Le vaccin contre le choléra fait-il partie des vaccins du voyage recommandés ou obligatoires ? Quelle est la forme d’injection du vaccin anticholérique et quel en est le coût ? Vue d’ensemble sur la maladie du choléra, comment la reconnaître et les bonnes pratiques à adopter pour éviter de la contracter.
Le choléra est une maladie diarrhéique aiguë causant chaque année entre 21 000 et 143 000 décès dans le monde et 1,3 à 4 millions de cas, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans la plus grande majorité des cas, les sujets infectés par le choléra ne présentent pas de symptômes ou alors ces derniers sont bénins. Ces cas précis peuvent être traités efficacement avec des sels de réhydratation orale (SRO). Dans les cas sévères, un traitement urgent par intraveineuse doit être mis en place pour éviter un décès en quelques jours.
Le choléra survient lorsqu’une personne ingère des aliments ou de l’eau contaminée par une bactérie, le Vibrio cholerae. Cette bactérie se retrouve dans les excréments ou les vomissures d’une personne contaminée. Le choléra se propage surtout dans des zones avec un système sanitaire insuffisant. Il se caractérise par la manifestation de violentes diarrhées et vomissements ainsi que par des pertes d’eau et d'électrolytes pouvant grimper jusqu’à 15 L par jour.
Une réhydratation rapide est essentielle pour traiter un cas de choléra. La réhydratation se fait par voie orale ou intraveineuse selon la sévérité de l’infection. La guérison survient alors en quelques jours et ne laisse pas de séquelles. Dans les cas graves, il est possible d’administrer des antibiotiques pour limiter la durée de la diarrhée. Cependant, des souches de la bactérie multi résistantes sont apparues, il faut donc analyser la souche de la bactérie avant de prescrire une antibiothérapie.
Le choléra a dorénavant disparu en France (excepté en Guyane et à Mayotte) grâce aux mesures d’assainissement et d’hygiène. Entre 2010 et 2018, 16 cas ont été importés et aucun décès n’a été recensé. Ces cas concernent les voyageurs revenant de zones d’endémie.
Depuis 1973, l’OMS a demandé à ce que la vaccination contre le choléra ne soit plus exigée pour les voyageurs. En effet, la meilleure des préventions contre l’infection du choléra reste un bon respect des précautions d’hygiène. Les vaccins anticholériques oraux sont néanmoins proposés aux personnels de santé susceptibles de travailler auprès de patients en période d’épidémie.
Le vaccin contre le choléra disponible en France est le Dukoral. Il consiste en l’administration par voie orale de deux doses pour les enfants de 6 ans et plus et les adultes, ou trois doses pour les enfants entre 2 et 5 ans. Pour les groupes d’âge plus jeune, l’efficacité du vaccin n’a pas été démontrée mais l’allaitement peut contribuer à réduire les risques de contracter le choléra. Chaque dose doit se faire à 8 jours d’intervalle au moins. Le vaccin n’immunise pas mais confère une protection contre certaines souches de Vibrio cholerae. Le vaccin doit être prescrit et administré par un médecin. Il est généralement bien toléré sans effets secondaires particuliers et génère une efficacité protectrice d’environ 85% en moyenne pendant les 6 premiers mois.
Que vous soyez vacciné ou non, les mesures hygiéniques sont le meilleur moyen de se protéger contre la maladie.
Afin de limiter les risques d’infection, quelques précautions doivent être mises en place :
ne boire que de l’eau bouillie ou désinfectée par le chlore ou l’iode ;
ne pas prendre de glaçons si vous n’êtes pas sûr qu’ils aient été fabriqués avec une eau saine ;
manger des aliments bien cuits et servis chaud ;
évitez les aliments mangés crus comme le poisson et les fruits de mer ;
se brosser les dents avec une eau potable propre ;
toujours se laver les mains avant de manger ou de préparer les aliments.
Lorsque vous partez vers une destination ou dans des régions avec des risques spécifiques, certains vaccins peuvent vous être exigés ou recommandés. Le choléra ne fait plus partie des recommandations pour les voyageurs mais d’autres vaccins le sont. Il est donc important de se renseigner sur le calendrier vaccinal du pays de destination. Parmi les vaccins qui peuvent vous être demandés, vous trouverez :
la fièvre jaune ;
la fièvre typhoïde ;
l’hépatite A ;
la méningite à méningocoque dans les zones et saisons à risque.
Si une grande majorité des vaccins sont remboursés partiellement voire totalement par l’Assurance Maladie, ce n’est pas le cas des vaccins du voyage. Ces derniers ne sont pas pris en charge et peuvent s’avérer coûteux. A titre d’exemple le vaccin contre la fièvre jaune peut coûter environ 40 euros, auxquels s’ajoute le prix de l’injection. La vaccination est néanmoins toujours prise en charge par la Sécurité sociale et le remboursement dépend de la personne qui procède à l’injection :
70% (base de remboursement) si un médecin ou une sage-femme fait la vaccination lors d’une consultation ;
60% (base de remboursement) si c’est un infirmier qui vous vaccine sur prescription
Votre complémentaire santé peut prendre totalement ou partiellement en charge les vaccins non remboursés par la Sécurité sociale, ainsi que le montant restant de l’injection selon le contrat souscrit. Renseignez-vous !