Si votre enfant court partout, tant mieux, c’est exactement ce qu’il lui faut. Soixante minutes par jour d’activité physique d’intensité modérée à élevée sont justement recommandées.
C’est pendant l’enfance que l’activité physique est la plus importante (par rapport aux autres stades de développement - Ness et al. 2007, Riddoch et al. 2004, Trost et al. 2002). Il faut donc inciter son enfant à bouger comme 40 % des enfants, qui utilisent un mode de transport actif pour se rendre à l'école. Et il vaut mieux éviter la sédentarité (deux heures consécutives en position assise ou semi-allongée, hors sommeil) et le temps passé devant un écran (télévision et ordinateur).
Auto-efficacité, estime de soi et plaisir retiré de la pratique physique : voici les principaux facteurs psychosociaux identifiés comme associés à l’engagement de l’enfant dans l’activité physique. Plus on les renforcera, plus l’enfant se dépensera. Encouragez votre enfant, valorisez ses performances et il persévérera. Et surtout, donnez l'exemple, c'est le plus efficace !
Certains facteurs vont favoriser la pratique d’une activité physique : potentiel piétonnier du quartier, sécurité du trafic, accessibilité et proximité des installations de loisirs… Et si la cour de récréation comporte des jeux, cela va aussi inciter les enfants à pratiquer une activité physique (Broekhuizen et al. 2014).
appuyez-vous sur le jeu et le plaisir pour encourager une activité spontanée ;
initiez-le à la découverte d’une pratique sportive adaptée à son niveau d’habileté ;
intégrez de courtes périodes (au moins cinq minutes) de mouvements dans l’emploi du temps quotidien ;
placez l’accent sur la participation plutôt que sur la compétition ;
proposez la plus grande variété d’activités possible ;
favorisez les activités physiques collectives ou entre amis (interactions sociales positives).
Les enfants aiment se dépenser, bouger, mais, arrivés à l’adolescence, ils sont souvent rétifs. Allez hop, on se lève du canapé, on arrête de râler et on s’active !
Chez les adolescents, les préconisations sont les mêmes que pour les adultes : trente minutes par jour, cinq fois par semaine. Ces activités physiques doivent :
être d’intensité modérée à élevée ;
se faire sous forme de sports, de jeux ou d’activités de la vie quotidienne.
Dans les pays industrialisés, la pratique sportive fait partie du mode de vie adolescent, en particulier pour les garçons. Elle améliore l’état de santé perçu, voire le bien-être psychologique ou l’estime de soi et diminue l’anxiété sociale. Malgré cela, elle diminue toutefois avec l’âge, et de façon plus marquée chez les filles.
La promotion d’un mode de vie physiquement actif doit être l’affaire de tous : éducateurs physiques, écoles, centres médico-sportifs, collectivités, mais surtout famille. En effet, la pratique sportive des parents influence la pratique de l’activité physique des jeunes. L’activité augmente aussi avec le niveau socioéconomique : plus le diplôme et les revenus des parents sont élevés, plus la pratique sportive est forte.
Au moment de la puberté, la différence de pratique physique devient très importante entre les filles et les garçons. Les filles s’en détournent par manque d’attrait pour les activités proposées (tennis, gymnastique, running…). C’est de toute façon une période pendant laquelle l’activité physique et sportive diminue de façon drastique chez les deux sexes. Les adolescents sont attirés par des expériences nouvelles, et ils déclarent aussi manquer de temps et de volonté pour s'y consacrer. Pour leur redonner envie, vous pouvez leur proposer :
des activités à la mode (hip-hop, danse, aquagym…),
une inscription avec un ami (c’est plus motivant), près de la maison ou du lycée (c’est plus facile),
leur rappeler les possibles bénéfices sur leur silhouette (filles) et sur les muscles (garçons) : ça peut aider !
