n’est pas détectée ni traitée, l’infection évolue en quatre phases :
La primo-infection : le VIH se répand progressivement l’organisme jusqu’à l’avoir complètement envahi. Durant les 3 premières semaines après l’infection, la charge virale est très élevée et le risque de transmission est majoré. Ensuite, le système immunitaire commence à combattre le virus et produit des anticorps. Ce sont ces anticorps qui sont recherchés dans la sérologie du VIH et qui permettent de qualifier le patient de séropositif (s’ils sont présents) ou séronégatif (s’ils sont absents). Durant cette phase, il arrive que le patient présente un syndrome pseudo-grippal.
La phase asymptomatique : pendant les 2 à 5 années qui suivent l’infection, le virus commence à affaiblir lentement le système immunitaire, sans faire ressentir de symptômes significatifs.
La phase d’accélération : le système immunitaire est suffisamment déficient pour permettre au virus de se répliquer plus rapidement et massivement dans l’organisme, entraînant d’autant plus de dégâts sur les cellules CD4+.
Le sida : à ce stade, le virus a quasiment détruit le système immunitaire, et l’organisme devient perméable à toutes sortes de maladies opportunistes et l’état de santé du patient se dégrade à vue d'œil. Sans traitement, la phase sida entraîne rapidement la mort.
S’il est désormais possible de limiter la réplication du virus dans l’organisme, il est encore impossible de l’éradiquer. La prévention de l’infection au VIH est donc aujourd’hui un aspect crucial de la lutte contre le sida. Cette prévention passe par la connaissance des risques et l’application de mesures de précautions.
Pendant les rapports sexuels : le port du préservatif (masculin ou féminin) est le seul moyen de contraception qui protège du VIH et des autres IST.
Pour les usagers de drogues par intraveineuse : chaque seringue ne doit être utilisée qu’une seule fois. Des trousses de prévention contenant du matériel d’injection stérile sont distribuées gratuitement par certaines associations et sont disponibles en vente libre en pharmacie.
Pendant la grossesse : si les traitements antirétroviraux ont permis de réduire remarquablement le risque de transmission du VIH d’une mère séropositive à son bébé (environ 0,3% des cas), il demeure toutefois déconseillé d’allaiter le bébé après l’accouchement.
Il existe plusieurs façons de se faire dépister pour le VIH, dont la plupart sont gratuites et anonymes.
Le prélèvement sanguin en laboratoire (remboursé à 100% par l’Assurance maladie sur prescription médicale) ou en Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD). Il est fiable à partir de 6 semaines post prise de risque.
Le TROD VIH (Test Rapide d’Orientation Diagnostique) permet d’obtenir un résultat en 30 minutes en prélevant une goutte de sang au bout du doigt. Il est totalement fiable 3 mois après une prise de risque VIH. En cas de positif, le diagnostic devra être confirmé par un examen sanguin en laboratoire. Il peut être effectué gratuitement dans un CeGIDD ou dans de nombreuses associations de prévention contre le VIH.
Les autotests de dépistage de l'infection par le VIH (ADVIH) fonctionnent de façon similaire au TROD, à l’exception qu’ils reposent sur un prélèvement gingival. La fiabilité des autotests n’est pas optimale. Ils sont disponibles en pharmacie et ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale.
Lorsqu’une personne a été exposée au VIH, elle peut bénéficier d’un traitement post-exposition (TPE) qui permet d'empêcher la contamination. Pour obtenir ce traitement, il faut se rendre aux urgences, de préférence moins de 4 heures après l’exposition et au maximum 48 heures après. Ce traitement consiste en la prise de 3 médicaments antirétroviraux pendant 28 jours et sera prescrit par le médecin si la situation du patient le nécessite.
Les populations les plus à risque de contracter le VIH peuvent bénéficier de la prophylaxie pré-exposition (PrEP). La PrEP consiste à administrer deux antirétroviraux contre le VIH à une personne non-infectée. Elle limite le risque d’infection mais ne le supprime pas. De plus, la PrEP n’a aucun effet sur les autres IST.
Le traitement de l’infection au VIH a pour objectif de limiter autant que possible la multiplication du virus dans l'organisme, jusqu’à atteindre une charge virale indétectable pour permettre au système immunitaire de se restaurer et éviter la phase sida.
Cette thérapeutique, qui constitue le traitement de référence contre le VIH, repose sur la prise de plusieurs médicaments antirétroviraux (généralement 3, d’où le nom de trithérapie).
Les patients infectés par le VIH sont éligibles au statut ALD (affection longue durée). Les consultations, traitements, soins et examens en lien avec cette maladie sont donc intégralement pris en charge par l’Assurance Maladie.
Toutefois, cette prise en charge se fait sur la base des tarifs conventionnels et ne comprend pas les éventuels dépassements d’honoraires, les forfaits hospitaliers et certains médicaments non remboursables. Ces frais-ci, non remboursés par la Sécurité sociale, peuvent représenter un budget conséquent : renseignez-vous auprès de votre mutuelle pour savoir si une prise en charge – totale ou partielle – est possible.