Bien que la recherche avance et qu’un vaccin présente des résultats favorables, il n’existe pas encore de vaccin contre le paludisme.
Existe-t-il d’autres moyens de se protéger du paludisme ? Quel traitement peut-on prendre et quel en est le montant ainsi que sa prise en charge ? Explication de la situation.
Le paludisme est une maladie infectieuse causée par des parasites du type Plasmodium. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que la maladie a touché 229 millions de personnes dans le monde et entraîné un nombre de 409 000 décès en 2019. En France, c’est près de 10 000 voyageurs infectés chaque année. Le paludisme peut être mortel, c’est pour cette raison qu’il est essentiel de comprendre la maladie pour mieux la prévenir.
Les vecteurs de la maladie sont les moustiques du genre Anopheles. Les zones essentiellement touchées sont les zones tropicales défavorisées d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine.
Le paludisme se manifeste de façon diverse selon le type de parasite et les personnes atteintes. Souvent, il débute avec de la fièvre entre 8 et 30 jours après l’infection. Il peut parfois s’accompagner de maux de têtes, douleurs musculaires, vomissements, diarrhées ou toux. Il existe quatre types de paludisme selon le type du parasite Plasmodium :
Plasmodium falciparum,
Plasmodium vivax,
Plasmodium malariae,
Plasmodium ovale.
Les plus répandus sont les types falciparum et vivax. Le type falciparum est le plus sévère et peut évoluer vers une affection par atteinte neurologique, appelée neuropaludisme, s’il n’est pas traité dans les 24 heures. Pour les formes vivax et ovale, des rechutes peuvent survenir des semaines ou des mois après la première infection. Cela s’explique par le fait que le parasite est resté dans le foie.
Les moustiques Anophèles sont les principaux vecteurs de la maladie. Les femelles pondent leurs œufs dans l’eau. Les œufs éclosent en larves et deviennent des moustiques adultes. Les moustiques femelles recherchent donc du sang pour nourrir les œufs. La transmission est plus intense dans les zones où les moustiques ont une durée de vie assez longue et selon les conditions climatiques qui ont une influence sur l’abondance et la survie des moustiques. On observe souvent un pic de contamination pendant ou après la saison des pluies.
A noter que l’immunité humaine augmente légèrement dans les zones de transmission modérées ou intenses où les habitants développent une immunité partielle, ce qui permet de réduire le risque d’infection grave.
Diagnostiquer et traiter le paludisme aussi tôt que possible permet de réduire l’intensité et la mortalité de la maladie. L’OMS recommande, en premier lieu, de confirmer un cas de paludisme à l’aide d’une recherche du parasite. Une fois le paludisme et le parasite responsable identifiés, le meilleur traitement à donner (notamment pour le falciparum) est une association médicamenteuse contenant de l’artémisinine (Artemisinin Combinated therapy ou ACT). L’artémisinine doit absolument être utilisée combinée avec des antipaludiques.
De plus, avant de partir dans une zone à forte endémie, une préparation s’impose. La lutte antivectorielle est le meilleur et principal moyen de diminuer la transmission du paludisme. L’OMS recommande deux formes de lutte antivectorielle :
Les moustiquaires imprégnées d’insecticides : le but est d’utiliser des moustiquaires imprégnées d’insecticides (MII) afin de réduire le contact des moustiques vecteur avec l’homme. Grâce à ce dispositif, 46% de la population exposée à un risque de paludisme en Afrique étaient protégés en 2019.
L’utilisation d’insecticides à effet rémanent une à deux fois par an à l’intérieur des habitations.
Un autre moyen de prévenir la maladie est le traitement antipaludique. Les voyageurs dont la résistance immunitaire à l’infection est faible peuvent se protéger au moyen d’une chimioprophylaxie. Cette dernière supprime le stade sanguin de l’infection et empêche la maladie de se déclarer. Le traitement antipaludique préventif avant, pendant et après le séjour est essentiel pour vous protéger contre le paludisme. La protection n’est pas totale mais permet de diminuer significativement le risque de contamination.
Plusieurs médicaments contre le paludisme sont disponibles sous prescription médicale :
la chloroquine (nivaquine) :
une association d’atovaquone et de proguanil
la méfloquine
la doxycycline
Excepté la méfloquine dont la première prise débute au moins 10 jours avant le départ, chaque traitement commence au premier jour d’arrivée et se prolonge 4 semaines (3 semaines pour la méfloquine) après avoir quitté la zone à risque.
En cas de fièvre en voyage et après être rentré de votre voyage dans une région endémique, il est essentiel de consulter en urgence afin d’établir un diagnostic biologique et mettre en place rapidement un traitement adapté dans le cas d’un paludisme.
Il n’existe à ce jour pas de vaccin contre le paludisme pouvant protéger de tous les types de paludisme. Le seul existant est le RTS,S/AS01 qui a pu démontrer une diminution des cas de paludisme et des cas de paludisme grave.
Son utilisation lors d’essais cliniques sur des enfants aurait permis d’éviter 4 cas de paludisme sur 10. Le Ghana, le Kenya et le Malawi sont actuellement des pays pilotes et ont introduit le vaccin en 2019 dans certaines zones afin de démontrer son efficacité. Il n’y a donc, pour l’heure, pas la possibilité de faire un vaccin contre le paludisme.
Néanmoins, d’autres infections existent et il est important de se renseigner sur les vaccins recommandés lors de vos voyages.
Si vous prévoyez de partir en voyage, mettez à jour votre calendrier vaccinal. Le paludisme n’étant pas la seule infection qu’il est possible de contracter, il est recommandé de faire certains vaccins selon le pays visité :
la fièvre jaune ;
la fièvre typhoïde ;
l’hépatite A ;
la méningite à méningocoque dans les zones et saisons à risque.
Les traitements antipaludiques sont majoritairement mal, voire pas remboursés par l’Assurance Maladie. Il en va de même pour la majorité des vaccins de voyage. L’injection des vaccins est cependant toujours prise en charge pas l’Assurance Maladie bien que le niveau de remboursement diffère selon qui fait l’injection :
70% (base de remboursement) si un médecin ou une sage-femme fait la vaccination lors d’une consultation ;
60% (base de remboursement) si c’est un infirmier qui vous vaccine sur prescription médicale.
Toutefois, une bonne mutuelle peut rembourser les médicaments antipaludiques sur prescription médicale, ainsi que le prix des vaccins non remboursés par la Sécurité sociale et le montant de l’injection que l’Assurance Maladie ne prend pas en charge. Vérifiez les garanties que vous avez souscrites !