Mon bébé de 1 mois a des périodes de sommeil très courtes. Il pleure beaucoup. Pourquoi pleure-t-il surtout le soir ?
Il a un an, mais il ne sait pas s’endormir seul et nous réveille toutes les nuits. Mon petit garçon de 3 ans ne s’endort pas avant 23 heures et se réveille à 10 heures du matin. Je suis inquiète pour sa rentrée en maternelle. Faut-il supprimer la sieste ? Mon enfant de 7 ans s’endort difficilement et se réveille la nuit. Comment savoir s’il dort suffisamment ?
Pour un nouveau-né, pleurer est le seul moyen de dire qu’il a faim, soif ou besoin d’être pris dans les bras. Certains ont d’ailleurs besoin de pleurer pour s’endormir. Si les cris se produisent toujours aux mêmes heures le soir, ne vous inquiétez pas, il s’agit de la première manifestation de la phase active du cycle de 24 heures. Votre bébé ne souffre pas de coliques, il n’a pas mal.
Les médecins parlent de « dysrythmie du soir », un phénomène qui disparaît vers 3 ou 4 mois. Les pédiatres parlent de « pleurs excessifs » quand un nourrisson en parfaite santé pleure plus de trois heures par jour, pendant au moins trois jours par semaine, pendant plus de trois semaines.
La plupart des bébés « font leur nuit » entre 3 et 6 mois. À l’âge où il n’a plus, physiologiquement, besoin d’être nourri la nuit, un nourrisson en bonne santé ne devrait plus réveiller ses parents. Mais ce n’est pas toujours le cas !
« Faire ses nuits » ne signifie pas dormir sans se réveiller, mais dormir toute sa nuit sans réveiller ses parents. Selon qu’il se trouve dans une phase de sommeil agité ou calme, il arrive que votre enfant bouge, ouvre les yeux, sourie, pleure quelques secondes ou au contraire reste très calme, sans faire aucun mouvement en dehors de rares sursauts.
Toutes les heures, entre deux cycles, il se réveille et pleure parfois. Ces éveils qui durent de quelques secondes à quelques minutes sont normaux. Un bébé de 3 mois à huit éveils par nuit, puis quatre ou cinq entre 18 et 24 mois. Vers 9 mois, les éveils se concentrent en seconde partie de nuit et ils disparaissent pratiquement après 5 ans. En réalité, il faut acquérir une certaine maturation cérébrale pour être capable de dormir d’affilée pendant plusieurs heures. Les enfants bons dormeurs se réveillent aussi plusieurs fois par nuit, mais eux savent se rendormir seuls.
Il est fréquent que les nuits d’un petit de plus de 6 mois restent agitées ou qu’un jeune enfant qui ne sait pas s’endormir seul perturbe les nuits de ses parents : difficultés d’endormissement, colère ou pleurs au moment du coucher, multiples éveils nocturnes, nuit écourtée… Les parents ne savent plus comment réagir, appellent à l’aide. Dans la grande majorité des cas, la cause n’est pas interne, mais due à l’environnement : si votre bébé n’a pas appris à s’endormir seul, s’il s’endort en étant bercé, sur un biberon ou au sein, si vous lui tenez la main jusqu’à ce qu’il s’endorme… Il devient dépendant de ces habitudes d’endormissement qu’il voudra retrouver à chaque réveil. Incapable de s’apaiser seul, il va réveiller ses parents, généralement entre minuit et le petit matin, parce qu’il a besoin d’eux pour se rendormir.
Un trouble de l’installation du rythme jour/nuit est très souvent associé aux insomnies du jeune enfant. S’endormir facilement le soir, dormir toute sa nuit dépendent beaucoup de l’organisation du sommeil de la journée :
Si le coucher et le lever sont trop tardifs, ne serait-ce que pendant le week-end, ses siestes et son sommeil nocturne pourront être décalés pendant toute la semaine.
Des siestes trop fréquentes pour l’âge de l’enfant, supprimées trop précocement, prolongées après 16 heures ou commencées avant 9 heures du matin, peuvent aussi entraîner un retard du coucher et des éveils nocturnes.
Supprimer la sieste pour rallonger le sommeil nocturne est souvent une mauvaise idée. L’enfant risque d’être trop fatigué et excité en fin d’après-midi et le soir pour pouvoir s’endormir.
