A ce jour, on estime que 25 à 30% des Français souffrent d’allergies. Si cette proportion s’est sensiblement accrue au cours des dernières années, on l’explique notamment par l’augmentation de la pollution atmosphérique, l’évolution des habitudes alimentaires et le réchauffement climatique qui impactent directement notre sensibilité aux allergènes.
Qu’elles soient sévères ou non, les allergies peuvent être invalidantes et requièrent des précautions et soins au quotidien. Mais quels sont ces soins et comment sont-ils pris en charge par la Sécurité sociale et les complémentaires santé ?
On parle d’allergie lorsqu’une personne présente un ensemble de symptômes pathologiques consécutivement à l’exposition à un allergène. Ce phénomène survient lorsque le système immunitaire n’est pas en mesure de s’accoutumer à une substance présente dans l’environnement.
L’allergie retardée est une réaction de l’organisme à un allergène qui survient dans les 48h après l’exposition. Majoritairement manifestée au niveau cutané (eczéma), elle n’est pas liée à une prédisposition génétique.
L’allergie immédiate survient très rapidement (quelques heures au maximum) après l’exposition à un allergène, chez les personnes prédisposées à produire des anticorps IgE. On parle de “terrain atopique” pour désigner ce dérèglement du système immunitaire.
Les agents responsables de la réaction allergique peuvent être de différentes natures. Il peut s’agir :
d’aliments : arachides, fruits à coque, poisson, oeuf, gluten, lait...
d’agents présents dans l’air : pollen, acariens, poils d’animaux, moisissures…
de médicaments : aspirine, antibiotiques…
de venins : piqûre d’abeille, guêpe, frelon, morsure de serpent venimeux...
Suivant le type d’allergène mis en cause, l’allergie peut se manifester à différents niveaux :
cutané : développement d’urticaire ou d’eczéma
oedémateux : gonflement de la peau et des muqueuses, souvent au niveau du visage et parfois de la gorge, on parle dans ce dernier cas d’oedème de Quincke
respiratoire : déclenchement d’une crise d’asthme
nasal : apparition d’une rhinite
oculaire : apparition d’une conjonctivite
Dans certains cas, la réaction allergique peut se généraliser à l’ensemble de l’organisme : on parle alors de choc anaphylactique. Cette réaction grave doit faire l’objet d’une prise en charge médicale d’urgence, au risque d’engager le pronostic vital de la personne. L’injection intramusculaire d’un stylo d’adrénaline est alors nécessaire et doit impérativement être suivie d’une prise en charge par le SAMU (15 ou 112 depuis un téléphone fixe ou portable).
Certains médicaments peuvent être prescrits par le médecin traitant ou l’allergologue en vue d’atténuer les symptômes de la réaction allergique :
Pour une réaction allergique respiratoire (crise d’asthme), on préconise des corticoïdes à inhaler sous forme d’aérosol ou d’inhalateur de poudre qui diminuent la sensibilité des bronches aux allergènes.
Les réactions cutanées (eczéma) peuvent être soulagées par l’application de produits hydratants sur la peau, avec ou sans corticoïdes suivant le niveau des démangeaisons.
Les symptômes d’une réaction allergique nasale (rhinite) peuvent être apaisés par la prise d’antihistaminiques par voie orale ou par voie nasale, conjointement à un nettoyage du nez pour limiter le contact entre l’allergène et les voies respiratoires. Dans certains cas, l'application locale de solutions corticoïdes peut être préconisée.
Enfin, les réactions allergiques oculaires sont généralement traitées par les antihistaminiques, sous forme de comprimés et/ou de collyres.
Si les traitements médicamenteux cités ci-dessous permettent d’améliorer la qualité de vie des personnes allergiques, ils ne permettent pas en revanche de guérir l’allergie elle-même. Toutefois, il existe des méthodes qui, dans certains cas, peuvent éviter de nouvelles réactions allergiques.
Lorsque c’est possible, la personne allergique peut développer des stratégies en vue de supprimer l’allergène de son environnement. Cette méthode peut s’avérer contraignante mais constitue un excellent moyen de se protéger des risques et déconvenues d’une réaction allergique. S’il est difficile voire impossible d’éviter les allergènes aériens tels que le pollen ou les acariens, les aliments, poils d’animaux et médicaments peuvent être plus facilement écartés.
La désensibilisation, aussi appelée immunothérapie spécifique, consiste à exposer la personne allergique à de très petites doses des agents auxquels elle est allergique. Les doses administrées augmentent très progressivement et ont pour objectif d’habituer le système immunitaire à l’allergène. Ce traitement est initié et réalisé par un médecin allergologue à l’issue du diagnostic par test cutané ou prélèvement sanguin.
Cependant, la désensibilisation s’adresse principalement aux patients dont les allergènes sont peu nombreux et est contre-indiquée chez les femmes enceintes, personnes immunodéprimées, asthmatiques sévères et les personnes sous bétabloquants.
Le tarif de base d’une consultation avec un allergologue conventionné du secteur 1 est fixé à 25 € et fait l’objet d’un remboursement de l’Assurance maladie à hauteur de 70%, soit un reste à charge de 7,5 € auquel s’ajoute 1 € de participation forfaitaire.
Si vous consultez un allergologue du secteur 2 ou 3, celui-ci sera libre de fixer librement ses honoraires. En cas de dépassement, vous ne serez remboursé que sur la base du tarif de convention de 25 €.
Remarque : Ces informations ne s'appliquent qu’en cas de respect du parcours de soins coordonnés. Si ce dernier n’est pas respecté, le taux de remboursement chute à 30% du tarif de convention. Consultez votre médecin traitant en premier lieu, qui vous dirigera lui-même vers un allergologue.
Le remboursement des médicaments prescrits par le médecin traitant ou l’allergologue par l’Assurance maladie varie selon le SMR (Service médical rendu). Ainsi :
Les médicaments dits “irremplaçables” sont remboursés à 100%
Les médicaments à SMR important sont remboursés à 65%
Les médicaments à SMR modéré sont remboursés à 30%
Les médicaments à SMR faible sont remboursés à 15%
Pour connaître le SMR des médicaments qui vous ont été prescrits et estimer leur taux de remboursement, consultez la base de données publique des médicaments.
Quant au traitement de désensibilisation, son coût peut varier de 50 € à 700 € pour 6 mois de traitement, en fonction du nombre et du type d’allergènes ainsi que de la voie d’administration. Seul votre allergologue peut vous éclairer sur le coût de votre traitement, et celui-ci est pris en charge à hauteur de 30 % par l’Assurance maladie.
Les personnes souffrant d’une intolérance au gluten peuvent prétendre au remboursement de certains aliments, à condition que le médecin traitant en effectue la demande auprès de la Sécurité sociale. Cette dernière peut alors délivrer une autorisation valable un an et renouvelable à la demande du médecin traitant.
Les aliments sans gluten sur l’emballage desquels figure un code LPP peuvent donc être remboursés à hauteur du plafond mensuel de 33,54 € pour les enfants de moins de 10 ans et 45,73 € pour les enfants plus âgés et les adultes.
Bien qu’indispensables au bien-être et à la sécurité des personnes allergiques, ces traitements occasionnent des coûts non négligeables qui ne sont que partiellement pris en charge par l’Assurance maladie.
Pour bénéficier d’un remboursement du ticket modérateur et des éventuels dépassements d’honoraires, il est conseillé de faire appel à une bonne complémentaire santé qui pourra prendre en charge tout ou partie de vos restes à charge, selon les garanties souscrites.