Bilan lipidique, glycémie, acides biliaires… De nombreux examens sanguins nécessitent d’être à jeun pour s’effectuer dans les meilleures conditions. Pour ce faire, le patient ne doit avoir rien bu ou mangé dans les 8 à 12h avant le prélèvement en laboratoire ou à domicile.
Déroulement, tests concernés, recommandations et prise en charge par la mutuelle : voici tout ce que vous devez savoir sur la prise de sang à jeun.
La prise de sang est un examen pouvant être effectué par un professionnel de santé qualifié.
Pour une prise de sang avec ou sans jeûne, le déroulement est le même. Le praticien commence par désinfecter soigneusement le point de ponction afin de procéder au prélèvement.
S’il s’agit d’un examen peu douloureux, il est toutefois possible de demander un patch anesthésiant pour insensibiliser la zone de ponction. Après la prise de sang, le praticien applique une compresse stérile sur le point de ponction si nécessaire.
Suite au prélèvement, les résultats sont transmis au patient et au médecin prescripteur dans les 48h. Ce dernier se chargera d’analyser les informations recueillies et de les restituer.
Près de 70% des maladies sont diagnostiquées grâce à un prélèvement sanguin ou à un autre examen de biologie médicale. En général, une prise de sang est demandée pour :
Effectuer un dépistage : diabète, cholestérol, IST…
Affiner un diagnostic : recherche d’une bactérie, d’une infection virale, d’une maladie auto-immune, etc.
Rechercher une maladie génétique ou héréditaire.
Suivre l’évolution d’une tumeur ou d’un cancer.
Toutefois, la plupart des analyses nécessitent d’être à jeûn pour être effectuées dans les meilleures conditions :
Bilan lipidique (cholestérol, HDL, LDL, triglycérides)
Glycémie
Homocystéine
Acides biliaires
ApoA et ApoB
Allergènes CLA-30
Calcium sérique
Fer sérique
Folates
Bon à savoir : Pour effectuer une prise de sang durant la grossesse, pas besoin d’être à jeun, même s’il s’agit du premier examen prénatal (sauf examen de la glycémie et de l’hyperglycémie).
S’il est exigé de jeûner pendant 8 à 12h avant une prise de sang, c’est pour éviter d’obtenir des résultats faussés par certaines interférences.
En effet, certaines molécules favorisant la digestion peuvent perdurer dans l’organisme et les micronutriments composés de glucides (sucres) et de lipides (graisses) mais aussi de chylomicrons peuvent perturber l’analyse sanguine.
Néanmoins, il reste conseillé de s’alimenter normalement la veille du prélèvement et de continuer à bien s’hydrater.
Bonne nouvelle : il est autorisé et conseillé de boire de l’eau avant une prise de sang pour éviter la déshydratation et donc la diminution du volume sanguin. Dans ces conditions, il peut être plus difficile pour le praticien de procéder à la prise de sang.
Concernant l’alcool, il est préférable d’arrêter 48h avant l’examen afin de ne pas altérer les résultats.
Il est possible d’effectuer une prise de sang dans un laboratoire de biologie médicale ou à domicile.
Dans le second cas, la mention “prélèvement à domicile” doit figurer sur l’ordonnance fournie par le médecin prescripteur pour être entièrement prise en charge. En l’absence de cette mention, des frais de déplacement de l’infirmière sont à prévoir.
En France, une prise de sang à jeun ou non peut être réalisée par un technicien de laboratoire qualifié, un médecin, un infirmier, une sage-femme ou encore un biologiste médical.
Pour ce qui touche aux taux de remboursement de l’Assurance maladie, ceux-ci sont variables selon la situation et la nature de la prise de sang à jeun :
Prélèvement effectué pour diagnostic et prévention : prise en charge à 60% selon le barème de remboursement. Si l’examen est réalisé par une sage femme ou un médecin, prise en charge à 70%.
Prélèvement effectué pour une affection de longue durée (ALD) : prise en charge à 100%.
Prélèvement effectué dans le cadre d’une grossesse (examens réguliers obligatoires ou à partir du 6e mois) : prise en charge à 100%.
Le reste à charge des prélèvements sanguins effectués en laboratoire, en clinique ou à l'hôpital peut être remboursé par une complémentaire santé.
Lors de l’examen, le patient doit impérativement être muni d’une ordonnance médicale pour pouvoir bénéficier du tiers payant, conformément au principe de parcours de soins coordonnés. En l’absence d’ordonnance, le règlement de la prise de sang reste à sa charge.