La grande majorité des insomnies n’a aucune cause médicale, même si elles peuvent avoir un impact familial important. Il faut cependant éliminer : une allergie aux protéines du lait de vache. Le sommeil est alors très fragmenté, court (3 à 5 heures par nuit), agité, le temps de sieste est très diminué. un reflux gastro-oesophagien. des erreurs diététiques sont fréquentes.
Entre 6 et 12 ans, les difficultés d’endormissement ne sont pas rares — certains enfants acceptent volontiers d’aller se coucher, mais se relèvent en se plaignant d’être incapables de s’endormir, — d’autres ne savent toujours pas s’endormir seuls ou sont très angoissés et très opposants au moment du coucher.
Alors que l’heure d’endormissement se situe normalement entre 20 heures 30 et 21 heures 30, elle peut être très retardée, mais une fois endormis, les enfants ne se réveillent généralement pas.
Il a des difficultés à s’endormir à l’heure imposée par ses parents. Une fois endormi, il ne se réveille pas, mais le lever est difficile les jours scolaires. Les réveils sont très tardifs le week-end et pendant les vacances. Certains de ces enfants se lèvent tôt, mais ont pendant les week-ends et les vacances une activité très faible le matin (dessins animés). Ils ne déjeunent pas avant 10 heures 30 et n’ont pas d’exposition à la lumière du jour le matin.
Des difficultés d’endormissement peuvent aussi être induites par un excès de stimulations avant le coucher : télévision, ordinateur ou console vidéo dans la chambre, activité physique trop tardive.
Il arrive aussi que les enfants aient du mal à dormir parce qu’on leur impose de rester couchés 12 heures, alors que 10 heures suffiraient.
À quoi reconnaît-on un court dormeur ? Couché à 20 heures, il lit, joue jusqu’à 22 heures, mais se réveille facilement le matin. Il est en pleine forme dans la journée et n’a pas besoin de rattraper son manque de sommeil le week-end. Et s’il est couche-tôt, il dormira de 20 heures à 6 heures du matin, où il n’aura qu’une envie : se lever et être actif, même le dimanche…
Chez l’enfant, comme chez l’adulte, certaines prises de médicaments et la maladie, surtout si elle est douloureuse, rendent insomniaque transitoirement. Les otites, l’asthme ou l’eczéma sont souvent en cause. De grosses amygdales et végétations, qui gênent le passage de l’air dans le nez ou le pharynx, peuvent provoquer un syndrome d’apnées.
Des causes psychologiques peuvent exister aussi, et il est utile d’aider un enfant très anxieux, incapable de se séparer et de s’endormir seul, qui associe son lit au fait de ne pas dormir, qui a peur du noir, qui a peur de faire des cauchemars, ou qui, victime de petites hallucinations à l’endormissement, se laisse emporter par son imagination.
Quelques entretiens d’écoute et de soutien psychothérapeutique suffisent souvent pour que tout rentre dans l’ordre.
Les somnifères n’ont pas leur place dans les troubles du sommeil de l’enfant, ni même le sirop pour dormir, trop banalisé, surtout en France qui reste au premier rang dans le monde pour la consommation de tranquillisants et d’hypnotiques. L’essentiel passe par une bonne hygiène de sommeil ! Et la traque de quelques idées reçues…
Il est préférable que le nouveau-né dorme dans son lit dans la journée, à l’abri du bruit et de l’agitation familiale. Le silence, l’absence de stimulation externe lui permettent d’enchaîner plusieurs cycles. Son sommeil est souvent agité, émaillé de très brèves périodes de pleurs. Si vous le prenez trop vite dans vos bras pour le calmer ou le nourrir, vous risquez de le réveiller complètement.
Si votre bébé a tendance à inverser son rythme jour/ nuit, accentuez le contraste lumière du jour/obscurité en ouvrant ses volets le matin à heure régulière et pas trop tardive. Dans la journée : jouez avec lui, parlez-lui, promenez-le à l’extérieur. Les siestes se feront à la lumière du jour, ou dans la pénombre pour les enfants un peu excités.
Il vaut mieux coucher un bébé dans son lit et le quitter avant qu’il ne soit endormi. Il apprend ainsi, progressivement, à s’endormir seul. Dans la nuit, ne répondez pas immédiatement à ses pleurs, laissez-lui une chance de se rendormir seul, sans forcément être nourri. Les mamans qui allaitent pourront attendre l’équivalent du temps de préparation d’un biberon avant de satisfaire leur bébé.
