Vous pensez séjourner ou voyager dans un pays ou les cas de rage sont fréquents ? Il est alors recommandé de vous faire vacciner. Comment éviter les morsures et griffures d’animaux ? Comment se déroule le protocole vaccinal ? Quels sont les modalités de remboursement des injections ? Explications.
La rage est une infection du cerveau, c’est-à-dire une encéphalite, d’une autre forme que l’encéphalite japonaise ou l’encéphalite à tiques. Elle s’attaque au système nerveux.
Elle appartient à la catégorie des zoonoses, soit des maladies qui affectent d’abord les animaux avant d’être transmises aux êtres humains. Le virus se transmet par griffure ou morsure animale ou par léchage d’une plaie infectée. Il est donc véhiculé par la salive de l’animal contaminé. Il est à noter que le virus peut être transmis de la mère à l’enfant durant la grossesse.
Les principaux animaux sauvages porteurs sont :
les chauve-souris ;
la moufette ;
le blaireau ;
la martre ;
le renard ;
le raton-laveur.
Ces animaux sauvages peuvent ensuite infecter des animaux domestiques ou semi-sauvages, c’est-à-dire des chiens, des chats ou des furets.
Le virus en cause est le lyssavirus. Il s’agit d’un virus à ARN qui appartient à la famille des rhabdovirus.
Le virus est endémique en Asie (sauf en Russie) et en Afrique. On le trouve de façon sporadique en Europe de l’Est et en Amérique.
Sur le sol français, plus aucun cas n’a été relevé depuis 1924.
La période d’incubation est particulièrement variable. Elle peut aller d’une semaine à un an, mais se situe dans une moyenne de quarante jours.
Les premiers symptômes passent souvent inaperçus. La contamination se traduit en effet par des démangeaisons et des fourmillements au niveau de la morsure ou de la griffure.
Une fois l’encéphalomyélite installée, les symptômes sont plus nets :
difficulté à avaler ;
forte fièvre ;
céphalées ;
hypersalivation ;
tremblements ;
spasmes musculaires douloureux ;
hallucinations ;
convulsions, etc.
La maladie est toujours mortelle.
S’il est bien entendu essentiel d’éviter d’entrer en contact avec les animaux sauvages ou domestiques incriminés, la meilleure des traitements préventifs reste la vaccination.
Il est toutefois important de noter que le vaccin ne protège pas complètement contre la rage. Elle permet simplement de réduire le nombre d’injections à effectuer en cas de contamination avérée ou suspectée.
L’animal responsable de la morsure ou de la griffure devra ensuite être capturé, mis sous surveillance et éventuellement tué s’il est déclaré porteur de la maladie.
Le vaccin n’est pas obligatoire, mais fortement recommandé, notamment pour les personnes voyageant ou séjournant dans les zones à risque.
Le vaccin peut être administré aux enfants en bas âge, dès l’âge de la marche.
Le vaccin s’appelle Rabipur® ou Vaccin rabique Pasteur®.
La vaccination peut se faire dans deux cas de figure :
en préventif, avant contamination ;
lorsqu’une contamination est suspectée. Dans ce cas, le protocole doit être entamé avant l’apparition des premiers symptômes, sinon le vaccin sera inefficace.
La vaccination doit avoir lieu dans un centre antirabique ou dans un centre de vaccination agréé.
Le schéma vaccinal classique consiste en :
une série de trois injections, espacées de plusieurs jours (J0, J7, J21 ou J28), pour la vaccination préventive. Un rappel doit être effectué au bout d’un an, puis tous les cinq ans ;
une série de cinq injections à J0, J3, J7, J14 et J28 pour la version curative des sujets non vaccinés ;
une série de deux injections à J0 et J3 pour la version curative des sujets vaccinés et à jour dans leurs rappels.
Dans les mois qui suivent la dernière injection, il est conseillé d’effectuer un contrôle d’anticorps afin de vérifier l’efficacité du vaccin. Le vaccin contient des germes tués de la maladie.
En cas de suspicion de contamination, un traitement curatif sera indispensable même après vaccination. Deux injections de rappel devront en effet être administrées le plus tôt possible, à trois jours d’intervalle.
En cas de vaccination après contamination, aucune contre-indication n’est à noter.
Dans le cadre d’une vaccination préventive, il est recommandé de ne pas différer les injections en cas de fièvre ou de maladie aiguë.