Le vaccin contre la fièvre typhoïde fait partie des vaccins recommandés pour les voyageurs se rendant dans des zones à risque. Qu’est-ce que la fièvre typhoïde ? Le vaccin est-il efficace et peut-il être remboursé par l’Assurance Maladie et/ou une mutuelle ? Nos explications dans ce guide.
La fièvre typhoïde est causée par une bactérie (Salmonella typhi) de la famille des salmonelles. Elle se transmet par ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par des matières fécales. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’entre 11 et 20 millions de personnes contractent la maladie chaque année, et que 128 000 à 161 000 en meurent. La fièvre typhoïde se manifeste avec les symptômes suivants :
fièvre prolongée pouvant s’élever jusqu’à 40°C ;
fatigue ;
maux de tête ;
nausées ;
diarrhées ;
douleurs abdominales.
Sans traitement et dans les formes les plus graves, l’évolution de la typhoïde peut être mortelle dans 10% des cas. Le traitement repose sur la prise de médicaments antibiotiques. En France, la fièvre typhoïde fait partie des maladies à déclaration obligatoire afin de contrôler les risques d’épidémie.
Lors de l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par les matières fécales d’une personne porteuse de la bactérie, une période d’incubation qui dure en général entre 8 et 14 jours commence. Les sujets infectés sont contagieux pendant la première semaine de l’infection jusqu’à la disparition des symptômes. Il arrive que les personnes non traitées soient contagieuses pendant trois mois voire plus, et 2 à 5% des personnes non traitées deviennent des porteurs chroniques et asymptomatiques.
Le vaccin contre la fièvre typhoïde est recommandé aux voyageurs (adultes et enfants de 2 ans et plus) qui effectuent un séjour prolongé (un mois à plus) et/ou dans de mauvaises conditions sanitaires, dans un pays où l’hygiène est précaire. La vaccination est par ailleurs obligatoire pour les militaires susceptibles d’être exposés à la maladie pendant l’exercice de leur fonction à l’étranger.
Le vaccin consiste en une dose administrée par injection 15 jours avant le départ, soit le délai d’apparition de l’immunité contre la fièvre typhoïde. L’efficacité protectrice du vaccin est d’environ 70% pendant au moins trois ans. Le vaccin contre la typhoïde doit être prescrit par un médecin et peut être fait en même temps que le vaccin contre l’hépatite A. Un rappel peut être fait tous les trois ans pour les personnes nécessitant une protection continue contre la typhoïde.
Comme la plus grande majorité des vaccins injectables, quelques effets indésirables peuvent se faire ressentir comme une douleur ou un gonflement sur le lieu d’injection, parfois de la fièvre et des douleurs musculaires ou articulaires. Dans de rares cas, une réaction allergique peut survenir.
Un vaccin vivant dont l’administration se fait par voie orale a reçu un avis favorable en février 2020 de la Haute Autorité de la Santé et peut être utilisé à partir de 5 ans dans le cadre de la stratégie vaccinale française.
Il est important de noter que ces vaccins ne protègent pas des fièvres paratyphoïdes (causées par une autre bactérie Salmonella). Le vaccin ne peut donc se substituer aux précautions d’hygiène.
En plus du vaccin, il est vivement recommandé de prendre des mesures préventives afin de limiter les risques d’infection à la maladie :
Manger de la nourriture cuite et encore chaude quand elle est servie ;
Ne boire que du lait pasteurisé et bouilli ;
Ne prendre de la glace que lorsqu’elle est faite avec de l’eau saine ;
Faire bouillir l’eau ou la désinfecter avec un agent désinfectant fiable à libération lente ;
Se laver précautionneusement et régulièrement les mains ;
Laver les fruits et légumes s’ils sont consommés crus et les peler dans la mesure du possible.
En plus du vaccin antityphoïdique, d’autres vaccins sont recommandés ou obligatoires lors d’un voyage dans certains pays. Il est donc important de connaître le calendrier vaccinal des pays de destination, les vaccins nécessitant plusieurs doses pouvant mettre du temps à être efficaces. Parmi les différents vaccins du voyage qui peuvent vous être recommandés, vous trouverez :
La fièvre jaune ;
L’hépatite A ;
La méningite à méningocoque dans les zones et saisons à risque.
Le vaccin contre les infections à pneumocoques est recommandé pour les personnes à risque.
Si l’Assurance Maladie prend en charge la grande majorité des vaccins à 65%, ce n’est pas le cas de tous. En effet, quelques vaccins font exception, notamment les vaccins liés aux voyages dans des zones à risque. Toutefois, une complémentaire santé peut assurer le remboursement de ces vaccins, totalement ou partiellement, selon le contrat souscrit. La vaccination, quant à elle, est toujours prise en charge par l’Assurance Maladie, à hauteur de :
70% (tarif de convention) si un médecin ou une sage-femme fait la vaccination lors d’une consultation, ou
60% (base de remboursement) si c’est un infirmier qui vous vaccine sur prescription médicale.
Le montant restant peut aussi être couvert par une complémentaire santé, selon les garanties souscrites.