Le vaccin contre l’hépatite A est recommandé pour les personnes pouvant être exposées au virus ou se rendant dans un pays à risque. Qu’est-ce que le virus de l’hépatite A ? Le vaccin a-t-il une utilité et dans quels cas doit-on se faire vacciner ? Quelle est la part de prise en charge financière par l’Assurance Maladie et la mutuelle ? Vue d’ensemble sur la situation.
L’hépatite A est une infection au niveau du foie, provoquée par un virus, le VHA. Il se transmet de personnes à personnes ou par le contact d’objets ou d’aliments contaminés. C’est une infection immunisante, c’est-à-dire qu’après l’avoir eu une fois on ne peut pas la contracter de nouveau. Il existe cinq virus provoquant des hépatites virales désignées par les lettres A, B, C, D et E. Les plus connus sont les hépatites A, B et C.
L’hépatite A est très fréquente dans les pays en voie de développement. En France, l’hépatite A cause environ 1 300 infections chaque année et environ 40% des cas sont contractés dans des pays de plus forte endémie. Le virus se transmet par voie féco-orale, c'est-à-dire que la maladie infectieuse se transmet par contact avec la bouche d’objets ou de mains souillés par des matières fécales infectées. Cela peut se produire :
de façon directe via des mains contaminées notamment dans les collectivités (crèches ou écoles) et dans certains groupes à risque (voyageurs en zone à haute d’endémie par exemple) ;
de façon indirecte par de l’eau contaminée (puits ou piscines mal traitées), par des coquillages ou des végétaux mangés crus ou peu cuits et récoltés en eau malpropre, d’aliments crus infectés par le VHA par un préparateur porteur du virus ou bien d’objets souillés par le virus de l’hépatite A et portés à la bouche par les jeunes enfants.
Une infection au virus de l’hépatite A passe souvent inaperçue chez les enfants de moins de six ans. Passé cet âge, elle est généralement plus visible avec des symptômes comme phase pré-ictérique et/ou ictérique, des nausées, une perte d’appétit, de la fatigue, des douleurs à l’abdomen, etc.
L’hépatite A guérit spontanément sans traitement. Toutefois, le médecin donne des conseils d’hygiène de vie au patient jusqu'à la guérison afin d’éviter la transmission du virus à d’autres personnes et d’éviter des lésions hépatiques avant la guérison. Presque tout le monde guérit de l’hépatite A, mais il arrive qu’elle évolue vers une hépatite fulminante, pouvant être mortelle.
Bien que l’hépatite A soit rarement grave ou mortelle, elle reste présente pendant plusieurs semaines et peut causer une jaunisse et une fatigue intense. Il est donc recommandé de se faire vacciner avant de partir dans une zone à forte endémie ou si l’on a des risques d’exposition au virus.
De manière générale, il est recommandé de se faire vacciner lorsque l’on est atteint de mucoviscidose ou d’une maladie du foie pouvant devenir chronique (hépatite B et C). Le vaccin est également recommandé pour les enfants à partir d’un an, nés de familles dont au moins un membre est originaire d’une zone à forte endémie et est susceptible d’y retourner.
Dans certains cas, il est indiqué de se faire vacciner si un proche a contracté la maladie et qu'il n’a jamais été vacciné auparavant. Une prise de sang sera réalisée au préalable afin de vérifier l'absence d’antécédent hépatique. Le vaccin devient caduc si une personne a déjà eu une hépatite A.
La vaccination contre l’hépatite A est également conseillée pour le personnel travaillant dans une série de métiers tels que les personnes actives de la chaîne alimentaire, les travailleurs en contact avec les eaux usées, les personnes travaillant au contact d’enfants, etc.
Une infection de l’hépatite A a des chances d’être attrapée en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie, en Amérique centrale et du Sud où la population est contaminée tôt à cause d’un niveau souvent insuffisant d’hygiène collective.
Les vaccins contre l’hépatite A sont composés de virus inactivés. Il en existe trois en France dont deux avec un dosage enfant. Il est également possible d’utiliser des vaccins combinés contre l’hépatite A et, soit contre l’hépatite B, soit contre la fièvre typhoïde.
Le vaccin doit être administré au minimum 15 jours avant le départ et un rappel doit être effectué 6 à 12 mois après la première injection. La protection apportée par la vaccination dure vraisemblablement toute la vie si elle a été faite intégralement.
L’Assurance Maladie rembourse de nombreux vaccins à 65% selon les situations. Quelques-uns font malheureusement exception comme le vaccin contre l’hépatite A pour le voyageur, au même titre que le vaccin contre la fièvre jaune et le choléra, par exemple.
Le vaccin contre l’hépatite A est remboursé à 65% pour les patients atteints de mucoviscidose ou de maladie chronique active. Une mutuelle peut prendre en charge tout ou partie des frais, selon les garanties souscrites.
Il est important de se renseigner sur le coût des vaccins et leur éligibilité au remboursement. Par exemple, le ROR (rougeole, oreillons, rubéole) est pris en charge à 100% pour les moins de 17 ans, de même que le vaccin de la grippe pour les plus de 65 ans.
L’injection du vaccin est toujours remboursée par l’Assurance Maladie. Elle diffère néanmoins selon la personne qui procède à l’injection. Elle est remboursée à hauteur de :
70% (base de remboursement) si un médecin ou une sage-femme fait la vaccination lors d’une consultation ;
60% (base de remboursement) si c’est un infirmier qui vous vaccine sur prescription médicale.
Pour le reste à charge de la vaccination, une complémentaire santé peut également rembourser le montant restant. Renseignez-vous !