Très contagieuse et parfois difficile à détecter pour celui qui en est atteint, la syphilis se traite très efficacement lorsqu’elle est diagnostiquée suffisamment tôt.
Informez-vous sur cette IST, ses symptômes, sa transmission, les gestes de prévention à adopter, les modalités de dépistage, le traitement et son remboursement par l’Assurance Maladie.
La syphilis est une infection sexuellement transmissible (IST) causée par une bactérie appelée tréponème pâle ou treponema pallidum. Bien qu’il existe aujourd’hui un traitement efficace contre cette maladie, son caractère particulièrement contagieux en fait un véritable problème de santé publique.
La syphilis se transmet entre les humains par voie sexuelle, qu’il s’agisse de rapports vaginaux, anaux ou oraux-génitaux.
Il existe également des cas de syphilis congénitale dans lesquels la maladie se transmet de la mère à l’enfant pendant la grossesse ou à l’accouchement. Ces cas sont rares puisqu’ils ne concernent que les mères non traitées. En revanche, la syphilis peut avoir des conséquences dramatiques sur l’enfant infecté. Le dépistage et le traitement de la maladie doivent donc être pris très au sérieux.
La contamination à la syphilis augmente par ailleurs significativement les risques de contracter le VIH.
Lorsqu’elle n’est pas traitée, la syphilis évolue en 3 stades :
Pendant la première année qui suit la contamination, on parle de syphilis “précoce”. Elle se compose des deux premiers stades :
la syphilis primaire : elle se développe environ 10 à 90 jours après l’infection et se caractérise par l’apparition d’un chancre ou « ulcération syphilitique » sur les parties génitales, la bouche ou la gorge de la personne infectée, qui guérit naturellement au bout de quelques semaines.
la syphilis secondaire : en l’absence de traitement et dans les 6 à 16 semaines qui suivent la contamination, le tréponème envahit l’organisme. Le patient est alors sujet à des phases d’éruptions cutanées durant lesquelles apparaissent des lésions qui peuvent prendre diverses formes : roséole, papules, dermite séborrhéique, alopécie… Ces poussées sont entrecoupées de périodes asymptomatiques et peuvent être associées à d’autres symptômes évoquant un état grippal. Une méningite peut également se développer. L’absence de symptômes entre les poussées peut perdurer jusqu’à plusieurs mois. Le patient n’est pas pour autant guéri : non traitée, c’est à l’issue de ce stade que la syphilis peut évoluer vers la syphilis tertiaire.
On parle ensuite de syphilis tardive lorsque l’histoire du patient et la sérologie ne permettent pas de situer le début de l’infection à moins d’un an. A ce stade, la maladie peut avoir évolué au stade tertiaire :
la syphilis tertiaire : ce stade de la maladie est aujourd’hui très rare. Il peut apparaître plusieurs dizaines d’années après l’infection. Il se caractérise par des lésions définitives appelées gommes syphilitiques, qui se développent à l’extérieur et à l’intérieur de l’organisme, pouvant aller jusqu’à occasionner de graves atteintes neurologiques. On parle alors de neurosyphilis.
Si la syphilis se soigne désormais très bien, ses longues phases asymptomatiques et sa contagiosité en font un danger sanitaire notoire. Il est donc essentiel de se protéger et de protéger les autres contre cette pathologie en respectant les précautions fondamentales de lutte contre les IST :
porter un préservatif pendant tout type de rapport sexuel tant que les deux partenaires ne sont pas dans une relation exclusive et tous les deux testés négatifs pour les principales IST ;
se faire dépister régulièrement en cas de partenaires multiples et avant d’arrêter le préservatif avec un partenaire régulier ;
en cas de test sérologique positif, informer les partenaires concernés et suivre scrupuleusement le traitement prescrit par le médecin.
Le dépistage de la syphilis peut s’effectuer :
En laboratoire de biologie médicale par prélèvement sanguin, auquel cas il peut être remboursé intégralement sur présentation d’une ordonnance du médecin,
De façon gratuite et anonyme dans un centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic (CEGIDD). Appelez Sida Info Service au 0 800 840 800 (appel confidentiel, anonyme et gratuit) pour trouver le CEGIDD le plus proche de chez vous.
Si vous êtes en situation de précarité et ne possédez pas de couverture médicale, vous pouvez réaliser un dépistage de la syphilis et des autres IST dans une PASS (permanence d'accès aux soins de santé).
Le traitement de la syphilis repose principalement sur l’injection intramusculaire de benzathine pénicilline G retard. Le nombre d'injections et la durée du traitement varie en fonction du stade de la maladie.
Pour les syphilis primaire et secondaire, une seule injection suffit. Pour les femmes enceintes, le traitement se fait en deux injections.
Les cas de syphilis tertiaire qui n’ont pas débouché sur une neurosyphilis sont traités au moyen de 3 injections à raison d’une injection hebdomadaire pendant 3 semaines.
Si le patient est atteint de neurosyphilis, il doit être hospitalisé pendant deux semaines et recevoir une injection quotidienne à une dose 8 fois supérieure aux traitements classiques.
En cas d’allergie à la pénicilline, il est possible d’envisager une désensibilisation par administration de faibles doses avant le début du traitement.
L’Extencilline® (nom commercial de la benzathine pénicilline G retard) coûte 11,11 € et bénéficie d’un SMR (Service Médical Rendu) important. Elle est donc remboursée à hauteur de 65 % par l’Assurance Maladie.
En cas de neurosyphilis, les frais d’hospitalisation sont couverts à 80% par l’Assurance maladie.
Le reste à charge de ces dépenses de santé peut être remboursé, en partie ou en totalité, par une mutuelle santé, selon le contrat souscrit. Renseignez-vous.