Également nommé syndrome d’épuisement professionnel, le burn-out touche chaque année plus de 2 millions de Français (1). Un risque psychosocial aux conséquences souvent lourdes pour la santé physique et mentale des travailleurs concernés. Mais quelle est la définition précise du burn-out ? Sa symptomatologie ? Ses modalités possibles de soins et de prévention ? Des éléments de réponse dans ce guide.
Selon la définition de la Haute Autorité de santé, le burn-out est « un épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel » (2).
Plus simplement, le burn-out se caractérise par un mal-être général dont l’origine est principalement professionnelle. En France, on estime que les métiers de la santé sont les plus touchés : 67 % des soignants et infirmiers seraient en effet exposés à un risque d’épuisement professionnel (3). Mais les travailleurs de nombreux autres secteurs d’activité sont eux-aussi potentiellement concernés, dès lors qu’ils ne disposent pas des ressources suffisantes pour faire face aux contraintes imposées dans le cadre de leur travail.
Le burn-out est un syndrome, c’est-à-dire un ensemble de symptômes, plus ou moins prononcés en fonction des situations singulières, et dont les causes relèvent principalement de la sphère professionnelle. Il peut s’agir de troubles :
cognitifs et émotionnels (pertes de mémoire, difficultés de concentration, tristesse, stress, idées noires…) ;
comportementaux (agressivité, diminution de l’empathie, repli sur soi, comportements addictifs…) ;
physiques (asthénie, troubles du sommeil, céphalées, anorexie…) ;
motivationnels (baisse de la motivation, remise en cause professionnelle, dévalorisation…).
La dépression est pour sa part une maladie psychique. Elle entraîne une perte de motivation qui ne se limite pas à la sphère professionnelle mais concerne tous les aspects de la vie.
Pour autant, le processus de dégradation du burn-out peut parfois aboutir à une dépression.
Apparu dans la littérature scientifique dans les années 60, le burn-out s’est progressivement décliné en différents risques psychosociaux caractérisant chacun des formes spécifiques d’épuisement professionnel. On considère généralement aujourd’hui que :
le burn-out découle principalement d’un stress chronique au travail ;
le bore-out est davantage associé à l’ennui chronique au travail, provoqué par le sous-emploi des compétences et des capacités ;
le brown-out est, pour sa part, lié à la perte de sens au travail et au sentiment d’inutilité.
Lorsqu’il diagnostique un syndrome de burn-out, un médecin peut prescrire ou recommander différents soins et traitements, selon les spécificités individuelles de chaque patient concerné. Par exemple:
le repos, notamment au moyen d’arrêt de travail, afin que le patient se rétablisse et puisse envisager des mesures et des solutions lui permettant de retrouver son équilibre ;
un accompagnement par un psychologue ;
d’autres soins pouvant aider à surmonter et prévenir le stress chronique : notamment certaines médecines douces telles que relaxation, naturopathie, sophrologie, acupuncture etc. ;
parfois des traitements médicamenteux, notamment en cas de troubles physiologiques associés et/ou de dépression.
Lorsque les consultations et soins prescrits dans le cadre d’un burn-out sont remboursés par la Sécurité sociale (consultations de médecins généralistes ou spécialistes, examens et médicaments remboursés, voire hospitalisation etc.), leur prise en charge peut être complétée par la mutuelle santé :
à hauteur de 100 % du tarif de base de la Sécurité sociale ;
ou plus en fonction du niveau de garantie souscrit : les dépassements d’honoraires médicaux peuvent alors être couverts par la mutuelle, en tout ou partie.
Concernant les soins non remboursés par la Sécurité sociale (séances avec un psychologue, soins de médecine douce, médicaments non remboursés etc.), certaines mutuelles peuvent éventuellement en couvrir les frais selon le contrat souscrit : elles peuvent parfois les prendre en charge sous forme de forfait annuel en euros.
Bon à savoir : bien que non répertorié en tant que maladie professionnelle à part entière par le Code de la Sécurité sociale, le burn-out peut exceptionnellement être reconnu comme maladie professionnelle en vertu de l’article L461-1 du Code de la Sécurité sociale. Pour cela, il faut que l’état de burn-out entraîne une incapacité permanente de travail supérieure à 25 %. Il faut également qu’il existe un lien direct entre l’état de burn-out et le travail de la personne concernée. Dans ce cas, les soins liés aux burn-out sont pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale (hors dépassements d’honoraires et hors soins non remboursés par la Sécurité sociale).
Sources :
(1) HAS, Repérage et prise en charge cliniques du syndrome d’épuisement professionnel ou burn-out, Recommandation de bonne pratique 2017.
(2) Baromètre T9 – Rapport au travail et état psychologique des salariés français – OpinionWay pour Empreinte Humaine, 2022.
(3) Sondage Healthcare Information and Management Systems Society pour Nuance Communications, 2021.