La trichomonase, aussi appelée trichomonose urogénitale, est une infection sexuellement transmissible (IST) causée par un parasite protozoaire flagellé du nom de Trichomonas vaginalis.
Cette maladie est l’IST la plus répandue et représente en moyenne 143 millions de cas dans le monde chaque année selon l’OMS.
La trichomonase se transmet par voie sexuelle et favorise la transmission d’autres IST telles que le VIH ou la syphilis en fragilisant les muqueuses génitales. Dans de plus rares cas, Trichomonas vaginalis se transmet par contact des parties génitales avec des serviettes de toilette humides, une lunette de WC ou de l’eau de bain contaminées.
La plupart du temps, la trichomonase est asymptomatique. On estime la proportion de cas asymptomatiques à environ 90% chez l’homme et 50% chez la femme. Lorsque des symptômes se déclarent, ils sont généralement les suivants :
Chez la femme :
démangeaisons et rougeurs au niveau de la vulve et du vagin
augmentation des sécrétions vaginales qui deviennent malodorantes, d’aspect légèrement mousseux et de couleur blanchâtre à verdâtre
douleurs lors des rapports sexuels
sensation de brûlure en urinant et miction fréquente
En raison d’une variation du pH vaginal propice à la prolifération du parasite, ces symptômes peuvent être majorés avant et après les menstruations ainsi que pendant la ménopause.
Chez l’homme, dans les rares cas où la trichomonase entraîne des symptômes, on peut noter une urétrite (inflammation de l’urètre) avec des difficultés à uriner ainsi qu’un écoulement de pus au niveau du pénis couramment appelé “goutte matinale”.
Si la trichomonase est bénigne, il n'en est pas de même pour les autres IST dont elle favorise l’apparition. Il est donc essentiel de lutter contre la transmission de cette maladie pour limiter les risques de contracter une infection bien plus sévère.
Comme pour les autres IST, la prévention de la trichomonase passe principalement par le port du préservatif. De par la nature parasitaire de Trichomonas vaginalis, la prévention se fait également en évitant d’utiliser la serviette de toilette usagée de quelqu’un d’autre et veiller à ne pas faire entrer ses parties génitales en contact avec des surfaces potentiellement infectées, notamment dans les milieux humides favorables au développement du parasite (à la salle de sport, au spa, à la piscine…).
Contrairement aux virus et bactéries, le parasite Trichomonas vaginalis ne peut pas être détecté par prélèvement sanguin ou par culture.
La présence du parasite est donc vérifiée par analyse microscopique d’un prélèvement vaginal en laboratoire. Cet examen peut être remboursé par l’Assurance Maladie sur présentation d’une prescription médicale.
Il est également possible de faire réaliser un diagnostic moléculaire en amplifiant l’ADN du parasite dans l’échantillon prélevé, mais cette technique est rarement utilisée et n’est pas remboursée par la Sécurité sociale.
Enfin, un frottis vagino-cervical peut mettre en évidence des manifestations caractéristiques de l’infection à Trichomonas vaginalis mais ne permet pas de vérifier sa présence.
En cas d’infection par la trichomonase, il est essentiel de rechercher d’autres IST (VIH, syphilis, chlamydiose, gonorrhée…) qui auraient pu être contractées.
Le traitement de référence de l’infection à trichomonas est le métronidazole ou le tinidazole, des médicaments antibiotiques, antibactériens et antiparasitaires qui peuvent être administrés sous forme de comprimés, de crème à application locale ou de suppositoire. Le ou les partenaires sexuels de la personne infectée doivent également être traités, même en l’absence de symptômes, afin d’éviter une nouvelle contamination.
Ces deux antibiotiques ont un coût inférieur à 5 € et sont remboursés à hauteur de 65% par l’Assurance Maladie.
Par ailleurs, les préservatifs des marques Eden et Sortez couverts sont aujourd’hui remboursés à hauteur de 60% sur prescription médicale.
Le reste à charge peut être couvert par une mutuelle, en totalité ou partiellement, selon les garanties souscrites.