Pratiquer une activité physique, c’est dépasser les raisons qui poussent traditionnellement à abandonner : maîtrise insuffisante de la technique, sentiment de ne pas être bon (davantage les garçons) et contraintes de l’entraînement (davantage les filles).
si l’accès est facilité (dans les grandes villes par exemple, c’est plus facile qu’à la campagne car l’accès aux équipements est plus simple et plus varié) ;
quand la promotion est faite en milieu scolaire sous forme ludique, en particulier pour les jeunes enfants entrant à l’école primaire.
L’effet de l’exercice physique sur le tissu osseux est positif. Une pratique sportive multi-activités doit donc être encouragée, et ce dès la prépuberté, mais avec prudence.
Bonne pour les os
Elle suscite des contraintes mécaniques répétées sur le squelette et augmente la densité osseuse. Ce bénéfice réduit les risques de fracture et prévient ainsi l’ostéoporose qui pourrait survenir à l’âge adulte.
Bonne pour diminuer les risques cardiovasculaires
C’est technique mais : des concentrations dans le sang de triglycérides (TG) plus basses et des concentrations plasmatiques de lipoprotéines de haute densité (HDL) plus hautes = des rapports HDL/TG plus hauts = une diminution du risque cardiovasculaire à l’âge adulte.
Bon pour le souffle
Il est scientifiquement prouvé que les enfants les plus actifs ont aussi une meilleure capacité cardiorespiratoire à l’effort.
Des risques pour la croissance
Si l’activité sportive ne s’accompagne pas d’une prise alimentaire adaptée mais aussi de temps de repos et de sommeil suffisants, on peut observer un ralentissement, voire un arrêt de la croissance. Les médecins savent dépister ces troubles en suivant les courbes de poids et de croissance.
Dangereux pour les fractures
Si l’activité sportive s’associe à une restriction alimentaire importante et durable (plusieurs mois), il existe un risque associé de troubles de la minéralisation osseuse. À court terme, cela induira un risque de fractures de fatigue et, à plus long terme, un risque d’ostéoporose.
Trop stricts, trop risqués, trop violents… Bon nombre d'activités sont jugées inadaptées aux enfants. Et pourtant, certaines pratiques sont bien plus bénéfiques qu'on ne l'imagine.
Le rugby, c’est ludique ! Tant que l’enfant sera motivé, il s’y adonnera avec passion, et sans excès. Évitez donc le surentraînement, qui risquerait de provoquer douleur, contre-performance ou fatigue anormale. Ça reste toutefois un sport de contacts où le rythme est intense et les chocs violents : plaies et bosses sont donc fréquentes. Toutefois, si votre protégé est un peu frêle et craintif, les chutes, collisions et corps à corps risquent de le traumatiser, tant psychologiquement que physiquement. Et sinon, pourquoi ne pas essayer la boxe ? Celle pour enfants n’est pas violente car il n’y a pas de coup porté. Il s’agit en fait d’un faux combat, sous forme de jeux de touche, d’esquives et de déplacements. Elle devient donc juste un défouloir chez les plus jeunes pour lesquels le port du casque est obligatoire. Les plus timides y trouveront un excellent moyen de s’exprimer.
Physiquement exigeants, ces deux sports conviennent à presque tous les jeunes. Certes, en cas de pratique intensive de la gymnastique (surtout au-delà de quinze heures d’entraînement par semaine), il est possible que le déclenchement de la puberté soit retardé (Georgopoulos et al. 2010, 2012). Mais rassurez-vous, ces effets sont liés à la combinaison d’un entraînement intense, d’une alimentation et d’un repos insuffisants ; et souvent à un terrain génétique prédisposé (puberté retardée familiale). Il y a donc peu de risque que cela arrive. Et il est tout aussi ridicule d’avancer que la gym rend petit, autant que de dire que le basket fait grandir. Attention toutefois : la danse est désignée, avec le patinage artistique, comme un sport à risque (Georgopoulos et al. 2010, Markou et al., 2010, 2012).
Source Fondation APRIL, Santé et Sédentarité Se Lever du bon pied (2018)