Vous envisagez la vape comme moyen pour arrêter de fumer ? À la différence d’autres substituts nicotiniques et soins liés au sevrage tabagique, le remboursement de la cigarette électronique n’est pas une option prévue par la Sécurité sociale, ni par la quasi-totalité des mutuelles.
Classée « produit du tabac » par l’Union européenne, la vapoteuse n’est pas considérée comme un substitut nicotinique par l’Assurance maladie. Il en va de même pour tous les produits liés à la vapote : e-liquide, puff ou encore pods.
En conséquence, même si son éventuel remboursement avait été évoqué par l’ancien ministre de la Santé, François Braun, la cigarette électronique, même sans nicotine, ne fait actuellement l’objet d’aucune prise en charge par la Sécurité sociale.
En effet, bien que parfois utilisée comme un substitut au tabac, la cigarette électronique n’est aujourd’hui pas considérée comme un moyen sûr d’arrêter de fumer par les autorités de santé. Depuis 2021, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) est revenu sur son avis initial et considère désormais que la vapoteuse ne peut pas être considérée comme une aide au sevrage tabagique. Son usage est également jugé inquiétant par l’OMS en raison de la présence de substances toxiques, même en l’absence de nicotine. De fait, la quasi-totalité des mutuelles et des complémentaires santé ne prennent donc plus le risque, elles non plus, de proposer un forfait de remboursement de la cigarette électronique.
En revanche, l’Assurance Maladie prend en charge à hauteur de 65 % les traitements nicotiniques de substitution (TNS) tels que les patchs, les gommes à mâcher ou les pastilles anti-tabac, à la condition qu’ils aient fait l’objet d’une prescription médicale. Un remboursement qui peut être intégralement complété par la mutuelle santé en fonction de ses garanties.
Bon à savoir : autrefois limité à 150 euros par an, le remboursement des substituts nicotiniques n’est aujourd’hui plus plafonné par l’Assurance Maladie.
Si, pour des raisons de prudence sanitaire, le remboursement de la cigarette électronique n’est donc pas d’actualité, d’autres méthodes ont fait leurs preuves dans le cadre du sevrage tabagique, prises en charge par la Sécurité sociale (et/ou les mutuelles santé en fonction de leurs garanties). En plus des substituts nicotiniques, souvent prescrits en première intention, votre médecin pourra en effet vous orienter vers :
La varénicline : sur prescription de votre médecin uniquement, ce médicament fait l’objet d’un remboursement à hauteur de 65 % par l’Assurance Maladie, le reste étant pris en charge par la mutuelle santé (hors participation forfaitaire).
Une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : lorsqu’elle est réalisée par un psychiatre, elle fait l’objet d’une prise en charge par la Sécurité sociale à hauteur de 70 % dans le cadre du parcours de soin, hors dépassement d’honoraires et hors participation forfaitaire. Certaines mutuelles peuvent aussi couvrir les frais de séances avec un psychologue ou un psychothérapeute, généralement sous forme de forfait annuel ;
Les médecines douces : la sophrologie, l’acupuncture ou encore l’hypnose peuvent être parfois très efficaces pour arrêter la cigarette. Et certaines d’entre elles sont couvertes en partie par la Sécurité sociale, dès lors qu’elles sont délivrées par un médecin conventionné. C’est notamment le cas de l’acupuncture ou de l’hypnose, remboursées à hauteur de 70 % de la base de remboursement (hors dépassement d’honoraires et participation forfaitaire) si elles sont pratiquées dans le cadre du parcours de soin, le reste à charge étant couvert par la mutuelle en fonction de son niveau de garantie. Quant aux médecines douces non remboursées par la Sécurité sociale, elles peuvent là encore faire l’objet d’un remboursement de la part de votre mutuelle santé si celle-ci comporte une garantie qui prévoit leur prise en charge.
Une cure thermale : certains centres thermaux proposent des programmes de « sevrage tabagique ». À la différence d’autres indications de cure thermale, ceux-ci ne sont généralement pas remboursés par la Sécurité sociale, mais ils peuvent éventuellement être intégrés à un séjour conventionné. Votre mutuelle peut alors compléter, dans les limites de votre contrat, la prise en charge de la Sécurité sociale et couvrir ce programme de sevrage non pris en compte dans votre forfait thermal ;
Un soutien de suivi et de prévention : gratuit, il est réalisé par un tabacologue de la plateforme Tabac Info Service au 39 89. Vous pouvez également télécharger l’application Tabac Info Service.
Autant de solutions pour contourner le principe de non remboursement de la cigarette électronique, même consommée dans le cadre du sevrage tabagique.