À 6 mois un enfant, né à terme, en bonne santé et dont le poids est normal n’a plus besoin d’être alimenté la nuit : diminuez progressivement la quantité des biberons par tranche de 20 ml. Si vous l’allaitez, espacez et diminuez progressivement la durée des tétées nocturnes.
Restez le plus neutre possible dans la nuit, nourrissez votre bébé dans une demi-obscurité, changez-le en silence. Le principe est d’augmenter le contraste entre le jour et la nuit.
Dissociez le biberon ou le sein du soir de l’endormissement : il vaut mieux pour cela le donner en dehors de la chambre, en dehors du lit. Diminuez et supprimez progressivement les prises nocturnes de lait ou de liquide.
Rédigez un agenda de sommeil pendant une dizaine de jours pour évaluer le temps et la régularité (ou non) de son rythme de sommeil. Il faut indiquer les heures de coucher, d’endormissement, le nombre et la durée des éveils nocturnes, des siestes, etc.
Évaluez ses besoins de sommeil. Si après une nuit que vous estimez trop courte ou après la suppression de la sieste, il reste attentif, calme, de bonne humeur, entre 16 et 20 heures, c’est qu’il a probablement assez dormi. En revanche, s’il est agité, irritable, impulsif, s’il ne tolère pas la moindre frustration, c’est qu’il manque sûrement de sommeil.
Tenez-vous à des horaires réguliers pour le lever, la sieste, le coucher le soir, en évitant que votre enfant ne dorme à la demande.
Instituez un rituel du coucher qu’il est préférable de faire dans sa chambre, quittez votre enfant avant qu’il ne soit endormi.
Évitez tous les excès de stimulations : écrans dans la chambre, jeux physiques trop violents le soir…
Ne répondez pas à toutes ses exigences au moment du coucher. En revanche, si votre enfant a peur du noir, laissez la porte de sa chambre ouverte sur un couloir faiblement éclairé ou mettez une petite veilleuse dans sa chambre. Il est alors préférable de ne pas éteindre la veilleuse ou la lumière une fois que l’enfant est endormi afin qu’il se retrouve, au moment des éveils nocturnes, dans les mêmes conditions que lors de l’endormissement. L’éclairage ne doit pas être de plus de 40 watts, une luminosité trop importante pouvant entraîner un retard de la sécrétion de mélatonine.
Déshabituez-le de votre aide pour s’endormir.
Essayez de ne pas intervenir dès qu’il le demande.
Laissez-le pleurer, pendant trois minutes, cinq minutes, de plus en plus longtemps, sans dépasser vingt minutes avant de revenir le voir, à votre rythme.
Essayez de ne pas le coucher après 21 heures. Si c’est compliqué, choisissez pour commencer une heure, même tardive, où il est le plus souvent endormi. Puis revenez, très progressivement, par tranches de dix minutes à une heure de coucher qui correspond plus à son âge et à ses besoins.
S’il n’arrive pas à s’endormir le soir, si ses heures de réveil le matin sont tardives, réveillez-le progressivement un peu plus tôt, en ouvrant ses volets, même s’il dort. Vous serez parfois amené à le réveiller en sommeil léger lorsqu’il commence à s’agiter entre deux cycles de sommeil, s’il ne se réveille pas.
Si les difficultés de sommeil persistent et que vous vous sentez dépassés par des nuits difficiles — celles de votre enfant, mais aussi les vôtres ! — Ne restez pas seuls et parlez-en à votre médecin. Il pourra vous guider, vous soutenir dans vos efforts, diagnostiquer une éventuelle cause médicale, vous orienter vers une consultation spécialisée.
Ne perdez pas de temps en particulier, si :
les éveils nocturnes sont longs et associés à un temps de sommeil diminué sur 24 heures (il ne rattrape pas les nuits écourtées) ;
votre enfant est anormalement fatigué dans la journée, il fait des siestes… par exemple au parc au lieu de jouer ;
vous le trouvez particulièrement agité, impulsif ou agressif ;
sa courbe de poids s’écarte de la normale ;
il a de très grosses amygdales.
Source : Fondation APRIL, Santé et sommeil Une histoire à dormir debout (2014)