Il existe une forme chronique de la pyélonéphrite causée par une infection à pyogènes. Celle-ci touche plus généralement les personnes porteuses d’anomalies anatomiques et nécessite, outre l’antibiothérapie, l’éradication de l’anomalie (chirurgie).
La pyélonéphrite est une infection bactérienne des reins. D’évolution généralement favorable lorsqu’elle est prise en charge, elle peut cependant se compliquer et nécessiter une hospitalisation. On vous dit tout sur la pyélonéphrite, de son traitement au remboursement des soins par la Sécurité sociale et votre mutuelle santé.
Également nommée infection urinaire haute, la pyélonéphrite aiguë est une atteinte d’un et plus rarement des deux reins par une bactérie, souvent Escherichia coli. La bactérie, après avoir infecté la vessie, remonte par l’urètre jusqu’au rein.
Si elle touche particulièrement les femmes en raison de la proximité des reins et de l’appareil urinaire (urètre court), certains facteurs augmentent les risques de pyélonéphrite, quels que soient l’âge ou le sexe :
Une anomalie anatomique telle que des calculs urinaires ou les séquelles d’une intervention chirurgicale ;
L’usage d’une sonde urinaire ;
Une hypertrophie de la prostate ;
Un système immunitaire déficient (personnes immunodéprimées à la suite d’une maladie, d’un traitement…) ;
La grossesse ;
Outre une douleur dans le bas du dos, dans la région des reins (généralement d’un seul côté) ou dans la région de l’aine, la pyélonéphrite se caractérise par :
Une forte fièvre (supérieure à 38,5°) ;
Des frissons ;
Une sensation de malaise ;
Des brûlures urinaires, des difficultés à uriner, une envie fréquente d’uriner ;
Des urines troubles ;
Des troubles digestifs (nausées, vomissements).
Une pyélonéphrite aiguë nécessite une prise en charge médicale rapide. L’infection peut en effet se diffuser aux autres organes et provoquer une septicémie. Votre médecin traitant fera pratiquer un ECBU (examen cytobactériologique des urines) et vous prescrira sans attendre un traitement antibiotique à visée urinaire.
Une fois la bactérie responsable de l’infection décelée, votre médecin adaptera votre traitement si nécessaire.
Le traitement doit faire effet en 48 à 72 h. Si vos symptômes persistent, votre médecin pourra vous prescrire un nouvel ECBU, ainsi qu’une prise de sang ou un uroscanner. La durée du traitement, qui va de 7 à 14 jours, dépend de la gravité de votre infection.
Il existe une forme chronique de la pyélonéphrite causée par une infection à pyogènes. Celle-ci touche plus généralement les personnes porteuses d’anomalies anatomiques et nécessite, outre l’antibiothérapie, l’éradication de l’anomalie (chirurgie).
Si votre médecin décèle une aggravation de votre état ou si vous-même constatez une exacerbation de vos symptômes, une hospitalisation peut être nécessaire.
Une hospitalisation vous sera aussi proposée s’il existe un risque de complications (anomalies du système urinaire, grossesse, insuffisance rénale…) ou en cas de signes de gravité tels que :
Sepsis (dysfonctionnement des organes) sévère ;
Vomissements ;
Douleurs importantes ;
Nécessité d’un drainage urinaire ;
Abcès dans le rein ou autour du rein ;
Décompensation d’une pathologie déjà existante (comorbidité).
À ce stade, vous pourrez également être orienté vers un néphrologue (médecin spécialiste des reins) ou un urologue (spécialiste du système urinaire).
La Sécurité sociale prend en charge les traitements et les rendez-vous médicaux liés à votre pyélonéphrite aux taux habituels et sur la base des tarifs conventionnels : vous aurez donc à supporter le ticket modérateur et la participation forfaitaire, le cas échéant. En cas de dépassements d’honoraires appliqués par des médecins conventionnés en secteur 2, ceux-ci resteront aussi à votre charge.
Pour votre (éventuelle) hospitalisation, vous bénéficierez également d’une prise en charge de l’Assurance maladie au taux habituel. Vous devrez régler le forfait hospitalier ainsi que vos frais pour confort personnel (chambre individuelle, télévision…) et dépassements d’honoraires.
Votre mutuelle santé intervient à la suite du remboursement de la Sécurité sociale : elle couvre l’intégralité de votre ticket modérateur et de votre forfait hospitalier. Et en fonction de son niveau de garanties, elle peut prendre en charge tout ou partie des dépassements d’honoraires et certaines dépenses non remboursées par la Sécurité sociale (frais de confort hospitaliers, médecine douce, médicaments non remboursés, etc.).
La prévention de la pyélonéphrite passe en partie par quelques gestes simples :
Buvez beaucoup et régulièrement de l’eau ;
Urinez fréquemment ;
Videz complètement votre vessie ;
Lors de votre toilette ou après être allé aux toilettes, essuyez-vous toujours d’avant en arrière ;
Portez des sous-vêtements en coton ;
Consultez votre médecin ou prenez conseil auprès de votre pharmacien au moindre symptôme évocateur d’infection urinaire (cystite).
Depuis le 19 juin 2024 et sous conditions, votre pharmacien peut vous délivrer un traitement antibiotique sans ordonnance en cas de cystite simple et sans fièvre !