Depuis le 1er janvier 2021, le vaccin contre les papillomavirus humains (HPV) est aussi remboursé pour les garçons par l’Assurance Maladie. Déjà recommandé pour les jeunes filles en France, le vaccin est dorénavant conseillé pour les jeunes garçons. Qu’est-ce que le vaccin contre les papillomavirus humains et pourquoi se faire vacciner ? A quelle hauteur s’élève le remboursement de la part de l’Assurance Maladie et en quoi une mutuelle peut être utile ? Vue d’ensemble sur la situation.
Les infections à papillomavirus humains (HPV) se transmettent lors des contacts sexuels. C’est une infection très fréquente : on estime que 8 femmes sur 10 sont exposées au virus au cours de leur vie. Dans la plupart des cas, le virus s’élimine naturellement sans incidence sur la santé. Parfois des condylomes (verrues génitales) peuvent apparaître. Rarement, l’infection persiste (moins de 10% des cas) et peut provoquer des lésions précancéreuses. Ces lésions peuvent aussi évoluer vers un cancer. Les HPV peuvent être responsables de plusieurs cancers mais le plus connu et le plus fréquent est le cancer du col de l’utérus.
Près de 3000 cas de cancers du col de l’utérus ainsi que 1 100 décès chaque année seraient liés aux papillomavirus humains. La prévention des cancers liés aux HPV repose sur la vaccination ainsi que sur des dépistages réguliers par frottis cervical chez les femmes.
La vaccination contre les infections HPV est recommandée depuis 2007 pour toutes les jeunes filles. Depuis 2021, sur recommandation de la Haute Autorité de santé (HAS), la recommandation est élargie aux jeunes garçons. Administré avant le début de la vie sexuelle, le vaccin empêche presque à 100% les infections HPV incluses dans le vaccin administré. Il existe près de 200 types de HPV et certains sont cancérigènes ou désignés comme virus à haut risque.
Il s’agit essentiellement d’un vaccin préventif, il n’a aucun effet pour soigner une infection déjà existante. C’est la raison pour laquelle le vaccin contre les infections à papillomavirus humains (HPV) est recommandé pour les filles et les garçons avant le début de la vie sexuelle.
Le dernier vaccin commercialisé est le Gardasil 9 qui protège contre les HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58. La vaccination se déroule comme suit :
pour les jeunes filles et garçons âgés de 11 à 14 ans révolus, 2 doses doivent être administrées avec un espacement de 6 à 13 mois ;
pour les jeunes filles et garçons âgés de 15 à 19 ans révolus, 3 injections sont nécessaires selon un schéma 0, 2 et 6 mois.
La vaccination anti-HPV est aussi recommandée pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, puisque ces derniers ne bénéficient pas de la protection indirecte apportée par la vaccination des filles. Ils peuvent bénéficier de la vaccination jusqu’à 26 ans avec 3 injections selon un schéma vaccinal de 0, 2 et 6 mois.
Il est également possible d’administrer ce vaccin en même que le rappel dTcaP (diphtérie, tétanos, coqueluche et poliomyélite) généralement prévu entre 11 et 13 ans. Il peut aussi être administré avec un vaccin contre l’hépatite B.
Bien que le vaccin ne protège pas contre tous les HPV, lorsqu’il est injecté avant le début de la vie sexuelle, la protection qu’il confère contre les virus inclus dans le vaccin avoisine les 100%.
Une étude australienne a démontré que suite à la vaccination, les cancers du col de l’utérus liés aux HPV sont passés de 22,7% en 2005-2007 à 1,5% en 2015 chez les femmes entre 18 et 24 ans.
Les effets indésirables fréquents sont communs aux autres vaccins et concernent généralement une douleur, une rougeur au point d’injection, parfois de la fièvre et des douleurs musculaires ou articulaires. Dans des cas très rares, une réaction allergique peut survenir. Par ailleurs, l’Agence du médicament (ANSM) a précisé que les études actuelles ne montraient pas d’augmentation de l’incidence des maladies auto-immunes après une vaccination contre les papillomavirus.
Le vaccin contre les infections à papillomavirus humain est remboursé à 65% par l’Assurance Maladie sur présentation d’une prescription médicale. Des complémentaires santé peuvent assumer le montant restant, selon le contrat souscrit. La vaccination peut être gratuite dans certains centres de vaccination.
L’injection du vaccin est aussi assumée par l’Assurance Maladie mais diffère selon la personne qui procède à l’injection. Elle est couverte, sur la base des montants de la Sécurité sociale, à hauteur de :
70% si un médecin ou une sage-femme fait la vaccination lors d’une consultation ;
60% si c’est un infirmier qui vous vaccine sur prescription médicale.
Une complémentaire santé peut rembourser tout ou une partie du montant restant selon le contrat souscrit.